Roch, Grand Gardien de la citadelle d'Armenach, bras armé du roi Alkar, dernier rempart contre l'armée de fous sanguinaires qui assiègent la place forte, n'est plus. Empoisonné, puis plongé dans des eaux glaciales au terme d'une chute vertigineuse, son sort ne fait aucun doute. Qui est responsable d'une telle tragédie ? Ses ennemis étaient au moins aussi nombreux que ses admirateurs, à commencer par le roi Alkar, jadis son frère d'arme mais aujourd'hui entièrement sous la coupe de son noir conseiller, Cataxak. C'était déjà à l'instigation de ce dernier qu'Erkan, le fils de Roch, avait été condamné à l'exil et à l'amnésie un an plus tôt. Mais cela suffira-t-il à se prémunir de la vengeance d'un fils ?
Note : 3 / 5
Merci au forum Mort-Sûre pour la découverte de ce livre. Un roman de fantasy très dense qui est loin de tout nous révéler dans ce premier tome, et qui m'a du coup un peu perdue.
Le résumé annonçait une course à la vengeance sous fond de guerre et de complots alors que, selon moi, l'intrigue principale n'est pas du tout celle ci. Roch est certes un personnages vraiment intéressant, mais que l'on croise que très peu dans le livre. Le vrai héros de l'histoire est Erkan, son présumé fils, et l'intrigue principale a quelque chose de quasi divin. Au fil des pages, le lecteur apprend l'origine de ce monde des Kerns et la bataille que se livrent deux dieux, Saash et Aïnhor Eran, Saash voulant voler ce monde à Aïnhor Eran pour ensuite se venger des humains. Mais seule une poignée d'initiés sont au courant de l'existence des créateurs et de leurs guerres, et forment différents cercles à l'écoute de Aïnhor Eran. Ce deuxième dieu n'est cependant pas irréprochable et cache de nombreux secrets. L'enjeu des humains, à travers Erkan, est ainsi à la fois de contrer Saash mais aussi de s'affranchir de ce créateur, Aïnhor Eran, qui se joue beaucoup trop du peuple du monde des Kerns.
On découvre l'histoire à travers les yeux de plusieurs protagonistes, et c'est ce qui fait toute l'originalité des Kerns de l'Oubli car chaque personnage a son propre style. J'ai adoré celui, maniéré, de Telleran, un Sage-Guerrier qui fut le maître d'Erkan, ou encore le style complètement à l'opposé du rustre roi Ulnhor. Mais le point de vue qui m'a le plus fasciné fut celui des Sahamiens qui sont en quelque sorte les méchants de l'histoire, des happeurs d'âmes qui ne parlent pas la même langue que les autres personnages et qui ont donc un accent très perturbant au départ. Toutes ces perspectives rendent le récit très riche et vraiment intéressant.
Erkan, le héros de l'histoire, apparaît assez tard au lecteur, victime d'amnésie et perdu au milieu de nulle part. Heureusement, il est mentalement contacté par une étrange jeune femme, Awana, qui semble, elle, être au courant de beaucoup de choses et qui va guider Erkan vers sa destinée. Seulement, et c'est ce que je n'ai pas vraiment aimé dans ce livre, le lecteur est tout aussi perdu qu'Erkan. Ce jeune homme à la soit disante grande destinée fait ce qu'on lui dit car il ne se souvient de rien et n'a de toute façon rien d'autre à faire. Ce faisant il espère aussi retrouver son passé. Le lecteur suit donc un personnage très passif et reste dans le noir jusqu'à la fin de ce premier tome. On comprend vaguement les enjeux mais les actions restent assez floues.
Je n'ai pas non plus aimé la façon dont les personnages finissent par êtres quasi invincibles. Si on découvre très tôt leurs capacités à pouvoir converser mentalement avec d'autres personnages et à pouvoir les repérer grâce à ce même pouvoir, le roi Ulnhor en particulier, à la fin, fait des choses vraiment folles grâce à ses pouvoirs psychiques. Et Erkan arrive à enchaîner les combats alors qu'il a été empoisonné. J'ai trouvé les événements trop faciles, alors que, pourtant, certains personnages meurent d'une façon incompréhensible après toutes ces démonstrations de puissance !
Heureusement j'ai beaucoup aimé ce monde, les différents peuples et tout ce qu'on apprend sur les anciens âges. C'est très mystique, parfois complexe, mais vraiment intéressant. Je suis particulièrement tombée amoureuse de la cité d'Almenarc'h, cette île au milieu d'un lac, entourée de chutes et de falaises auxquelles elle est reliée par des bacs et des ponts, et puis ses galeries secrètes que l'on a le loisir de visiter avec le roi Ulnhor.
Ce premier tome m'a ainsi laissé beaucoup trop dans le noir pour que je puisse vraiment le savourer, partant dans des délires divins que je n'ai pas su interpréter. En revanche, je pense que les prochains tomes sauront donner des réponses et que Les Kerns de l'Oubli ne s'apprécie pleinement qu'une fois la dernière page du dernier tome refermée. Heureusement je vais vite pouvoir me procurer la suite, car Feldrik Rivat sera aux Imaginales le week-end prochain ! Pour finir je vous laisse avec le site de l'auteur, Kerns.fr, qui est vraiment très intéressant et saura vous plonger mieux que moi dans le monde des Kerns.
J'ai eu la même impression de lecture : j'étais aussi perdue qu'Erkan moi aussi. L'intrigue est complexe et l'univers tout autant, c'est vraiment une histoire qui demande un peu d'investissement sur la lecture.
RépondreSupprimerC'est exactement ça ! Mais c'est bien de se lancer de temps en temps dans un ouvrage plus complexe, j'ai envie de continuer en tout cas
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