mercredi 12 mars 2025

Au Bonheur des Dames - Emile Zola

Au Bonheur des Dames - Emile Zola

Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus s'amoncellent, éblouissants, délicats, de faille ou de soie. Tout ce qu'une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d'enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace. Zola fait de la jeune fille et de son puissant patron amoureux d'elle le symbole du modernisme et des crises qu'il suscite. Personne ne pourra plus entrer dans un grand magasin sans ressentir ce que Zola raconte avec génie : les fourmillements de la vie.

Note : 3,5 / 5


L'année dernière j'ai eu la chance d'aller voir l'exposition sur les grands magasins au musée des arts décoratifs à Paris. Parmi tous les objets, catalogues et publicités, il y avait une affiche sur ce livre d'Emile Zola qui forcément m'avait donnée très envie de le lire. Alors, comme souvent après quelques lectures contemporaines décevantes, quand j'ai eu envie de lire un classique, je me suis souvenue de ce livre et ai décidé d'enfin le lire.

J'ai toujours eu une étrange relation avec les livres de grands auteurs comme Zola, Maupassant, Flaubert ou Balzac. Les critiques sociales généralement c'est vraiment tout ce que je déteste comme lecture. Mais ils ont une telle maîtrise, une telle façon d'écrire et d'emporter le lecteur, que je me retrouve à chaque fois à finalement adorer leurs livres !

Dans le Bonheur des Dames, on étouffe, le lecteur est broyé au même titre que les personnages, les acheteurs et les vendeurs par ce grand magasin, cette machine qui ne fait que grossir, cracher plus de fumées et amasser toujours plus de fortune. Les descriptions sont certes très très longues, on est plongé pendant des pages et des pages dans cet engrenage, dans ces étoffes et cette montagne de marchandise, mais j'ai personnellement vraiment adoré. Comme les acheteurs, je n'avais qu'une envie : toucher ces tissus qui avaient l'air si splendides.

Même si le grand magasin est clairement le personnage principal de ce livre, on suit quand même tout particulièrement Denise, une petite provinciale qui vient tenter sa chance à Paris et qui doit s'occuper de ses deux frères. Bien entendu elle va se retrouver au Bonheur des Dames mais, étonnement, cela ne va pas si mal se passer pour elle. Habituellement les livres de Zola c'est la déprime, ça se finit mal. Alors bon, la fin est du coup un peu abrupte, comme s'il n'était vraiment pas habitué lui non plus, mais cela se finit plutôt bien pour Denise et j'ai assez apprécié cette fin. Bien entendu, la déprime est quand même là, car c'est clairement le début de cette société de consommation dont on aimerait tous se débarrasser maintenant...

Comme d'habitude, rien ne vaut un petit classique après quelques déceptions. Au Bonheur des Dames est un livre intemporel et vraiment intéressant, surtout pour les fan de mode et couturières en herbe comme moi.

Au Bonheur des Dames
4,95€ / 544 pages / 9782070409303

mercredi 12 février 2025

Une valse pour les grotesques - Guillaume Chamanadjian

Une valse pour les grotesques - Guillaume Chamanadjian

Johann von Capriccio est un jeune étudiant en obstétrique et ciroplaste de talent à l'université de Schattengau, ville fondée par le savant-astrologue Mirabile. Les mannequins anatomiques de Johann attirent un jour l’attention de Catherine von Grunewald, femme du margrave. Celle-ci le fait convoquer afin de lui montrer l’enfant dont elle a accouché quelques mois auparavant dans le plus grand secret. Corne, queue, sabots de bouc : l’enfant présente toutes les caractéristiques d'un faune. 
En compagnie d'une mercenaire et de l'héritière de Mirabile, Johann va tenter de comprendre les mystères de Schattengau, ville nichée au cœur des Alpes, dont l’université attire les esprits les plus brillants, tandis que les puissants de l’Empire germanique se pressent dans le palais du margrave Von Grunewald. Depuis cinq cents ans, c'est un haut-lieu du savoir. Étudiants et habitants la font vivre sous le patronage des grotesques, statues de pierre représentant des créatures des folklores européens, sculptées par le fondateur de cette ville où l'art et la science prennent vie à l'insu des habitants.

Note : ABANDON


J'ai décidé d'abandonner ma lecture après avoir lu plus de la moitié. Je n'ai jamais vraiment réussi à rentrer dans le récit et à m'y intéresser. C'est dommage car j'aime pourtant beaucoup la plume de Guillaume Chamanadjian que j'avais découvert à travers sa série Capitale du Sud.

Le début est pourtant sympa. J'ai apprécié découvrir cette ville fictive de Schattengau pourtant étonnement encrée dans notre histoire avec Napoléon et l'Empire Germanique en son centre. On est sur une sorte d'uchronie où le folklore et la magie semble être présent.

Mais je n'ai pas du tout compris où voulait nous mener l'auteur. On suit Johann qui malgré lui est fourré dans une histoire d'enfant faune et de livre magique. La ville de Schattengau semble cacher de nombreux secrets mais le récit n'avance pas ! Ou plutôt : ça va dans tous les sens. Les mystères s'épaississent à mesure que l'on en apprend plus sur Mirabile, le créateur de la ville. Il y a des personnages que j'ai trouvé vraiment absurdes, qui n'allaient pas dans ce récit à la limite du fantastique mais pas tout à fait non plus. En fait, tout simplement, je comprenais de moins en moins ce que je lisais, ça en devenait presque ridicule. J'avais l'impression d'être devant un rêve dont on ne se souviendrait plus le lendemain. J'ai commencé à lire sans vraiment lire, donc je crois qu'il était temps d'arrêter.

Une valse pour les grotesques
22,00€ / 440 pages / 9782373057928

mercredi 8 janvier 2025

Le Lion de Chrysos - Seana Landchild

Le Lion de Chrysos - Seana Landchild

Créés par le souffle divin d’Oratz, les inhumains ont le pouvoir de se métamorphoser en fauves féroces. Terrifié par la menace qu’ils incarnent, le royaume de Chrysos, par ses mages et leurs incantations, est parvenu à sceller leur animalité. 
Quand Sylf, fils de la bien-aimée reine Miza, l’assassine sauvagement, le royaume découvre avec horreur que son prince déchu est un inhumain. Protec, fidèle gardien de la famille royale, mais inhumain lui-même, choisit l’exil. Celui qui se fait appeler le Lion de Chrysos se jure alors de réparer l’impardonnable en ramenant la tête du meurtrier au roi Fastja. Quand il rencontre Léthé, qui prétend avoir localisé Sylf, l’espoir renaît. Mais la traque dans un environnement hostile ne se déroule pas comme prévu. Aux côtés du troublant Léthé, les certitudes de Protec se heurtent à un terrible dilemme. Que vaut sa loyauté sans faille à la couronne devant les sentiments inédits qui l’assaillent ?

Note : 2,5 / 5


La couverture et le résumé de se livre m'ont intrigué, promettant une relation intéressante entre les deux personnages principaux du livre. Malheureusement, j'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser à quoi que ce soit dans ce livre.

J'ai tout d'abord eu énormément de mal à entrer dedans, notamment à cause du style que j'ai trouvé bizarre.  Il est simple et pourtant on croise de temps en temps des expressions et mots vraiment spécifiques. Du coup ça saute aux yeux et j'ai eu l'impression que l'auteure se forçait à écrire de cette façon, forçant un style plus soutenu, mais ça rend juste bizarre. L'auteure nous plonge aussi un peu trop abruptement dans son univers. C'est pourtant pas les descriptions qui manquent, le personnage de Protec ayant tendance à beaucoup ressasser. Et c'est le problème principal du livre selon moi. L'auteure ne nourrit pas assez son univers, mais à tendance à nous répéter quinze fois la même chose. C'est bon Protec, on a compris ton point de vue sur les inhumains, on peut passer à autre chose maintenant ?

En parlant de Protec, je n'ai vraiment pas compris le personnage. Il fait partie de la race des inhumains et a été complètement influencé et endoctriné toute sa vie par la famille royale et pense comme eux que les inhumains sont dangereux et ne devraient pas exister. Cela fait partie des choses qu'il ressasse encore et encore comme dit plus haut, et pourtant il reste borné jusqu'au bout. Cela engendre des dialogues vraiment pénibles avec les autres protagonistes. L'évolution de ce personnage est tellement lente...

Tout est lent dans ce livre en fait. Le récit n'avance pas. On passe des chapitres et des chapitres à se balader dans la roulotte avec eux à la recherche de ce Prince, c'est vraiment trop long. Tout ça pour que Léthé et Protec puissent se tourner autour et me faire soupirer. Oui car la relation entre les deux personnages ne m'a pas plu non plus. J'ai trouvé ça un peu forcé et franchement niais. Il faut dire que je n'ai réussi à m'attacher à aucun des personnages. 

J'ai bien aimé les passages à tendance horreur avec toutes les créatures dans les montagnes. Les combats avec les Vouivres, Wendigos et autres atrocités m'ont donné des frissons, même si je n'ai parfois pas compris les actions des personnages dans ces situations. Il y a quelques rebondissements sympas, mais beaucoup d'autres sont sans surprises. Les seuls personnages pour lesquels j'ai eu de la sympathie ont été Urs l'inhumain enchaîné de l'auberge ainsi que Tour et Aïcy dont j'ai aimé la relation discrète.

Pour cette première lecture de 2025 c'est donc une déception. J'ai trouvé ce livre beaucoup trop maladroit sur de nombreux points : le style, l'évolution des personnages et les relations entre eux, le récit beaucoup trop lent ; bref je n'ai malheureusement pas aimé grand chose dans Le Lion de Chrysos, mais je crois que les romantasy ce n'est vraiment pas fait pour moi.

Le Lion de Chrysos
23,00€ / 512 pages / 9782383494645 / sortie le 23 janvier 2025