Première oeuvre achevée qu'Apollinaire destinait à la publication, L'Enchanteur pourrissant – dont la première version date de 1898, mais qui sera publié en 1909 – sera aussi sa seule incursion dans le monde arthurien. Issu des lectures désordonnées du poète qui découvrait à cette époque les romans médiévaux bretons et empreint de sa fascination pour le thème de l'enfant sans père, L'Enchanteur pourrissant est un texte fort et révélateur du talent baroque d'Apollinaire. C'est la rencontre entre Merlin et ce grand poète qui allait faire de L'Enchanteur pourrissant une des pierres les plus atypiques de l'édifice arthurien du XXe siècle.
Note : 3 / 5
Un tout petit livre qui se lit d'une traite et dont je vais avoir beaucoup de mal à parler tant il est atypique. Si je n'ai pas toujours compris où voulait en venir l'auteur, l'écriture est (forcément !) tellement belle qu'elle arrive malgré tout à nous transporter.
Un livre atypique car à la frontière de plusieurs genres : le théâtre, la poésie et le roman d'amour. Le début nous raconte en quelques pages la naissance de Merlin avant de s'intéresser au sujet principal : la trahison de Viviane qui enterra vivant Merlin. J'ai adoré le début qui nous plonge dans une ambiance magique, ésotérique. Puis arrive la succession de dialogues avec, comme au théâtre, le nom du personnage annoncé avant et des didascalies qui sont pourtant beaucoup trop belles, poétiques et stylisées pour en être vraiment.
Les créatures et les animaux ont une place importante dans le récit. On croise des grenouilles, des serpents, des lézards, mais aussi des elfes, des fées et des sphinx. A ce stade là, j'ai trouvé que le récit commençait déjà à tourner en rond. Après avoir enterré Merlin, Viviane semble méditer sur sa tombe et Merlin, dont l'esprit, lui, ne peut pas mourir, continue à nous parler à mesure que les animaux viennent lui rendre hommage. C'est long et répétitif. Puis l'auteur introduit... les rois mages ? des chérubins et l'archange Michel ? Je n'ai absolument pas compris ce que la religion venait faire ici.
Mais c'est du Apollinaire ! Ce livre est donc une véritable pépite à lire, c'est beau, fluide et imagé. J'ai du passer à côté de quelque chose avec toutes ces références à la religion, mais j'ai surtout été déçue de ne suivre qu'une si petite partie de la légende arthurienne. J'aurais aimé croiser plus de personnages de ce célèbre mythe et découvrir plus en profondeur le point de vue de l'auteur.
Ce livre reste tout de même très intéressant à lire, surtout pour l'amoureuse des légendes arthuriennes que je suis. Merci aux éditions Libretto d'avoir édité cette petite merveille perdue et à Babelio.
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