mercredi 22 novembre 2023

Miska - Eva Martin


MiskaEva Martin

Pour le capitaine Dacien, tout a commencé par une bière avalée sous des tombereaux de pluie. Une bière, et une rumeur. Toujours la même. Une voile blanche croisant à l’horizon. Un navire capable de survoler les flots. Une légende ridicule, car personne, pas même les marins les plus aguerris, ne peut franchir le maelström. Et pourtant, amie ou ennemie, la présence de ces étrangers ne peut être ignorée plus longtemps. Les Fédérateurs doivent se rendre à l’évidence, aller à leur rencontre est désormais une priorité. Une mission qui va tout naturellement échoir à Dacien et ses hommes. Mais rien, absolument rien, ne va se passer comme prévu… 
Miska est une injure autant qu’un symbole de rébellion. Au fil des pages, Eva Martin construit une intrigue où deux mondes s’affrontent. Des soldats aux forces inéquitables. Des charmeurs aux pouvoirs inégaux. Des modes de vie que tout oppose. Et surtout, cette incroyable malchance qui semble suivre Dacien et sa bande de bras cassés, quelles que soient leurs décisions.

Note : 4 / 5

Cela faisait longtemps que je n'avais pas dévoré un livre comme ça ! Je devrais vraiment piocher plus souvent dans le catalogue des éditions Critic car pour l'instant avec Les seigneurs de Bohen ou encore Les dieux sauvages, c'est un sans faute !

Pourtant le récit de Miska n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Moi qui pensais que l'histoire allait se passer la majeure partie du temps en mer, au final pas du tout ! La découverte des bateaux étrangers qui survolent les flots se fait rapidement, puis c'est une véritable guerre qui s'engage. Dacien et ses hommes se retrouvent au cœur d'une invasion et vont devoir se battre pour leur pays, la Caldécie.

Complots politiques, terrorisme, tortures, c'est dans tout cela que vont devoir naviguer la petite troupe. Leurs adversaires, les Kinosh, sont moins nombreux mais beaucoup plus avancés technologiquement. Leurs charmeurs (les magiciens dans cet univers) sont beaucoup plus puissants. Ce peuple étranger compte bien s'installer en Caldécie, ils n'hésitent pas à tuer et torturer et à remplacer la culture Caldécienne par la leur.

Mais tout n'est pas tout noir ou tout blanc. Alors que depuis le début nous suivons Dacien dans un récit à la première personne, un nouveau personnage fait son apparition : Azalon, un scientifique Kinosh, qui va nous faire voir les choses très différemment. J'ai adoré suivre les chapitres de son point de vue, le récit en devient vraiment plus intéressant, plus profond. Les Caldéciens et les Kinosh sont certes très différents, mais suivre ces personnages nous montrent qu'ils veulent finalement la même chose. En piochant le meilleur des deux cultures, à la manière de Petite, une autre Kinosh capturée par Dacien qui va finir par faire partie de leur bande, on arrive finalement à une belle harmonie et chacun a quelque chose à apprendre de l'autre.

On ne peut que s'attacher à tous ces personnages différents. Dacien et ses compagnons sont une vraie fratrie, ils sont adorables alors que ce sont de gros gaillards, des vétérans. Il y a de nombreuses dualités comme celle ci et c'est ce qui rend le livre aussi chouette selon moi. J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir les cultures des deux peuples. L'auteure a même inventé la langue Kinosh, des animaux exotiques ou encore leurs tenues. La façon dont marche la magie est aussi très originale.

Et alors le style de l'auteur est si agréable ! Avec un langage soutenu juste comme il faut, des dialogues parfois très drôles, de vraies bonnes scènes d'actions, j'ai dévoré le livre ! J'aurais aimé que les passages du point de vue de Dacien et ceux du point de vue d'Azalon soient un peu plus différenciables car je m'y perdais parfois, mais c'est vraiment pour chipoter. C'est une écriture pétillante, vivante, non vraiment j'ai adoré ma lecture !

Si ce livre n'est pas un coup de cœur c'est parce que malheureusement la fin ne m'a pas trop plu... J'attendais autre chose, moins de violence peut-être, mais au final c'est juste réaliste... La fin m'a parue aussi un peu précipitée, l'épilogue m'a laissé avec un sentiment d'inachevé, je ne sais pas... J'aurais aimé que ça continue je pense !


Miska
23,50€ / 504 pages / 9782375792834

mercredi 15 novembre 2023

Bjorn le morphir - Thomas Lavachery

Bjorn le morphir - Thomas Lavachery

La neige est méchante en cet hiver 1065, elle a décidé de s'en prendre aux hommes. Elle envoie ses légions de flocons géants sur le Fizzland, avec pour mission d'engloutir les villages vikings et tous leurs habitants. Afin d'échapper à la Démone blanche, Bjorn et sa famille se claquemurent dans la salle commune de leur maison en rondins. Tous se préparent à supporter un siège qui risque de durer de longs mois. Lors de cette épreuve exceptionnelle, chacun va dévoiler son cœur et son courage. A l'exception de Bjorn. Lui ne se révèle pas, il se métamorphose. Ce jeune garçon timide et craintif, maigre comme un oisillon et pas très doué pour les armes, va brusquement se transformer en un combattant exceptionnel. Par quel miracle ? Bjorn serait-il un " morphir " ? Lui même en doute.

Note : 3 / 5

Pioché parmi les livres laissés chez mes parents car j'étais à court de lecture, je me suis dit que ce serait un petit livre facile et rapide à lire. Ca a été le cas heureusement car il y a quelques petites choses qui m'ont déplu durant ma lecture. J'ai d'ailleurs appris que c'était finalement toute une série, mais je ne pense pas lire la suite.

Clairement destiné aux plus jeunes, ce récit initiatique teinté de mythologie et de culture viking va nous permettre de suivre Bjorn (c'est d'ailleurs lui qui raconte sa propre histoire), un petit garçon timide que le combat de sa famille contre la neige va complètement transformer.

J'ai bien aimé l'univers, très librement inspiré des vikings, mais avec des trolls, dragons et cette neige personnifiée, cette démone blanche qui en a après la famille de Bjorn et a bien décidé de les engloutir cet hiver particulièrement froid et coriace. 

Malheureusement j'ai trouvé le récit un peu lent et attendu, et vous savez que je n'aime pas spécialement les récits à la première personne, encore moins quand c'est un gamin de 12 ans qui raconte. Mais le problème principal qui détruit tout le récit c'est Bjorn lui même, il se voit en rêve plus âgé, est donc persuadé qu'il va survivre à tout ce qui va lui arriver, c'est d'ailleurs la définition même d'un morphir : il n'est qu'au début de sa transformation, il a donc encore plein d'exploits à accomplir, il ne peut donc pas mourir ! Donc quel est l'intérêt ? Le lecteur sait que Bjorn va réussir à braver tous les obstacles et je trouve que ça ôte toute la substance d'un récit. Je n'ai absolument pas compris ce choix de la part de l'auteur.

J'ai également eu beaucoup de mal avec sa relation avec Sigrid. Ils ont 12 ans et se font déjà des caresses, se promettent l'un à l'autre. Non, désolée, ça ne passe pas, c'est vraiment indélicat et... bah gênant quoi.

Je pense que si j'avais eu autre chose à lire sous la main, j'aurais rapidement abandonné ma lecture. A part l'univers que j'ai trouvé intéressant, le récit m'a paru fade et très simpliste. 

Bjorn le morphir
6,80€ / 207 pages / 9782211233729

mercredi 8 novembre 2023

Le Club des Vampires Tricoteurs, tome 1 : Crocs et Accrocs - Nancy Warren

Le Club des Vampires Tricoteurs, tome 1 : Crocs et Accrocs (The Vampire Knitting Club) - Nancy Warren

Des vampires qui tricotent. Une sorcière trouble-fête. 
Qui a tué Mamie… et d’abord, est-elle vraiment morte ? 
À mi-chemin entre un passé effroyable (Todd le crapaud) et un futur incertain (elle n’est pas tout à fait sans abri, mais c’est tout comme), Lucy Swift part à Oxford pour rendre visite à sa grand-mère. Elle envisage de reprendre des forces avant de décider quoi faire de sa vie. Avec l’amour inconditionnel de Mamie et son magasin de laine, Tricotti Tricotta, les conditions seront idéales pour ne pas céder aux idées noires. Elle a bien l’intention de se jeter à corps perdu dans les activités manuelles. 
Et quand on parle de corps perdu, il semblerait bien que ce soit le cas de Mamie. La pauvre grand-mère est morte. Enfin, plutôt morte vivante, quoiqu’il y ait bien un certificat de décès. Et un testament qui lègue le magasin de tricot à Lucy. Magasin auquel tout le monde semble accéder sans utiliser la porte... y compris Mamie, aussi pimpante que jamais et déterminée à tricoter des pulls à la vitesse de la lumière jusque tard dans la nuit. Mais que se passe-t-il au juste ? 
Quand Lucy découvre que Mamie n’est pas morte paisiblement dans son sommeil, mais qu’elle a été assassinée, elle ne peut pas vraiment traduire le meurtrier devant la justice sans révéler qu’il n’y a pas de cadavre dans la tombe. Entre un vampire canon âgé de six cents ans et un inspecteur de police séduisant, tous deux à ses petits soins, Lucy se rend compte que la vie est bien plus compliquée qu’un cardigan à torsades. 
Le seul qui semble savoir ce qui se passe est son chat... magique lui aussi ?

Note : 3 / 5

Je n'ai pas pu m'empêcher de repartir avec ce livre lorsque je l'ai trouvé dans mon Emmaüs tant je l'ai trouvé kitsch à souhait. Je n'attendais pas grand chose d'un livre avec un titre pareil et je dois dire que cette lecture a été exactement ce que j'avais imaginé. Ce livre est vraiment parfait entre deux grosses lectures. C'est léger et sans prise de tête et ça m'a bien mis dans l'ambiance d'Halloween.

Alors oui le style est extrêmement simple (et écrit à la première personne grrr) et les événements s'enchaînent un peu trop facilement mais franchement, ça se lit. J'ai plus été dérangée par la façon dont la plupart des personnages masculins deviennent instantanément matière à romance et par leur description et la façon dont le personnage principal a envie en même pas 5 min de leur tomber dans les bras. Lourd.

Niveau fantastique c'est encore une fois très classique. Les vampires ne sont pas très intéressants (pour l'instant ?) et pas du tout menaçants. Les agents immobiliers qui viennent tels des vautours voir Lucy pour essayer d'acheter le magasin m'ont semblé plus terrifiants. Il y a plein de petites choses comme ça qui sont bizarres, déséquilibrées ; un exemple qui me vient en tête est la façon dont réagit la mère de Lucy lorsqu'elle lui annonce la mort de la grand mère. Limite rien à faire.

On finit par lire sans vraiment lire tant tout s'enchaîne facilement. Il n'y a aucun sentiment d'urgence ou de peur, alors qu'on est quand même censé lire un cosy mystery avec des vampires et autres choses mystérieuses.

Ca se lit vite, c'est sans prise de tête, mais ça ne renouvelle clairement pas le genre et je vais sûrement vite oublier cette lecture. Je ne suis pas forcément attirée par lire la suite non plus (surtout qu'il y a 13 tomes !!) mais c'était tout à fait ce à quoi je m'attendais d'un livre sur des vampires tricoteurs à Oxford.


The Vampire Knitting Club
AUTOEDITION