En 1994, un centre de recherche et un village entier disparaissent mystérieusement dans une petite vallée du sud de la France, sans laisser de traces… Vingt ans plus tard, le lieutenant Vincent Marty est envoyé sur les lieux dans le plus grand secret. Objectif : récupérer les travaux de ce laboratoire perdu… des travaux portant sur la miniaturisation. Plus facile à dire qu’à faire, quand on vous réduit à la taille d’une fourmi et que vous disposez de seize heures pour vous frayer un chemin dans la plus impitoyable des jungles, hantée par des créatures cauchemardesques plus terrifiantes, voraces, rapides et meurtrières les unes que les autres… les insectes. Là, au milieu d’un peuple d’humains microscopiques, Vincent découvrira un univers plus incroyable encore qu’un monde de fantasy. Une société violente, impitoyable, calquée sur le modèle du règne animal et des êtres déracinés qui trouveront avec lui le chemin de leur humanité.
Note : 4 / 5
Je continue mes lectures pour les Imaginales, et approfondis ma découverte du catalogue des Editions Scrineo par la même occasion, avec ce chouette roman qui nous fait voir ce qu'il y a sous nos pieds d'une façon vraiment originale.
Et si vous deviez vivre dans un endroit complètement perdu du sud de la France, au milieu d'un champs... en ayant la taille d'un grain de riz ?! Après une expérience qui a mal tournée, c'est ce qui arrive à tous les habitants d'un petit village. C'est avec cette idée au goût de déjà-vu que Jean-Luc Marcastel nous plonge dans une aventure à la découverte d'un peuple qui a su survivre et s'adapter à ce milieu inattendu. Et au final, l'histoire des Sinks a vraiment su me surprendre ! Avant de m'y plonger, j'étais en effet persuadée d'avoir un livre pour enfants dans les mains, je m'attendais à une histoire sympathique à la manière d'un Chérie, j'ai rétréci les gosses, mais pas spécialement originale, et je me suis vraiment trompée !
L'immersion dans ce milieu dangereux est tout aussi brutale pour le lecteur car on suit l'histoire à la fois du point de vue d'un humain, qui, vingt ans après, va être envoyé en mission et se faire lui aussi rapetissé pour essayer de comprendre ce qui s'est passé et récupérer les recherches sur la miniaturisation ; et d'un Sink, un descendant de ces humains victimes de cette expérience qui a mal tournée et qui ont su, au fur et à mesure des années, survivre et créer une société adaptée à leur nouvel environnement (à savoir qu'un Sink ne vit que 2 ans, de nombreuses générations ce sont donc succédé en vingt ans) Et cette société est vraiment très bien pensée, riche et surprenante ! J'ai vraiment adoré découvrir ses particularités au fur et à mesure des observations de l'humain, Vincent, un point de vue qui est le même que le lecteur, ne connaissant pas cette société, ses croyances, sa langue si différents de ce que l'on connaît et cet univers que l'on ne soupçonnais pas si dangereux. Pourtant, ce sont les passages à travers le point de vue du Sink, Lo'Hiss, que j'ai préféré car ce sont eux qui nous plongent complètement dans les différentes coutumes de ce peuple : la chasse, le passage à l'âge adulte ou tout simplement la vie de tous les jours dans leur cité, Forroc, avec sa hiérarchie et ses croyances.
Et c'est en en apprenant toujours plus sur les Sinks que j'ai compris que ce livre n'était pas du tout un livre jeunesse : ils vivent sans cesse menacés et affrontent la mort très souvent, parfois de façon très violente. Pour survivre, ils ont du sacrifier beaucoup de choses : la communauté est plus importante que l'individu, et les femmes, à la manière des insectes, sont vues uniquement comme des pondeuses, la notion de famille n'existe plus. On découvre ainsi un univers cruel mais nécessaire, car ce n'est vraiment pas facile de survivre quand on fait 5mm de haut, menacé par le plus petit des insectes.
Le lecteur et Vincent, l'humain, vont donc être confrontés à tous ces changements ; cette nouvelle société qui pratiquent des choses impensables dans le nôtre, soulevant des questions qui vont bousculer toutes les croyances des Sinks ; l'angoisse d'être sans cesse une proie et la nécessité de toujours être aux aguets. A cela s'ajoute un impératif de temps : Vincent en a en effet très peu pour découvrir la vérité et retrouver les recherches sur la miniaturisation, recherches qui sont nécessaires à sa survie car, sans elles, il ne peut pas reprendre sa taille humaine. Heureusement, il va être aidé par des Sinks et une étrange fille-guêpe dont j'ai hâte d'en apprendre plus, ils vont devoir quitter la sécurité de Forroc et traverser le champs plein de dangers à la recherche du laboratoire.
Le livre est plein d'action et on découvre avec horreur tous les dangers auxquels doivent faire face les Sinks, des dangers parfois insoupçonnés. J'ai vraiment adoré cette immersion dans le monde des insectes et j'ai vraiment été impressionnée par l'imagination de Jean-Luc Marcastel, sa société d'humains miniatures et la construction des personnages qui dévoilent des passés surprenants. Tout comme dans Tellucidar, j'ai aussi aimé son style très descriptif, il prend le temps de bien nous expliquer, immergeant encore plus le lecteur.
J'ai donc définitivement été transportée par cette lecture, surprise par cette société loin d'être utopique et portée par l'action très présente. J'ai vraiment hâte de découvrir la suite car je ne sais vraiment pas comment Vincent et ses compagnons vont réussir à s'en sortir. Et quels nouveaux dangers, nouveaux insectes vont se trouver sur leur route ? Vite ! la suite de l'aventure !