samedi 26 décembre 2015

Les Messagers des Vents, tome 1 - Clélie Avit

Les Messagers des Vents, tome 1 - Clélie Avit

Ses cheveux bleus, son pendentif, il faut les cacher, Eriana le sait. Fuir, rester sur le qui-vive, l’arc à la main, c’est son quotidien. Le jour où elle croise la route de Setrian, jeune messager de la cité d’Ivoire, tout bascule. 
Eriana a été désignée par une prophétie, avec neuf autres jeunes filles. Les pouvoirs de l’une d’entre elles permettront de sauver Myria. Le problème : Eriana n’a pas conscience de l’existence de ses pouvoirs. Elle ne connaît pas leur étendue, ignore comment les utiliser. Pourtant, il lui faudra apprendre les codes de Myria, déjouer les pièges, deviner le jeu de ses ennemis.

Note : 2 / 5


Stagiaire en librairie avant les fêtes, j'ai eu la chance de pouvoir lire quelques services presses dont ce roman jeunesse de fantasy. Avec son résumé mystérieux j'étais assez curieuse de découvrir ce livre. Mais même s'il y avait de bonnes surprises, je sors un peu déçue de ma lecture.

J'ai tout d'abord eu beaucoup de mal à rentrer dans le récit alors qu'il commence pourtant avec de chouettes révélations et une bonne dose d'action. J'avais vraiment du mal à comprendre ce qui se passait et où tout ça allait bien pouvoir nous mener. L'auteure nous laisse un long moment dans le flou, on suit trop longtemps Eriana dans sa fuite en sachant pertinemment qu'elle est la personne dont parle la prophétie. On apprend au compte goutte quelques informations sur elle, mais trop peu pour vraiment intéresser le lecteur.

Heureusement, un tout nouveau monde va s'ouvrir à Eriana et donc au lecteur. Même si je n'ai toujours pas vraiment compris pourquoi les personnes n'appartenant pas à celui ci les traquent pour les capturer (d'où la fuite d'Eriana au début du livre) alors qu'ils semblent tellement peu en savoir sur ce monde et leurs pouvoirs, j'ai pris énormément de plaisir à découvrir cette nouvelle culture, les différents pouvoirs et les paysages si magiques. L'auteure a su créer une communauté complexe, des pouvoirs plutôt sympathiques et même tout un nouveau langage. Les limites de certains pouvoirs m'ont semblé cependant assez flou et les explications que l'auteure donne vont parfois un peu dans tous les sens, rendant certains passages peu crédibles ou un peu trop faciles.

L'histoire est malheureusement elle aussi trop facile, trop classique. Une prophétie pour lancer un récit c'est pour moi trop déjà vu et absolument dépassé. Le personnage ne sachant rien de ses origines et de ses pouvoirs, c'est aussi vu et re-vu. Le mystère qui demeure autour de la prophétie la rend au final très compliquée pour pas grand chose, surtout qu'on sait dès le début qui fait partie des méchants et qui sont les gentils.

Pour ne rien arranger, les différents protagonistes doivent prendre des chemins différents, rendant le récit extrêmement lent car tout doit être répété, tout est pensé et repensé par chaque groupe. J'avais hâte de pouvoir suivre leur voyage, d'en découvrir plus sur ce monde magique, mais au final toutes les questions qu'ils se posent et reposent sans arrêt m'ont enlevé tout plaisir.

Si j'ai aimé découvrir les nombreux personnages du roman, je n'ai pas spécialement aimé leurs évolutions. Eriana passe d'une femme forte et affirmée à une ado amoureuse et niaise. Setrian qui était si mystérieux et attirant au début devient horriblement agaçant à toujours se défiler et nier ses sentiments. Et l'auteure ne s'attarde que trop peu sur les autres. J'aurais aimé en connaître plus sur certains, comme ce que l'on apprend sur les parents de Setrian à la fin.

Au final je n'ai pas grand chose de positif à dire sur ce livre. Trop lent, les quelques phases d'action vraiment prenantes ne suffisaient pas à rendre un certain équilibre au récit. J'ai pourtant continué ma lecture car j'avais envie de voir l'avancée de certaines relations, qui ont elles aussi été décevantes. Ma curiosité quant au monde fantaisiste plein de bonnes idées me poussera certainement à lire la suite, car j'ai vraiment hâte de découvrir les autres communautés qu'ils doivent rejoindre. J'ai encore bon espoir que la suite soit mieux, que l'auteure saura mettre des précisions sur certaines choses encore un peu bancales et faire évoluer ses personnages un peu mieux. Mais ce tome 1 ne m'a clairement pas emballé.


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jeudi 17 décembre 2015

Par Bonheur, Le Lait - Neil Gaiman, Boulet

Par Bonheur, Le Lait - Neil Gaiman, Boulet

Au petit-déjeuner, un petit garçon et sa jeune sœur s’aperçoivent qu’il n’y a plus de lait à mettre dans leurs céréales. Maman est partie en voyage, c’est donc Papa qui se met en route pour la supérette. Mais ce qui devait être une simple course se transforme en fabuleux voyage, où se côtoient, dans un désordre indescriptible, volcans en éruption, extraterrestres, poneys très intelligents et « wumpires » bien singuliers…
Qui aurait pu croire qu’une simple bouteille de lait puisse amener tant de problèmes ? Une histoire complètement folle et comique, hommage au petit déjeuner, à l’imagination, aux parents et aux enfants.

Note : 3,5 / 5


Un dinosaure sur la couverture, des promesses délirantes dans le résumé, le tout écrit par Neil Gaiman : il ne m'a pas fallut très longtemps avant de me jeter sur ce petit roman jeunesse illustré par Boulet. Combot gagnant car ce fut une très jolie découverte que je ne manquerai pas de proposer à tous ceux qui me demanderont conseil à la librairie.

Si l'histoire commence d'une façon tout à fait banale : une maman s'absente pendant quelques jours et laisse les enfants, un garçon et une fille, seuls avec leur papa qui va avoir la lourde tâche de s'occuper d'eux (ce qui ne semble pas être une chose qu'il fait très souvent), ce papa va cependant nous montrer qu'il a de l'imagination à revendre lorsqu'il doit expliquer à ses enfants pourquoi il a mis tant de temps à aller acheter du lait.
Et c'est là que commence vraiment l'aventure, là que Neil Gaiman tient toutes ses promesses, là que l'on croise pirates, dinosaures, poneys, extraterrestres, volcans en éruption, vampires et que l'on fait des voyages dans le temps et créer des failles temporelles. Oui, tout ça. Et si l'on pourrait croire que ça fait un peu trop, que c'est un peu exagéré, je peux vous dire qu'en fait on est complètement scotché et attentif comme les enfants de l'histoire, et que l'on attend la suite avec impatience.

Neil Gaiman joue à merveille avec tous ces clichés, toutes ces choses qu'aiment forcément les enfants et qu'il arrive avec inventivité à réunir dans un seul petit roman. C'est amusant, c'est n'importe quoi, mais c'est tellement addictif. Et la fin est tout bonnement excellente, elle m'a fait tellement rire ! tout ça pour ça ! De plus, elle laisse la place au doute.

Petit point négatif tout de même : je n'aime pas le lait. Alors si ça n'avait tenu qu'à moi, ils auraient définitivement mangé leurs céréales nature.

Pour finir sur une note plus sérieuse, il faut bien entendu que je vous parle des illustrations. Pleines de détails, elles traduisent très bien à la fois l'humour particulier de Neil Gaiman et les attentes des lecteurs. Dommage qu'elles soient parfois mal placées par rapport au texte et spoil donc un peu le récit.


Une petite aventure que je vous conseille donc fortement de découvrir, car si elle intéressera beaucoup les enfants qui y trouveront forcément leur compte, elle fera surtout rire les adultes qui seront particulièrement réceptifs à l'inventivité de Neil Gaiman.


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samedi 12 décembre 2015

Le Livre de Perle - Timothée de Fombelle

Le Livre de Perle - Timothée de Fombelle

Tombé dans notre monde une nuit d’orage, un homme emprunte le nom de Joshua Perle et commence une vie d’exilé. Cette nouvelle vie fugitive, déchirée par un chagrin d’amour, est aussi une quête mystérieuse. Au fil du siècle, Perle rassemble un trésor pour défaire le sort qui l’a conduit loin de chez lui. Mais ceux qui l’ont banni et le traquent le laisseront-ils trouver le chemin du retour? Perle a-t-il raison de penser que la fille qu’il aime l’attend toujours là-bas?

Note : 3,5 / 5


Vivement conseillé par un camarade de licence pro, j'ai eu l'opportunité de très vite acquérir ce livre et de rencontrer son auteur lors du Salon du Livre de Colmar. Atypique, Le Livre de Perle mêle les genres et les époques. En faire une critique est plutôt difficile, mais une chose est sûre : j'ai beaucoup aimé !

Le livre est en effet construit et écrit d'une manière très spéciale : décousu, le récit laisse le lecteur dans le flou pendant un certain nombre de pages, les sauts dans le temps mais aussi d'un monde à l'autre compliquant encore les choses. Au fur et à mesure, on prend cependant un plaisir fou à remettre l'histoire dans l'ordre, on s'attarde sur des détails pour essayer de comprendre et de devancer le récit, mais on continue surtout parce que l'on veut savoir la suite, on veut connaître la fin. 

L'histoire en elle même oscille aussi entre différents genres : tantôt véritable conte, tantôt roman historique, le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer devant ce récit si riche en aventure et en lieux différents. On découvre ainsi un monde féérique qui, s'il n'est pas totalement inconnu du lecteur qui saura trouver de nombreuses références à des contes connus, reste tout de même fascinant. Le lecteur va être amené à suivre la chute de ce monde à travers la famille royale avant de se concentrer sur Ilian et Olia, les deux héros de l'histoire, et leur histoire d'amour. Et leur histoire se passe aussi dans notre monde, pendant la seconde guerre mondiale. Timothée de Fombelle arrive terriblement bien à mélanger tout ça, et même si certains passages sont très prévisibles, ce mélange rend le livre unique et vraiment intéressant. La fin impliquant directement le lecteur saura toucher absolument tout le monde et vous faire fondre devant leur histoire.

La plume de l'auteur aide beaucoup à l'immersion du lecteur car elle est elle aussi différente suivant le monde dans lequel on se trouve. Utilisant tantôt des métaphores très poétiques ou jouant tantôt beaucoup avec l'action et l'urgence, chaque monde, chaque époque a sa propre ambiance qui nous aide à facilement nous situer d'un chapitre à l'autre. Certaines scènes sont cependant assez maladroites et j'ai du les relire pour vraiment comprendre ce qui se passait.

Si je ne peux définitivement pas vous en dire plus au risque de vous gâcher cette lecture si atypique, j'espère tout de même vous avoir donné envie de vite vous y plonger et de découvrir à votre tour cette histoire unique et ses personnages nombreux et attachants. Rares sont les livres qui se détachent des autres, et je peux vous dire que Le Livre de Perle fait parti des livres que je n'oublierai jamais.


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dimanche 6 décembre 2015

Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? - Pierre Bayard

Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? - Pierre Bayard

L'étude des différentes manières de ne pas lire un livre, des situations délicates où l'on se retrouve quand il faut en parler et des moyens à mettre en oeuvre pour se sortir d'affaire montre que, contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d'avoir un échange passionnant à propos d'un livre que l'on n'a pas lu, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu'un qui ne l'a pas lu non plus.

Note : 3 / 5


Conseillé par plusieurs de mes professeurs, ce livre au sujet franchement paradoxal m'a tout de suite intrigué et j'avais assez hâte de me plonger dedans et d'y trouver quelques conseils pour ma future vie de libraire. Si Pierre Bayard a réussi à me faire voir des tas de choses différemment, le contexte est surtout universitaire, et au final je n'ai pas trouvé grand chose de vraiment transposable au métier de libraire.

L'étude est divisée en trois parties : les différents types de non-lecture, des exemples de situations où l'on est amené à parler de livres que l'on n'a pas lus et enfin des conseils sur les conduites à tenir. J'ai trouvé la première partie particulièrement intéressante car c'est celle qui m'a fait me remettre le plus en question. Pierre Bayard m'a fait énormément réfléchir sur mon propre rapport aux livres et m'a plus d'une fois réconforté (on a tous plus ou moins une passoire à la place du cerveau et il est normal d'oublier petit à petit des éléments d'un livre)

Les parties suivantes m'ont moins plu car Pierre Bayard se concentre avant tout sur la vie en société et à l'université et tous ses astuces et conseils sont très "m'as-tu vu". Il essaye de nous expliquer comment faire en sorte d'être bien vu même en n'ayant pas lu un livre classique que tout le monde connait et que suivant le domaine dans lequel on se trouve on est obligé d'avoir lu pour faire bonne impression. Cette position m'a un peu gênée car personnellement lorsque je décide de lire un livre c'est pour moi, et pas pour les autres ni pour faire bonne figure. Et de plus, Pierre Bayard est ainsi passé complètement à côté du domaine qui m'intéressait et qui me semblait le plus intéressant : comment vendre un livre que l'on n'a pas lu ? Que faire devant un client qui nous demande notre avis sur un livre que l'on n'a pas lu ? Car en tant que libraire on est pas là pour nous mettre nous en avant mais bien le livre et le client, alors que c'est tout le contraire que conseil Pierre Bayard.

Si j'ai ainsi été un peu déçue et que mon enthousiasme est vite retombé, le livre est cependant vraiment très bien écrit. C'est très clair et j'ai aimé qu'il reformule, quitte à être redondant, certaines de ses idées pour être sur d'avoir été bien compris. J'ai aussi beaucoup aimé tous les exemples qu'il introduit dans chaque partie car il nous explique vraiment bien le contexte de chacun et commente très bien les citations utilisées. L'idée de donner son avis sous forme de notes abrégées pour chaque titre de livre croisé m'a semblé vraiment intéressante, notamment pour voir quel livre il n'a lui même pas lu, oublié ou simplement parcouru.

J'ai croisé plusieurs critiques très négatives sur cet essai, notamment sur le fait que pas une fois Pierre Bayard ne parle du plaisir de lire ou qu'il ne devrait tout simplement pas faire l'apogée de la non-lecture car ça n'a aucun intérêt. Je suis totalement d'accord avec vous, mais d'un autre côté ça montre aussi que Pierre Bayard a encore un long chemin à faire pour changer les idées de notre société et désacraliser le livre. Car non, définitivement, on ne devrait pas avoir honte de ne pas avoir lu un livre. Moi non plus je ne suis pas d'accord avec certaines de ses idées, mais en revanche j'avoue que lire ce livre m'a ouvert les yeux sur certains points et m'a appris beaucoup de choses sur ce monde du livre que j'essaye d'intégrer.


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mercredi 25 novembre 2015

Eva Svärta, tome 2 : Le Premier Sang - Sire Cedric

Eva Svärta, tome 2 : Le Premier Sang - Sire Cedric

Cité les Ruisseaux. Surveillance de nuit. Eva Svärta et Erwan Leroy espèrent enfin faire tomber Ismaël Constantin. Mais le feu ravage son appartement et le caïd meurt brûlé vif.
Neilly-Sur-Seine. L'argent, le pouvoir, la beauté... Madeleine Reich avait presque oublié qu'il y avait un prix à payer. Ce soir, les anciennes blessures se rouvrent, et l'heure est venue d'affronter sa peur. Eva, policière albinos, ne le sait que trop bien : le temps n'a pas de prise sur les liens tissés dans le sang. Surgis de l'ombre, les fantômes du passé réclament leur dû.

Note : 3,5 / 5


Une rencontre avec l'auteur plus tard (au salon du livre de Colmar), j'ai pu me plonger dans la suite des aventures d'Eva et Alexandre. Si j'ai pu retrouver toutes les choses que j'avais adoré dans le premier livre de Sire Cedric que j'ai lu, ce deuxième tome de la série Eva Svärta est un tout petit peu moins bien selon moi.

Le début de ce deuxième tome est vraiment prenant, encore plus que dans le premier. Sire Cédric nous offre une nouvelle énigme, de nouvelles questions qui se forment dès les premières pages. On ne sait pas ce qu'il se passe, et, forcément, on continue la lecture, encore et encore, pour espérer avoir des réponses. La suite du récit retombe cependant un peu, les pièces du puzzle s'assemblant peut être un peu trop lentement.

Si ce tome est définitivement plus compliqué et dense que le premier, le récit part un peu dans tous les sens : on suit tantôt Eva, tantôt Alexandre, mais on a aussi tous les souvenirs de Madeleine, le personnage autour duquel se bousculent toutes les questions, qui nous sont livrés au compte goûte. J'ai ainsi beaucoup moins ressenti ce sentiment d'urgence que j'avais adoré ressentir en lisant le premier tome.

L'histoire est pourtant tout aussi passionnante. Flirtant toujours avec le fantastique, ce deuxième tome est beaucoup moins gore que le premier (ce qui n'est pas pour me déplaire) mais est tout aussi angoissant. Cette fois ci il n'est pas question de vampires mais de magie noire. Les images sont toujours aussi fortes et visuelles, et je sais que beaucoup de scènes me resteront longtemps en tête (surtout celle avec les chevaux !)

On retrouve forcément avec plaisir Eva et Alexandre, bien que très peu ensemble. Ils suivent en effet longtemps différentes pistes, sans savoir qu'au final ils travaillent sur la même enquête. C'est aussi beaucoup à cause d'Eva qui, toujours aussi torturée, ne veut pas voir Alexandre pour lui éviter tous ses problèmes. Personnellement, elle m'a un peu agacé dans ce deuxième tome. Ça fait parti de son caractère, mais elle a fait des choix qui ne m'ont pas forcément plu et que je n'ai pas vraiment compris non plus. Au final leur relation prend un tout nouveau tournant et Eva commence tout doucement à s'exorciser de ses démons (peut-on vraiment y croire à ça ?) Un petit peu déçue aussi de ne pas beaucoup voir Erwan Leroy dans ce deuxième tome.

Le style de Sire Cédric est toujours aussi prenant. J'adore ses phrases courtes tellement efficaces et sa façon de décrire les choses (souvent assez horribles) d'une façon si naturelle tout en donnant de sacré frissons. Il va à l'essentiel, les mots sont bien choisis, c'est vraiment un style parfait pour son récit.

Je n'ai pas grand chose à dire en conclusion car je pense que les quelques paragraphes ci-dessus ont largement démontrés que, si j'ai un peu moins aimé ce tome, je suis cependant toujours aussi conquise. En vérité je n'ai qu'une chose à dire : vite, la suite !


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samedi 21 novembre 2015

Alien Earth - Robin Hobb

Alien Earth - Megan Lindholm alias Robin Hobb

Dévastée et empoisonnée, la Terre a été abandonnée. Une race de parasites insectoïdes aux motivations énigmatiques, les Arthroplanes, a évacué l'humanité vers les planètes jumelles de Castor et Pollux. Des millénaires ont passé. Au terme d'une longue mutation forcée, la race humaine a été façonnée pour s'insérer sans dommage dans son nouvel environnement. Atrophiés et méconnaissables, les humains perdront bientôt le souvenir d'eux-même. Une expédition secrète est lancée, à bord d'un gigantesque vaisseau animal, vers la planète des origines. Retour vers le mystère impénétrable d'une terre devenue étrangère, ancien éden ou nouvel enfer... Alien earth.

Note : 3,5 / 5


Pour mon tout premier Robin Hobb, j'ai finalement déniché ce livre complètement oublié mais dont le résumé m'a tout de suite plu. Ses séries à rallonge m'ont toujours rebuté, et je ne sais pas si Alien Earth représente vraiment son travail, mais en tout cas j'ai beaucoup aimé. On connait Robin Hobb en tant qu'auteure de fantasy, mais elle signe ici un roman de science-fiction vraiment intéressant et déboussolant.

Ce roman est en effet déboussolant car il nous permet de prendre un certain recul sur nous, les humains, et notre planète. On suit pour se faire plusieurs personnages : Tug, un arthroplane, un extra-terrestre qui a aidé les humains à fuir leur planète et qui maintenant les encadre sur leur nouveau lieu de vie ; Evangeline, une anile, un animal gigantesque qui fait office de vaisseau et qui est dirigée par Tug ; John et Connie, les membres du vaisseau, des humains qui ne ressemblent plus du tout à ce que les humains ressemblaient sur Terre car ils ont été changé par les arthroplanes pour s'intégrer au mieux à l'écosystème de leurs nouvelles planètes ; et enfin Raef, un humain qui lui n'a pas changé car il a été gardé en matrice depuis l'évacuation de la Terre. On alterne ainsi tous ces points de vue différents qui rendent le livre très dense et vraiment intéressant.

J'ai particulièrement aimé voir ma petite planète bleue à travers les yeux de Connie qui au début la trouvait absolument horrible et chaotique, ce qui est vrai au fond. J'ai aussi adoré découvrir Evangeline au fil des pages et comprendre son espèce. Mais du coup j'ai été déçue en ce qui concerne Tug qui passe vraiment pour le grand méchant de l'histoire, alors qu'on en sait si peu sur lui et son espèce. Il condamne certes les actions des humains et ne fait pas mieux au final, mais j'aurais vraiment aimé en savoir plus pour me faire une meilleure idée de lui. En général, Robin Hobb s'est particulièrement intéressée à la psychologie de tous ces personnages, mais n'a que très peu creusé leurs façons de vivre, à quoi ressemblent les nouvelles planètes où vivent les humains et tant d'autres choses que j'aurais aimé savoir.

Le récit peut paraître très lent et long, car on passe en effet plus de la moitié du livre sur le vaisseau à suivre la vie très répétitive des personnages et à jongler entre leurs différents points de vue. J'ai cependant trouvé tout ça vraiment fascinant, et comme dit plus haut j'aurais aimé que ce procédé soit utilisé pour comprendre d'autres façons de vivre, sur les différentes stations ou les autres planètes par exemple. Il y a très peu d'action car le livre est avant tout très psychologique. Parfois on ne sait qui croire, on se sent très mal à l'aise à cause des relations très tendues qu'il y a entre certains personnages, et cette ambiance sous forme de huit-clos dans le vaisseau n''est pas pour arranger les choses.

Ma fascination est sans aucun doute due au style de Robin Hobb qui se dévore. Elle a une façon d'écrire tellement fluide, tellement évidente et efficace qu'il est impossible de ne pas être intéressé. Elle est aussi très forte en ce qui concerne la construction des personnages, ils sont tous tellement différents et intéressants. On arrive à tous les comprendre et il est très difficile de prendre parti.

La science-fiction que j'aime c'est avant tout : des extra-terrestres qui interagissent avec les humains, de nouvelles planètes à explorer, des vaisseaux spatiaux fascinants, du space-opéra pur et dur en somme. Forcément, Alien Earth combinant tout ça, je ne pouvais qu'adorer ce livre. Et en plus de ça, ce livre m'a fait énormément réfléchir et m'a montré des points de vue vraiment inédit que j'ai adoré déchiffrer. Une jolie découverte qui va peut-être (enfin !) me décider à me lancer dans une des séries à rallonge de Robin Hobb, car il faut bien avouer que c'est une auteure absolument géniale.


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dimanche 15 novembre 2015

Les Annales du Disque-Monde, tome 1 : La Huitième Couleur - Terry Pratchett

Les Annales du Disque-Monde, tome 1 : La Huitième Couleur - Terry Pratchett

Dans une dimension lointaine et passablement farfelue, un monde se balade à dos de quatre éléphants, eux-mêmes juchés sur la carapace de la Grande Tortue... Oui, c'est le Disque-monde... Les habitants de la cité d'Ankh-Morpork croyaient avoir tout vu. Et Deuxfleurs avait l'air tellement inoffensif, bonhomme chétif, fidèlement escorté par un Bagage de bois magique déambulant sur une myriade de petites jambes. Tellement inoffensif que le Patricien avait chargé le calamiteux sorcier Rincevent de sa sécurité dans la cité quadrillée par la Guilde des Voleurs et celle des Assassins ; mission périlleuse et qui devait les conduire loin : dans une caverne de dragons ; peut-être jusqu'au Rebord du Disque. Car Deuxfleurs était d'une espèce plus redoutable qu'on ne l'imaginait : c'était un touriste...

Note : 4 / 5


Pratchett étant un auteur que mon chéri adore, je ne pouvais pas passer à côté. Il m'avait à l'époque conseillé Timbré que j'avais vraiment adoré, et j'ai eu récemment très envie de me replonger dans son univers et son style si particulier, je me suis donc dirigé vers le tout premier livre prenant place dans le Disque-Monde : La Huitième Couleur. Carrément loufoque et barré, je me suis vraiment régalée du début à la fin !

Etant le tout premier tome prenant place dans cet univers à base d'éléphants et de tortue créé par Pratchett, l'auteur nous introduit à ce monde à travers différentes anecdotes qui m'ont fait beaucoup rire. On découvre aussi Ankh-Morpork, une ville qui devient presque un personnage à part entière et que l'on va retrouver dans différents autres tomes.

Dans ce premier tome on suit Rincevent, un sorcier qui (et c'est récurent dans la plupart des Pratchett) est absolument lamentable, il ne connait en tout et pour tout qu'un seul sort dont je n'ai toujours pas compris les effets, et il a tout le temps la poisse. Son plus grand malheur va être de croiser Deuxfleurs (et son coffre à pattes ; oui, j'insiste, car c'est un personnage a part entière lui aussi !) et de devoir s'en occuper car il va l'entraîner dans des aventures ahurissantes, tantôt décidées aux dés par les dieux, tantôt causées par la convoitise de sa richesse. Ils vont croiser des voleurs, des trolls, des dragons, la Mort, et j'en passe. Un gros programme.

Si l'histoire semble être celle d'un banal livre de fantasy c'est sans compter l'aspect complètement absurde du livre (tout ce beau monde vit quand même sur un disque tenu par des éléphants qui sont eux-même juchés sur une tortue géante hein) Pratchett se joue des clichés de la fantasy, ça part dans tous les sens, il est parfois difficile de s'imaginer certaines scènes, mais qu'est ce que c'est drôle ! J'ai très souvent été surprise par la tournure que prenaient les événements et j'ai ris, beaucoup ris. J'ai aussi vraiment adoré les interventions du narrateur qui n'hésite pas à donner son avis et à nous raconter diverses anecdotes pas toujours à propos. Il ne faut bien sur absolument pas prendre ce livre au sérieux et je peux vous assurer que vous passerez un très bon moment.

Il est d'autant plus plaisant de suivre les aventures de notre sorcier raté et du touriste qu'on arrive petit à petit à comprendre certaines références que l'on aurait croisé auparavant. Pratchett est en effet très connu et beaucoup de ses idées ont été reprises. On retrouve aussi de nombreux hommages, que ce soit dans des livres, films ou séries. Ainsi, si l'on veut comprendre la fantasy aujourd'hui je pense qu'il est essentiel de lire du Pratchett car beaucoup de choses découlent de ses œuvres.

Souvent copié et repris, Pratchett n'a cependant jamais été égalé. Ses romans sont une bouffée d'air frais, Pratchett sait nous remonter le moral avec ses absurdités. C'est absolument n'importe quoi, mais ça marche ! On se prend au jeu et on ne lâche plus le livre. Une lecture que je vous conseille vraiment, tant pour votre culture que pour vos abdos. La Huitième Couleur est selon moi un concentré de ce qui fait Pratchett, ça a beau être le premier de la série, il y est vraiment allé à fond et j'ai vraiment adoré.


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dimanche 8 novembre 2015

Circus Mirandus - Cassie Beasley


Circus Mirandus - Cassie Beasley

Grand-père Ephraim a toujours aimé raconter à son petit-fils Micah les histoires extravagantes du Circus Mirandus, un cirque incroyable qu'il aurait visité enfant, où les tours de magie deviennent réalité.
Mais lorsque Grand-père Ephraim tombe gravement malade, il révèle la vérité à Micah : le Circus Mirandus existe bel et bien ! Il y a longtemps, L'Homme Qui Plie La Lumière a promis un miracle au jeune Ephraim. Pour Micah, c'est certain, seul ce mystérieux magicien aux pouvoirs immenses peut sauver son grand-père. Malgré les avertissements de sa grand-tante, une femme stricte et sans imagination, il part en quête du Circus Mirandus accompagné de son amie, la très rationnelle Jenny...

Note : 4 / 5


Tout d'abord merci beaucoup à Babelio grâce à qui je fais une superbe découverte avec ce petit roman jeunesse, le premier de l'auteure. Cassie Beasley m'a transporté dans son monde magique et touchant, je ressors de ma lecture avec la ferme intention de faire découvrir ce livre à tous les enfants qui passeront par la librairie où je suis en stage en décembre ! J'ai vraiment adoré, c'est un livre plein de sensibilité et qui saura aussi toucher les plus grands.

Circus Mirandus est vraiment une magnifique histoire qui se lit beaucoup trop vite. La magie est présente dès le début et opère très tôt chez le lecteur. On sait aussi dès le début que cette lecture va nous apporter beaucoup. Ce livre nous touche en effet en plein cœur à cause des thèmes qu'il aborde : le deuil, la famille, l'héritage mais aussi l'amitié et l'importance de croire et de faire confiance. Cassie Beasley arrive a nous apprendre beaucoup de choses, à nous faire grandir en maniant ces thèmes à la perfection, avec beaucoup de sensibilité et de justesse. Comme beaucoup de livres destinés aux enfants, Circus Mirandus a une volonté d'enseigner des valeurs et une certaine morale aux jeunes lecteurs. C'est un aspect important selon moi, et que Cassie Beasley a réussi à introduire tout naturellement dans son livre.

Dans cette aventure, on suit Micah, un petit garçon qui va devoir traverser des épreuves très dures et injustes. Il va faire preuve d'une très grande maturité sans pour autant se départir de son innocence et arrêter de croire en la magie et aux histoire de son grand-père. Jenny, sa petite camarade qui va l'accompagner, est tout le contraire : rationnelle, elle va devoir faire de gros efforts pour finalement croire au cirque et à sa magie. Au fil des pages on va croiser des tas d'autres personnages attachants : Kitsch, une femelle perroquet qui sert de messager au cirque et qui a un caractère bien trempé qui m'a beaucoup fait rire, le mystérieux Plieur De Lumière ou encore la grand-tante Gertrudis qui est absolument horrible mais qui va finir par vraiment me faire pitié, j'ai eu un vrai pincement au cœur à la fin devant son obstination.

Parmi tous ces personnages il y aussi et bien entendu le grand-père Ephraim. Si on suit avant tout l'aventure de Micah qui tente de sauver son grand-père, on apprend aussi petit à petit l'histoire d'Ephraim et sa rencontre avec le Circus Mirandus et le Plieur De Lumière. Ce sont les passages qui m'ont le plus touché car c'est toute une vie que l'on découvre et dont on apprend les regrets et les mauvais choix.

Vous l'avez compris, j'ai absolument adoré ma lecture. Ça fait tellement de bien de lire un roman pour enfants de temps en temps, surtout lorsqu'il est aussi réussi et bien fait que Circus Mirandus. S'il plaira surtout aux plus jeunes à partir de 8 ans, je pense que tout le monde sera réceptif à la sensibilité de Cassie Beasley, je vous conseille donc de vite vous le procurer ou de penser à l'offrir pour Noël !


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samedi 7 novembre 2015

Les Neiges de l’Éternel - Claire Krust

Les Neiges de l’Éternel - Claire Krust

Dans un Japon féodal fantasmé, cinq personnages racontent à leur manière la déchéance d’une famille noble. Cinq récits brutaux qui voient éclore le désespoir d’une jeune fille, la folie d’un fantôme centenaire, les rêves d’une jolie courtisane, l’intrépidité d’un garçon inconscient et le désir de liberté d’un guérisseur. Le tout sous l’égide de l’hiver qui s’en revient encore.

Note : 2 / 5


Le Japon, la neige, des youkais, ce livre me promettait une jolie aventure sur des thèmes qui m'attirent, et la magnifique couverture a fini de me convaincre à lire ce premier roman de Claire Krust. Au final, c'est un livre que je me suis forcée à terminer et qui m'a profondément ennuyé.

Le roman consiste en 5 récits qui suivent différents protagonistes à différentes époques. Dès le premier récit, j'ai trouvé le rythme très, très lent, les phrases trop longues, les descriptions et ressentis des personnages interminables. Je ne voyais vraiment pas où l'auteur voulait me mener avec ce récit tellement passif, et lorsque le récit prenait un peu de consistance, que l'histoire décollait un peu, certaines "révélations" m'ont semblé tellement prévisibles que le récit retombait, à nouveau plat et lent, comme un soufflé.

Les personnages sont très différents, et j'ai aimé pouvoir en suivre un autre à chaque récit, mais les différentes parties sont tellement courtes que j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages malgré l'apparition de chacun dans le récit des autres. Je n'ai pas non plus compris certains de leurs choix ni certaines de leurs réactions (le fantôme est tellement antipathique, la courtisane qui s'arrête pour dormir alors qu'il fait nuit et très froid, quelle idée !, le fils du guérisseur aurait au moins pu faire bonne figure devant le seigneur, il s'en serait beaucoup mieux sorti...) Tant de petites choses qui ont suscité en moi une vraie incompréhension et ont rendu ma lecture très pénible.

En revanche, je dois tout de même avouer que Claire Krust a réussi à créer une ambiance vraiment particulière. Si j'aurais aimé voir plus de références au Japon et à sa culture, j'ai adoré l'idée de l'hiver comme fil conducteur. On arrive ainsi très bien à se représenter les paysages, les bâtiments et leurs intérieurs. Je comprends aussi qu'avec ce récit très lent et passif elle voulait conférer un aspect un peu mystique et hors du temps à son histoire, mais ça m'a malheureusement plus ennuyé qu'autre chose.

Ainsi Les Neiges de l’Éternel a vraiment été une lecture pénible pour moi. Avec une histoire qui ne m'a vraiment pas convaincu, des personnages que je n'ai pas réussi à comprendre et un style d'écriture qui, au lieu de me charmer, m'a surtout ennuyé, il n'y a vraiment que l'ambiance dont je peux vous parler positivement. Je crois que j'en attendais beaucoup trop de cette lecture (comme à chaque fois qu'un livre touche de près ou de loin au Japon) et du coup j'ai été très déçue. Je peux cependant comprendre que la magie puisse opérer sur d'autres personnes, je vous conseillerai ainsi de tout de même essayer, car peut-être que vous, vous accrocherez à l'écriture de Claire Krust, mais ça n'a malheureusement pas marché avec moi.


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mardi 3 novembre 2015

❤ La Passe-miroir, tome 2 : Les disparus du Clairdelune - Christelle Dabos


La Passe-miroir, tome 2 : Les disparus du Clairdelune -
Christelle Dabos

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.

Note :  coup de coeur

J'ai attendu ce livre 2 ans, impatiemment. Le premier tome fut un gros coup de cœur pour moi, et j'avais vraiment hâte de me replonger dans cet univers que j'avais tant aimé. Acheté le jour de sa sortie le 29 octobre, je l'ai dévoré, et j'ai passé un très bon moment de lecture avec ce tome 2 de La Passe-miroir.

2 ans, c'est long. Aussi, j'avais très peur d'être complètement perdue au début de ce tome 2. Mais au final, ne plus trop me souvenir du premier tome m'a permis de redécouvrir cet univers que j'avais tant aimé et de me remémorer toutes les petites subtilités qui font tout le charme de cette série. Dans ce tome 2 cependant, Ophélie ne se trouve plus en coulisses, mais met les deux pieds dans le monde de cette aristocratie pourrie et violente où chaque clan se bat pour avoir les faveurs de Farouk. Il est toujours aussi frustrant de suivre notre héroïne, car elle va être l'objet de toutes les méchancetés sans pouvoir y faire grand chose.

Ce tome 2 fait énormément évoluer l'histoire qui prend un tournant vraiment inattendu. S'il était clair que l'élément principal du premier tome était le mariage arrangé d'Ophélie et Thorn, ici notre héroïne va être amené à enquêter sur son monde et son histoire : pourquoi et comment le monde a été fragmenté en îles volantes, qui sont réellement les esprits de famille, et pourquoi des gens importants de la Citacielle disparaissent après avoir reçu des lettres de... Dieu !? Christelle Dabos ramène le monde qu'elle a créé à une certaine réalité. Car qui sait ? ce monde est peut être le nôtre dans quelques siècles ! Ce monde reste cependant tout aussi merveilleux que dans le tome 1, plus sombre certes, mais toujours un gros coup de cœur pour moi. On découvre aussi de nouveaux lieux comme les Sables-d'Opale et de nouveaux clans et pouvoirs.

Les personnages évoluent évidemment eux aussi. Si mon préféré reste Archibald, la relation entre Ophélie et Thorn devient vraiment intéressante. Ophélie est toujours aussi maladroite et attachante, et Thorn toujours aussi pragmatique. Ensemble ils forment un couple vraiment détonant, et on sait que quand une scène réunit nos fiancés, ça risque de faire des étincelles ! J'ai été cependant très étonnée du sort qu'a finalement réservé Christelle Dabos au chevalier. J'étais persuadée qu'il avait un rôle plus important à jouer, et j'avoue que j'ai été un peu déçue. L'écharpe d'Ophélie aussi, elle est toujours présente à ses côtés, mais elle n'a toujours pas joué le grand rôle auquel, j'en suis sure, elle est destinée ! Revoir la famille d'Ophélie m'a aussi fait énormément de bien, car ce deuxième tome est vraiment très sombre, et ils sont eux tellement chaleureux et adorables avec Ophélie que ça créer une pose bienvenue dans le récit.

Plus sérieux, ce deuxième tome est aussi une réflexion sur des sujets actuels : sur l'histoire et son héritage (doit-on la filtrer ou au contraire en parler et prendre exemple des erreurs du passé ?) ou encore sur la famille, et en particulier sur le rôle de la mère (quand faut-il laisser ses enfants prendre leur envol ?) Dans le premier tome il y avait une certaine insouciance et de la frivolité qui, avec l'évolution des personnages et des événements, ce sont complètement transformés. Ophélie est à présent pleinement conscience des enjeux de son mariage et va tout faire pour aider Thorn. A travers ce premier tome, elle passe réellement d'une petite fille à une femme.

Si Christelle Dabos signe un deuxième tome vraiment différent, plus mature, je suis toujours aussi fan et j'ai vraiment été une nouvelle fois transportée. L'aventure devient une véritable énigme et les enjeux véritablement sérieux. De plus, le tome 2 finit d'une telle façon que je me demande bien comment je vais réussir à attendre à nouveau 2 ans ! J'espère que mon enthousiasme sera communicatif et que si vous ne l'avez pas encore fait vous plongerez vous aussi très vite dans cet univers de La Passe-miroir. Si je ne vous ai pas convaincu, je pense que les magnifiques illustrations des couvertures par Laurent Gapaillard sauront vous hypnotiser et vous inciter à vous jeter dessus ! Pour les plus curieux je vous laisse aussi le lien du site officiel : http://www.passe-miroir.com/ qui est une vraie mine d'informations, et qui vous tiendra au courant des futures dédicaces.


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jeudi 29 octobre 2015

U4 : Stéphane - Vincent Villeminot

U4 : Stéphane - Vincent Villeminot

Cela fait 10 jours que le virus U4 accomplit ses ravages. Plus de 90% de la population mondiale est décimée. Les seuls survivants sont des adolescents. L’électricité et l’eau potable commencent à manquer, tous les réseaux de communication s’éteignent. Dans ce monde dévasté, Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane se rendent, sans se connaître, à un même rendez-vous. Parviendront-ils à survivre, et pourront-ils changer le cours des choses ?

"Je m'appelle Stéphane. Je vis à Lyon. C'est le chaos. Des bandes de jeunes commencent à piller les appartements vides. D'autres investissent les lycées désertés... Moi je préfère attendre mon père, chez nous. Et s'il ne revient pas, j'irai au rendez-vous. J'irai jusqu'à Paris pour le retrouver dans son bunker de l'armée."

Note : 2,5 / 5


Après avoir reçu le tome Jules écrit par Carole Trébor grâce à Babélio, je continue l'aventure avec Stéphane de Vincent Villeminot. N'ayant pas du tout aimé Jules, j'en attendais beaucoup de cet autre tome, qui m'a malheureusement autant déçu.

Pour commencer j'aimerais parler de Stéphane, le personnage principal de ce tome. Son caractère m'a beaucoup plu. Elle est spontanée, beaucoup guidée par ses émotions qui sont bien retranscrites par Vincent Villeminot. On voit son évolution à travers les différents événements qu'elle traverse et les personnes qu'elle rencontre. Elle devient de plus en plus violente et égoïste. Ce personnage m'a paru beaucoup plus crédible et moins cliché que Jules. Le jeu vidéo auquel elle jouait (WOT) est en effet beaucoup moins présent dans son récit, et elle ne se prend jamais pour son avatar comme Jules le fait. Il y a juste la romance à laquelle je n'ai pas trop accroché, trop superficielle.

Seulement voila, ce tome suit la même histoire et a donc les mêmes problèmes : on y croit que difficilement à tout ça. Ces adolescents qui se retrouvent du jour au lendemain seuls savent mener à bien une amputation, savent se servir d'armes et connaissent des tas de choses sur la survie. Je reste convaincue qu'à notre époque, et surtout sans internet pour les aider, les ados seraient complètement paumés et incapables de faire tout ça. Et puis encore une fois ces militaires qui ont tellement peur de ces pauvres ados qu'ils ont rien trouvé d'autres à faire que de les abattre... J'ai cependant beaucoup aimé la partie "road-trip" lorsque Stéphane tente de rejoindre Paris avec ses camarades. Il y avait une ambiance vraiment particulière.

J'ai préféré le style de Vincent Villeminot à celui de Carole Trébor. Le récit reste très en surface mais on se sent beaucoup plus dans l'histoire, dans l'action et on comprend mieux les émotions du personnage. Le livre se lit très vite et certaines scènes sont survolées très rapidement mais ça reste efficace, les phrases courtes s'enchaînent et les pages défilent. Les ellipses sont cependant encore trop nombreuses.

Plus je m'enfonce dans l'aventure U4, plus je me dis qu'ils ont vraiment joué la facilité. Leur projet était ambitieux pourtant (autour d'une même histoire post-apocalyptique, quatre auteurs nous livrent chacun un livre, en suivant un protagoniste différent) mais trop superficiel. Un livre vite lu comme dit plus haut, et qui sera tout aussi vite oublié. Passez votre chemin.

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dimanche 25 octobre 2015

Druide - Oliver Peru

Druide - Oliver Peru

Les druides règnent sur une forêt primordiale et sacrée sise au coeur du monde. Détenteurs d'une sagesse millénaire, ils sont les gardiens du Pacte Ancien, dont le respect garantit la paix entre les peuples. Mais un crime de sang d'une violence inouïe met en péril le fragile échiquier politique des royaumes du Nord. Le druide Obrigan, aidé de ses deux apprentis, ne dispose que de vingt et un jours, pas un de plus, pour élucider les circonstances du drame, faute de quoi une guerre totale éclatera. Et tandis que le compte à rebours tourne, chaque lune apporte son lot de nouveaux cadavres, l'entraînant toujours plus loin dans l'horreur...

Note : 4 / 5


Si je connais Oliver Peru de nom par sa série Les Haut-Conteurs dont le premier tome est dans ma pàl depuis trop longtemps, j'ai aussi pu voir son travail dans la BD au travers de la série Hero Corp où il a œuvré sur le générique. Je découvre cependant son talent de romancier pour la première fois avec Druide, un roman de fantasy épique qui m'a vraiment convaincu de suivre de plus près cet auteur.

Si le titre du livre semble annoncer la couleur, j'étais loin de me douter de ce que j'allais y trouver et à quel point je m'étais trompée à son sujet. Naïve comme je suis, je pensais avoir affaire à un livre inspiré des légendes arthuriennes et où l'on suivrai l'ordre des druides devenu célèbre grâce à Merlin. Au lieu de ça j'ai pu découvrir un univers riche et inédit où les druides, en effet inspirés de ceux que l'on connait, ont une place importante. Divisé en deux royaumes qui se haïssent par une énorme crevasse nommée la Cicatrice, la paix de ce monde ne tient qu'à un fil. Différents événements plus ou moins horribles vont tâcher d'ébranler encore plus cette paix, et la tâche difficile de faire lumière sur la vérité afin d'éviter le pire va revenir à Obrigan, un druide, le héros de cette histoire.

J'ai beaucoup aimé cet univers de fantasy, même s'il est loin d'être aussi poussé qu'un univers de Tolkien pour citer un grand du genre. Le fait est qu'Oliver Peru a surtout travaillé sur l'histoire de ce monde, histoire dont on découvre la profondeur au fil des pages, alors que la géographie reste très simpliste (la carte présente au début du livre en témoigne) J'ai cependant vraiment adoré comment Oliver Peru a repris le mythe du druide dans son livre. Tout en restant très près de leurs idées (leur lien puissant avec la nature, leur sagesse et leurs talents de guérisseur) il a su les intégrer parfaitement à ce nouvel univers et à leur donner une nouvelle profondeur.

L'histoire, si elle commence simplement par des meurtres étranges qu'Obrigan va tâcher d'élucider, le lecteur est loin de se douter qu'Oliver Peru va nous mener vers de sombres secrets et vers une course haletante à la vérité. On est longtemps laissé dans le noir. On reste perdu comme les personnages et il est très difficile d'assembler les pièces du puzzle. Et lorsque lumière se fait sur la vérité, elle est suivie d'une traque haletante et terrifiante pour punir les coupables. Si le récit est parfois plutôt lent et certains passages vraiment longs, le livre est ponctué de ces moments tendus où il est absolument impossible de lâcher le bouquin.

Le lecteur est amené à suivre différents personnages au court de sa lecture : on suit tout d'abord Obrigan puis ses deux disciples à travers une focalisation interne. Il nous met aussi parfois dans l'esprit d'autres personnages importants comme un des rois des deux royaumes en guerre ou même dans celui d'un des monstres qui ébranlent le monde. On s'attache beaucoup à tous ces personnages, d'autant plus qu'Oliver Peru réussit à nous faire douter de tout. Le lecteur est incapable de détester un personnage, même le mystérieux prince Jarekson qui semble cacher tant d'horreurs et qui est, au final, devenu mon personnage préféré, ou même le grand méchant de l'histoire qui est simplement aveuglé par la haine. Oliver Peru arrive à vraiment nous mettre dans la peau de chacun d'eux, et c'est ce que j'ai particulièrement adoré dans ce livre : il m'a fait ressentir des tas d'émotions différentes.

Cependant, le style d'Oliver Peru est malheureusement plutôt brouillon, surtout durant les dialogues qui manquent d'indications de tons. Si le rythme du livre est inégal, les phases de narration sont pourtant vraiment bien et souvent pleines d'émotions, il est donc dommage de les voir coupées par des dialogues peu efficaces. Ce n'est cependant qu'un seul point négatif et le livre m'a fait ressentir tellement de choses que ce point est vite oublié.

A travers ce roman, Oliver Peru nous a montré qu'il avait plus d'un as dans son jeu. J'espère vraiment qu'il continuera à s'éloigner de la BD pour nous offrir de nouveaux romans. Druide est un livre de fantasy plein d'émotions où on évolue dans un monde unique que les hommes, aveuglés par la haine, à la recherche de la vie éternelle, auraient fait sombrer si les druides n'avaient pas été là. Une aventure haletante que j'ai adoré.


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lundi 19 octobre 2015

Eva Svärta, tome 1 : De fièvre et de sang - Sire Cedric


Eva Svärta, tome 1 : De fièvre et de sang - Sire Cedric

Une jeune fille se réveille entièrement nue et entravée sur un matelas couvert de sang. Elle sait qu'elle va mourir, toute tentative de fuite semble inutile. La douleur n'est rien en comparaison de la peur panique qui s'est emparée d'elle...
Le commandant Vauvert mène l'enquête en compagnie d'une profileuse albinos, Eva Svärta. Personnage excentrique et hors-norme, Eva a un véritable sixième sens qui fait d'elle une redoutable traqueuse de l'ombre. Ensemble, ils vont tenter de remonter la piste d'un tueur en série qu'ils croyaient mort et qui a pour habitude de vider entièrement ses victimes de leur sang. S'agit-il d'une réincarnation, d'un spectre, d'un homme, d'une femme, d'une créature d'un autre monde ?

Note : 3,5 / 5


Ce week-end j'ai eu la chance de pouvoir participer au Festival Sans Nom (un petit salon du polar à Mulhouse) où j'ai eu la chance de pouvoir m'occuper de Sire Cedric. J'avais souvent entendu parler de cet auteur, mais je n'ai jamais osé sauter le pas à cause de ce côté gore qui revenait sans cesse dans les critiques que je lisais (je suis une âme pure et sensible vous voyez~) Mais voilà, forcément, je me suis laissé charmer par cet auteur avec qui j'ai adoré discuter. Il parle énormément bien de ses livres, et je suis reparti avec son dernier bébé Avec tes yeux mais aussi avec De fièvre et de sang, le premier tome de la série Eva Svärta qui est sans aucun doute la série la plus fantastique qu'il ait écrit, et donc très susceptible de me plaire.

Photo souvenir avec Sire Cedric et Maud Mayeras (à droite),
les deux auteurs dont je m'occupais
Dès le début, on se rend compte que Sire Cedric ne va en effet pas nous ménager. Le récit commence tout de suite par une traque, haletante, on est dans la tête d'une des victimes, c'est violent (mais pas horriblement gore comme je m'y attendais) et c'est bref, mais c'est surtout diablement efficace. Et puis ça y est, c'est fini, on ne lâche déjà plus le livre. J'ai adoré cette urgence avec laquelle il développe son récit, alternant le présent et le passé simple pour avoir un rythme extrêmement rapide. Son style est aussi très imagé, on ressent une certaine influence cinématographique dans ses descriptions et le déroulement des scènes d'action.

Si l'histoire semble être un policier banal au début, tout le monde sait que la particularité de Sire Cedric est d'intégrer le fantastique à ses récits. Une ambiance très particulière se créer en effet petit à petit, les énigmes s'enchaînent. Quelle est cette étrange cérémonie à laquelle le tueur semble prendre part ? Quel rôle jouent les miroirs dans cette enquête ? Les apparitions de loups ne sont-elles que des hallucinations ? Les journaux parlent de vampires, et ils ont peut-être raison... Sire Cedric intègre toute une culture gothique à ses livres, ça marche à merveille et ça rend ses œuvres tellement particulières.

J'ai beaucoup aimé les personnages de ce livre. Sire Cedric alterne différents points de vue suivant les chapitres, et intègre très souvent les pensées de ses personnages en utilisant l'italique, on se sent ainsi très proche de Eva qui cache un lourd passé derrière elle, mais aussi de Vauvert qui est un vrai anti-héros, ce qui le rend très attachant. J'ai déjà vraiment hâte de pouvoir les suivre à nouveau dans les prochains tomes.

Comme vous le savez, je n'aime pas vraiment les policiers, ça a tendance à m'ennuyer. Cependant, Sire Cedric a su créer une sorte de potion magique, avec son mélange de fantastique, de gothique, et son style efficace et bref, qui a su complètement me séduire. Si j'ai été un peu déçue par la fin, j'ai pris énormément de plaisir à me faire peur en lisant ce livre. Je ne pouvais vraiment plus le lâcher. Les livres de Sire Cedric ont vraiment quelque chose de particulier que je vous conseille vraiment de découvrir.



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mardi 13 octobre 2015

Métamorphose en bord de ciel - Mathias Malzieu

Métamorphose en bord de ciel - Mathias Malzieu

Cloudman est sans conteste le plus mauvais cascadeur du monde. Ses performances de voltige involontairement comiques lui valent des jours heureux. Jusqu’à ce qu’un médecin le soignant pour une énième fracture décèle chez lui une maladie incurable.
Commence alors pour Tom un long séjour hospitalier pour tenter de venir à bout de ce qu’il appelle « la Betterave ». Lors d’une de ses déambulations nocturnes dans les couloirs de l’hôpital, cet homme qui a toujours rêvé de dévorer les nuages rencontre une étrange créature, mi-femme mi-oiseau, qui lui propose le pacte suivant : « Je peux vous transformer en oiseau, ce qui vous sauverait, mais cela ne sera pas sans conséquences. Pour déclencher votre métamorphose vous devrez faire l’amour avec moi. De cette union naîtra peut-être un enfant. Un risque à accepter. » 
Dans la tradition de ces contes pour grands enfants, Mathias Malzieu nous raconte l’histoire merveilleuse d’un homme qui veut tuer la mort et tutoyer les cieux. Ce faisant il nous livre une réflexion rare sur le pouvoir de la vie, et de l’amour.

Note : 3 / 5


On connait tous Mathias Malzieu, tout d'abord parce qu'il est le chanteur et auteur des chansons de son groupe Dionysos, mais aussi grâce à La Mécanique du Coeur qui a été adapté au cinéma et a eu son petit succès. La Mécanique du Coeur a d'ailleurs été ma première rencontre avec cet auteur dont j'avais adoré le style. Si Métamorphose en bord de ciel reprend les thèmes qui sont chers à Malzieu (l'amour, la vie, l'identité) j'ai cependant beaucoup moins accroché à ce livre.

L'histoire est pourtant magique et adorable, bien que beaucoup plus adulte. Comme à chaque fois avec Malzieu, on est emporté par le récit qu'il nous offre et on y croit. L'aspect adulte m'a cependant parfois gêné. Frôlant parfois le vulgaire, ce livre n'est définitivement pas aussi poétique que La Mécanique du Coeur. Malzieu a toujours son écriture très imagée dont j'étais tombée amoureuse, et j'ai adoré suivre Tom dans ses délires de liberté, mais il n'y a plus cette innocence que j'avais tellement aimé et qui m'avait attendri.

Les personnages sont sympathiques mais manquent peut être un peu de profondeur. On se sent bien entendu très proche de Tom à cause du récit à la première personne, par contre il faut croire que Malzieu saura me faire détester toutes les femmes de ses livres. Endorphine, la petite femmoiselle du livre, m'a très vite insupporté. Tantôt vulgaire et hautaine, tantôt attentionnée, je ne savais pas sur quel pied danser. On a pourtant le droit à quelques interventions de sa part sous forme de journal, et c'est la qu'on se rend compte qu'il y a un fossé entre la vision qu'à Tom de cette demoiselle et comment elle est véritablement.

Le livre étant très court, il lui manquait ce petit quelque chose, cette petite étincelle, cette sensibilité pour vraiment me faire vibrer. J'ai apprécié ma lecture, mais j'en attendais vraiment plus. Le livre ne m'a pas semblé tout à fait fini, comme s'il manquait des passages. D'un chapitre à l'autre je me retrouvais parfois perdue.

Il ne faut cependant vraiment pas passer à côté du style de Malzieu. Si je vous conseillerai plus La Mécanique du Coeur, Métamorphose en bord de ciel est au final tellement différent qu'il saurait aussi être apprécié, mais la magie n'a pas opéré sur moi.


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lundi 12 octobre 2015

Madame Vigée Le Brun - Inès De Kertanguy

Madame Vigée Le Brun - Inès De Kertanguy

Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) est un véritable prodige : à 13 ans, elle réalise son premier portrait. À 21 ans, elle est déjà célèbre. À 23 ans, elle est appelée à Versailles pour peindre Marie-Antoinette dont elle est, jusqu’en 1789, la portraitiste attitrée et à laquelle, ardente royaliste, elle voue une fidélité sans faille.
Jolie, courtisée, admirée, Élisabeth Vigée Le Brun reçoit toute la haute société qui se presse pour la voir peindre dans son atelier. Mariée à Le Brun, marchand de tableaux cupide, elle le quitte en 1789 pour émigrer. Au fil de douze années d’exil, les souverains et les cours d’Europe sollicitent son talent, tant sa réputation est grande. Partout, elle croule sous les commandes. On la célèbre à Rome, Naples, Vienne et Saint-Pétersbourg. Ses tableaux et sa délicatesse en font la meilleure ambassadrice de l’ancienne France. En 1802, elle revient en Paris où, déçue, elle ne retrouve pas l’art de vivre et la société qui avaient enchanté sa jeunesse. Infatigable, elle continuer de voyager, tient salon et peint Caroline Bonaparte.
À l’aide de ses Souvenirs (1835-1837), Inès de Kertanguy reconstitue la vie d’une Européenne avant l’heure, amie et portraitiste des reines, qui est aujourd’hui la plus illustre des artistes françaises.

Note : 2 / 5


Depuis le début de l'exposition au Grand Palais des oeuvres d'Elisabeth Vigée Le Brun, on peut observer un regain d'intérêt pour cette portraitiste pourtant connue pour avoir fait de nombreux portraits de Marie-Antoinette. La biographie de cette portraitiste, reconstituée par Inès De Kertanguy, je vous la présente aujourd'hui grâce à Babelio et aux éditions Tallandier. Elle a été réédité récemment en vue de cette exposition.

Si le début de ce livre est très romancé (on commence bien entendu par la naissance de la petite Elisabeth), la suite est très inégale et plus ou moins intéressante. Inès de Kertanguy a en effet tendance a beaucoup trop user de citations à mon goût de sorte que l'aspect très universitaire de ses recherches est beaucoup trop présent. On sent qu'elle connaît son sujet, mais on a aussi l'impression qu'elle fait plus une démonstration de son habilité à faire des recherches et ne se concentre que très peu sur la forme de celles-ci.

La vie d'Elisabeth Vigée Le Brun est cependant bien retranscrite. Sa psychologie se forme aussi de pages en pages, aspect que j'ai particulièrement aimé. Cependant, force est de constater qu'Inès De Kertanguy parle aussi beaucoup des figures illustres qu'Elisabeth croise en nombre durant sa vie comme Marie-Antoinette, le comte d'Artois, Mme du Barry et les Bonaparte pour ne citer qu'eux. S'il est bien entendu essentiel de retranscrire l'époque dans laquelle la portraitiste a vécu, j'ai trouvé, surtout au début, que l'on se perdait beaucoup et que l'on parlait vraiment peu de Mme Vigée Le Brun.

Le style d'Inès De Kertanguy est plutôt froid car très détaché du récit. J'aurais aimé avoir un livre plus intime, plus proche de la portraitiste qui est, elle, si sensible. Comme dit plus haut les citations à tort et à travers m'ont beaucoup gênées car elles coupent le rythme du récit, pour très souvent dire des choses pas si essentielles que ça.

J'ai aimé pouvoir avoir quelques tableaux de la portraitiste sous la main, sous forme d'un petit portfolio au milieu du livre. Cependant, j'aurais beaucoup aimé qu'ils aillent jusqu'à nous mettre le tableau à côté du passage où il est question du tableau.

Comme vous avez pu le constater, cette biographie m'a quelque peu déçue. Je vous conseillerai plutôt de lire les Souvenirs d'Elisabeth Vigée Le Brun (aussi chez les éditions Tallandier) qu'a suivie de près Inès De Kertanguy pour ce livre. Vous rentrerez sans aucun doute encore plus dans la psychologie de cette femme brillante et la comprendrez mieux.
Et n'oubliez pas de passer au Grand Palais pour voir l'exposition Elisabeth Louise Vigée Le Brun qui est en place jusqu'au 11 janvier à Paris.