mercredi 28 décembre 2016

Tobie Lolness, tome 1 : La vie suspendue - Timothée de Fombelle



Tobie Lolness, tome 1 : La vie suspendue - Timothée de Fombelle

«Tobie Lolness mesurait un millimètre et demi, ce qui n’était pas grand pour son âge.» Ainsi commence le récit des aventures du jeune Tobie, qui appartient au peuple du grand chêne. Ce peuple ne connaît pas d’autre univers que celui de l’arbre, creusant ses maisons dans les branches, traçant ses chemins dans les sillons de l’écorce, faisant travailler les charançons, élevant leurs larves pour se nourrir. Le père de Tobie, savant génial et sage, a refusé de livrer le secret d’une invention révolutionnaire qui permet de transformer la sève de l’arbre en énergie motrice. Il sait que certains s’en serviraient au détriment de l’arbre. Furieux, le Grand Conseil a condamné la famille Lolness à l’exil dans les Basses-Branches, territoire sauvage et sombre, près de la frontière des Pelés. Là pourtant, Tobie vit heureux et rencontre Elisha qui devient son amie. Mais les Lolness sont rejugés et, cette fois, condamnés à mort. Seul Tobie parvient à s'échapper. Se cachant au creux des écorces, courant parmi les branches, Tobie fuit, traqué par les siens…


Note : 3,5 / 5


Après ma chouette découverte de cet auteur par son Livre de Perle et sa rencontre au Salon du Livre de Colmar, j'ai eu envie de continuer l'aventure avec son tout premier roman. Tobie Lolness est un livre accessible aux plus jeunes, il est pourtant tout aussi riche et profond, nous faisant découvrir une culture qui ressemble malheureusement beaucoup à la notre. C'est un livre qui fait réfléchir tout en nous transportant dans un tout nouvel univers fait de feuilles et d'écorces.

Lorsque l'on fait la connaissance de notre jeune héros, Tobie, lors des premières pages, il est en fuite. On ne sait ni pourquoi ni comment, mais son peuple est à sa recherche et lui en veut. Au fil de sa course, Tobie va se rappeler sa vie d'avant et nous en apprendre plus sur son étrange société. Car Tobie n'est pas un jeune garçon comme les autres : il ne fait qu'un millimètre et demi et vit dans un arbre.

J'ai adoré ce récit décousu, permettant de chouettes révélations et des retournements de situation vraiment inattendus. L'auteur fait longtemps durer le suspens autour de l'exil de Tobie et le lecteur a vraiment du mal à arrêter sa lecture. C'est vraiment un procédé ingénieux pour intéresser les jeunes lecteurs. Le style tout en métaphores rigolotes est aussi vraiment sympathique et l'action est souvent au rendez-vous.

Mais ce qui m'a le plus plu est clairement toute la réflexion autour de cette société de petites personnes. Car ils ont beau vivre dans un arbre, de nombreuses situations sont similaires à notre société. Les enjeux écologiques sont importants car leur communauté est au bord de la révolution industrielle, mais celle-ci risque de détruire l'arbre, leur univers. Le parallèle que l'on peut ainsi faire est vraiment intéressant et soulève des questions sur notre propre société.

Timothée de Fombelle arrive vraiment à réunir tout ce qui fait un magnifique livre jeunesse : une histoire captivante dès les premières pages grâce au récit décousu, un personnage attachant et tellement réaliste, un peu d'amour et pas mal de pédagogie cachée au milieu d'une aventure vraiment prenante. A cela s'ajoute le style de l'auteur, drôle et percutant, que j'aime définitivement beaucoup. Tobie arrivera-t-il a sauver sa vie mais aussi celle de toute sa société, de son arbre ? J'ai vraiment très hâte de lire la suite.

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mercredi 21 décembre 2016

❤ Jessie des ténèbres - Yann Rambaud

Jessie des Ténèbres - Yann Rambaud

Le jour, Jessie vit un cauchemar. Au collège, on la harcèle. A la maison, ses parents se disputent. Et pour couronner le tout, à 13 ans, elle est myope comme une taupe.
La nuit, Jessie est prisonnière d'autres cauchemars. Elle se réveille dans une maison qui grince, pleine de courants d'air et de portes fermées, qu'il lui faut à tout prix ouvrir.
Mais au coeur des ténèbres, il reste un peu de lumière : dans une forêt au fond du jardin l'attendent, chaque mercredi, Alice et ses dingueries. Ici, les escargots font la course et les grenouilles savent compter.
Et puis, il y a Gaspard...

Note :  coup de coeur

J'ai eu la chance de gagner ce livre lors du dernier concours du blog La voix du livre que j'aimerais infiniment remercier, car j'ai découvert un livre merveilleux, un livre qui m'a beaucoup touché, bouleversé et complètement transporté.

Jessie n'a pas sa place au collège : elle est différente, se laisse faire et est donc harcelée au quotidien par ses camarades. Ce n'est pas nouveau, les enfants sont cruels entre eux. Yann Rambaud évoque ce thème difficile avec justesse car il n'épargne pas notre jeune héroïne : les scènes sont dures, mais tellement réelles !

A ce poids s'ajoute aussi celui de l'étonnante révélation que lui ont fait ses parents : Jessie n'est pas leur fille biologique, elle a été abandonnée à la naissance et recueillit par eux. Ses origines obscures la perturbent et l'entraînent presque chaque nuit dans ce même cauchemar : une vieille maison qui grince la pousse de pièce en pièce à la recherche de terribles secrets sur son passé. Et les différentes épreuves ne sont pas sans danger : si elle se blesse dans son cauchemar, elle ramène ces blessures au réveil, dans la réalité...

Heureusement la vaste forêt à côté de la ferme qu'elle habite va lui permettre de rencontrer Alice qui va lui faire découvrir que cette forêt n'est pas comme les autres. Les sangliers jouent à chat avec les promeneurs et les grenouilles savent compter. L'étrange Alice va petit à petit devenir la clef pour résoudre tous ses problèmes... J'ai particulièrement apprécié ces passages oniriques et naïfs.

Le réel est ainsi étroitement mêlé au fantastique dans ce livre. Et c'est justement par ces aspects fantastiques qu'il arrive si bien à parler de ce qui se passe dans la vie de notre héroïne : chaque manifestation peut être associée à un mal être ou à un besoin, devenant une projection de l'inconscient de Jessie. J'ai trouvé ce livre tellement beau par sa manière d'aborder tout ça.

Pourtant, si Jessie des ténèbres est très poétique, ce livre est aussi parfois vraiment dérangeant. Jessie est en détresse et se confronte dans ses cauchemars a de véritables scènes d'horreur. Sans êtres gores car très implicites, certaines scènes sont perturbantes, un peu à la manière de celles dans Alice au pays des merveilles. Un classique dont semble aussi s'être inspiré l'auteur pour le personnage d'Alice et la forêt où il se passe des choses parfois très absurdes. J'ai donc forcément adoré.

Cette justesse dans l'évocation des sentiments de cette jeune fille, ces brusques retours à la réalité après des passages tellement doux et oniriques m'ont franchement bouleversé. Le collège a été une période difficile pour moi aussi et je me suis donc particulièrement attachée a Jessie. Ce livre, c'est aussi un véritable voyage initiatique car chaque épreuve, chaque humiliation à l'école mais aussi chaque cauchemar et chaque après midi avec Alice va la faire grandir, lui faire prendre conscience de certaines choses et la changer.

Ainsi, j'ai trouvé ce roman vraiment magique et puissant. J'ai pleuré à la fin. Yann Rambaud arrive si bien à parler de tous ces petits malaises que l'on peut ressentir à l'adolescence. Il nous offre un récit tellement vrai, où le fantastique a pourtant étonnement sa place. Un récit qui bouleverse et qui marque. Coup de cœur.

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mercredi 14 décembre 2016

Elia, la passeuse d'âmes, tome 1 - Marie Vareille

Elia, la passeuse d'âmes - Marie Vareille

“Les prophéties ne s’accomplissent que si quelqu’un a suffisamment de courage pour les réaliser” 
Elia vit dans une dictature divisée en deux catégories : l’élite, les Kornésiens, et la classe exploitée, réduite en esclavage : les Nosoba. Elia est une Kornésienne. À quinze ans à peine, elle exerce en tant que passeuse d’âmes à l’hôpital de la capitale du pays : elle euthanasie tous ceux qui seraient considérés comme inutiles ou dangereux pour la communauté. Un jour, un jeune Nosoba, de la caste des intouchables parvient à la convaincre de l'aider à s’échapper, alors même qu'elle avait ordre de l'exécuter. Accusée de trahison, Elia s'enfuit...

Note : 3 / 5


Les dystopies devenant de plus en plus populaires en jeunesse, notamment grâce à la série des Hunger Games ou des Divergente, de nombreux livres de ce genre sont sortis les derniers temps, dont Elia, la passeuse d'âmes. Si Marie Vareille reste assez classique dans son univers, j'ai tout de même aimé ma lecture, notamment grâce a l'émotion qu’insuffle sa plume.

L'auteure nous propose un nouveau modèle de société où la liberté des individus a été supprimée pour le bien être du groupe. Chaque membre de la société a un rôle particulier qui lui a été attribué dès la naissance, le rangeant bien gentiment dans une case. Ces rôles dépendent de votre ADN, mais aussi de la classe à laquelle vous appartenez. Elia est une Kornésienne, elle fait partie de l'élite. Le travail soit-disant fait pour elle ? : veiller au passage d'âmes, c'est à dire supprimer les personnes qui ne servent plus à la société. Elle va cependant se mettre dans une situation délicate en refusant d’exécuter un jeune Nosoba et va devoir s'enfuir, rejoignant les zones où vivent les Nosobas et découvrant le quotidien de cette classe exploitée pour le bien de la communauté. Mais cet exil va surtout lever le voile sur certains mystères de son passé.

J'ai trouvé cette société assez classique, l'auteure reprenant tous les codes de la dystopie et surtout sa morale. J'ai cependant beaucoup aimé l'ambiance des quartiers pauvres avec le travail dans la mine et leur lot quotidien de misère et de dangers à la façon d'un Germinal moderne.

J'ai aussi parfois trouvé le récit trop rapide, l'auteure s'attarde sur les événements importants qui font avancer le récit, mais j'aurais aimé plus de descriptions et qu'elle s'attarde sur des choses banales du quotidien pour vraiment bien nous immerger. J'aurais aussi aimé que l'auteure approfondisse certaines relations. Surtout qu'elle sait vraiment bien en parler et transmettre des émotions. Certaines scènes sont vraiment tendres et tellement pleines d'humanité !

L'histoire en elle même est plutôt bien menée même si parfois prévisible et assez classique. Et il est encore une fois question d'une prophétie... On se plait cependant à remettre toutes les pièces du passé de Elia ensemble et on comprend qu'au final l'enjeu est bien plus grand que celle de la vie d'Elia seule.

J'ai ainsi découvert une nouvelle dystopie plutôt sympathique avec Elia, la passeuse d'âmes de Marie Vareille. Malheureusement, ce premier tome ne sort pas vraiment du lot. L'histoire est vraiment classique, reprenant tous les codes de la dystopie. Heureusement la plume riche en émotions de l'auteure m'a vraiment séduite.

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mercredi 7 décembre 2016

Le livre original, le film, le script : Les animaux fantastiques - J. K. Rowling

Le livre qui a "inspiré" le film :
Ecrit et publié pour une action caritative, les Moldus que nous sommes ont ainsi eu la chance de pouvoir lire un authentique manuel de Poudlard, normalement destiné aux sorciers seuls : Les animaux fantastiques par Newt Scamander. C'est en effet ce que nous explique Albus Dumbledore dans l'introduction de cette édition spéciale Moldus qui n'est autre que la reproduction du livre ayant appartenu à Harry Potter (notes et gribouillages inclus)

Vous l'aurez compris, J. K. Rowling nous offre une étonnante mise en abyme tout en nous ouvrant toujours plus les portes de son univers. En plus des 75 animaux décrits (certains familiers comme les licornes ou les gnomes et d'autres sortant de l'imagination de Rowling comme le Niffleur) Newt Scamander prend aussi le temps de nous expliquer son parcours ainsi que celui de l'étude et de la régulation des animaux fantastiques.

Le livre reste cependant étonnement court pour un manuel scolaire (loin des pavés que l'on se coltine, nous, Moldus) J'aurais aimé quelque chose de plus complet, plus détaillé (surtout qu'il manque certains animaux que l'on croise pourtant dans les romans) On prend cependant énormément de plaisir à avoir un bout de ce monde fantastique entre les mains et on ne peut que rire en découvrant certaines annotations de Harry ou de Ron (car le sien étant tombé en morceaux, il le partage avec Harry) Dans tous les cas, le concept est franchement génial et l'opération humanitaire à souligner, l'argent rapporté par le livre étant entièrement reversé à Comic Relief (même pour ses traductions !) Le film n'est cependant pas vraiment inspiré du livre, car il raconte l'histoire de son auteur : Newt Scamander.

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Le film réalisé par David Yates :
Lorsque je suis sortie de ma première séance, je dois l'avouer, j'étais déçue. Quelques jours plus tard j'ai cependant eu une irrésistible envie de le revoir. Et au final, après avoir réfléchi et mis une raison sur ma première impression négative, mince, qu'est-ce qu'il est bien quand même ce film !

Mon problème a été le suivant : avec ce film, J. K. Rowling remet tout à plat. On découvre une société magique que l'on ne connait pas, très différente de la société magique anglaise. N'ayant pas vraiment d'affinité avec les Etats-Unis, j'étais un peu triste de quitter l'esprit British que j'aime tant. On change aussi complètement d'époque, on ne connait plus aucun personnage. Bref, Rowling m'a complètement déstabilisée, ça n'a plus rien à voir avec les Harry Potter.

Et pourtant, la même magie finit par opérer. L'imagination de J. K. Rowling est toujours aussi impressionnante. On prend vraiment du plaisir devant ce film car il est sombre, veut nous en apprendre plus sur une date importante dans l'histoire de la magie, mais arrive très bien à glisser des moments comiques qui font effet. Le film est beau et arrive terriblement bien à nous plonger dans le New York des années 20, avec sa bande son jazzy, ses couleurs ternes et sales, rappelant très bien la ville.

Newt Scamander est un personnage très intéressant et terriblement attachant avec ses airs de grand timide et sa grande sensibilité devant les animaux. Et il réussit à ramener cette culture et ce côté maladroit très British que j'aime tant. Et donner une place si importante à Jacob, un Moldu, quelle bonne idée ! Il rappelle bien cette dualité entre le monde sorcier et notre monde, dualité qui est d'ailleurs au centre de l'intrigue.

Le film possède cependant quelques défauts, je trouve qu'on y croit moins qu'un Harry Potter car il n'y a pas de livre derrière pour bien expliquer et rendre le tout vraiment cohérent. C'est pourtant vraiment intéressant de découvrir un nouveau bout de cet univers, une date importante dans l'histoire de la magie. J'ai pourtant été un peu déçue de voir qu'au final Newt et ses animaux fantastiques ne sont pas vraiment au centre de l'histoire.

J'ai aussi eu beaucoup de mal avec les personnages féminins. Tina est agaçante et sa soeur, Queenie, tellement nunuche... J'ai adoré le personnage de Graves, mais j'ai franchement grimacé quand sa véritable identité a été révélée... J'en ai aussi un peu marre de toutes ces scènes de destruction. C'est impressionnant, mais vu et revu... Je suis devenue aveugle dès la deuxième scène avec les extraits de journaux à cause de la 3D obligatoire pour l'avant première (quand est-ce qu'ils comprendront que ça n'apporte rien au film ?!)

Mais voila, j'ai au final pris tellement de plaisir à regarder ce film ! Il faut vraiment l'appréhender avec un œil neuf car Rowling nous offre une expérience très différente des Harry Potter. J'ai bien envie d'aller le voir une troisième fois, tiens.


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Le script :
Lorsque je lisais ce livre on m'a plusieurs fois demandé quel était l'intérêt de lire le script d'un film -que j'avais en plus déjà vu. J. K. Rowling étant une auteure de romans, je vous avoue que j'étais assez intriguée de la découvrir en tant que scénariste. En effet, écrire un scénario est un exercice vraiment différent de celui d'écrire un roman, d'où mon intérêt.

Une fois le vocabulaire des effets cinématographiques acquis (un glossaire est disponible à la fin du livre pour nous les expliquer) la magie opère rapidement : on arrive étonnement bien à se représenter les scènes alors qu'il n'y a que peu de détails. Et malgré ces descriptions réduites, j'ai trouvé que l'on retrouvait même la patte de l'auteure, notamment lors de la description des personnages. J'ai d'ailleurs vraiment aimé découvrir la manière dont elle les représentait et ainsi mieux comprendre le choix des différents acteurs.

A travers le script j'ai aussi pu découvrir quelques détails que je n'avais pas eu le temps de voir à l'écran. On appréhende et comprend les scènes plus facilement car l'endroit est toujours indiqué au début de la scène, on s'y perd ainsi beaucoup moins.

Ce livre n'est clairement pas essentiel mais les fans sauront vraiment l'apprécier. Surtout que l'objet en lui même est vraiment très beau ! La couverture où figure le titre peut se retirer pour découvrir la silhouette d'un petit niffleur sur la couverture rigide du livre. A l'intérieur, de nombreuses illustrations inspirées de l'art nouveau sont présentes, nous plongeant un peu plus dans ce New York des années 20.

mercredi 30 novembre 2016

Phobos, tome 3 - Victor Dixen



Phobos, tome 3 - Victor Dixen

FIN DU PROGRAMME GENESIS DANS
1 MOIS...
1 JOUR...
1 HEURE...
ILS SONT PRÊTS A MENTIR POUR SAUVER LEUR PEAU
Ils sont les douze naufragés de Mars. Ils sont aussi les complices d'un effroyable mensonge. Les spectateurs se passionnent pour leur plan de sauvetage, sans se douter du danger sans précédent qui menace la Terre.
ELLE EST PRÊTE A MOURIR POUR SAUVER LE MONDE
Au risque de sa vie, Léonor est déterminée à faire éclater la vérité. Mais en est-il encore temps ?
MÊME SI LE COMPTE À REBOURS EXPIRE, IL EST TROP TARD POUR RENONCER.

Note : 4 / 5


Le troisième et dernier tome de cette série est enfin disponible, nous dévoilant une fin que j'ai plutôt apprécié. Je m'étais imaginé des tas de scénarios en attendant la conclusion de cette série, et je dois dire que Victor Dixen s'en sort plutôt pas mal.

La fin du deuxième tome nous laissait sur une terrible révélation au sujet de Marcus et la cohésion de nos pionniers va être mise à rude épreuve devant les problèmes qu'elle va susciter. A cela s'ajoute toujours la menace qu'est Serena McBee, obligeant les pionniers à garder d'horribles secrets pour eux.

J'ai trouvé ce dernier tome parfois long, l'auteur jouant beaucoup avec les descriptions alors que seuls les dialogues sont vraiment intéressants et font avancer le récit. La début autour de Marcus est excessivement lent et long.

Je n'ai pas vraiment compris le revirement dans la mentalité de certains pionniers qui semblent de plus en plus se plaire sur Mars, oubliant complètement les menaces ! J'ai aussi trouvé certains moments exagérés comme le come-back hallucinant et presque comique de Serena. J'ai été déçue par le sort réservé à Kenji. J'étais vraiment persuadée que l'auteur allait nous plonger un peu plus dans un space-opera à travers ce personnage.

Pourtant ce deuxième tome m'a plu par le côté dystopique qu'il développe. J'ai trouvé toutes les réflexions autour de la politique et de cette possible nouvelle guerre froide absolument glaçantes de réalité. Le récit de ce dernier tome fait aussi étrangement écho à notre actualité malheureusement faite de plus en plus d'actes de terrorisme, forçant les habitants à vivre dans la peur et la paranoïa, les rendant aveugles et les poussant à faire de mauvais choix...

Et la fin est terriblement haletante ! Les révélations pleuvent enfin, m'arrachant quelques larmes, et le récit est incertain, urgent et oppressant. J'aurais aimé que tout le récit soit comme ça.

Ainsi ce dernier tome présente quelques défauts, mais j'ai plutôt été conquise par les chemins qu'a pris le récit. Certaines scènes sont vraiment marquantes et visuelles, elle resteront longtemps gravées dans ma mémoire. Lorsque j'ai commencé cette série, jamais je n'aurais pensé que ce programme romantique allait finir en véritable thriller. Victor Dixen a su plusieurs fois me surprendre, et finit en beauté cette série sur une touche très adulte et actuelle.

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samedi 26 novembre 2016

La Princesse au Dragon - Marion Zimmer Bradley

La Princesse au Dragon - Marion Zimmer Bradley

Magicienne depuis des temps immémoriaux, Lythande a un secret : elle est une femme, mais aucun homme ne doit le savoir, sans quoi elle perd tous ses pouvoirs. Lythande est appelée au château par le seigneur Tashgan à l'occasion de ses noces. Il la désigne comme son champion pour une joute magique qui doit être le clou des festivités. 

Au château, elle retrouve son amie Eirthe, la fabricante de chandelles, accompagnée de ses salamandres. C'est grâce au don magique de cette dernière pour la sculpture de figurines de cire qu'elles découvrent anguille sous roche : la princesse Velours, superbe promise de Tashgan, ne montre pas son vrai visage ; quant à sa femme de compagnie, dame Mirwen, sa réelle apparence est celle d'une immonde araignée ! L'arrivée d'une nouvelle magicienne, dame Beauté, superbe créature mais en réalité dragon-garou, va achever de compliquer la situation : décidément, les noces de Tashgan risquent bien d'être mémorables...

Note : 3,5 / 5


Je vous parle aujourd'hui d'un petit conte assez méconnu d'une auteure pourtant célèbre : Marion Zimmer Bradley. Si c'est vrai qu'on la connait surtout pour son Cycle d'Avalon (que j'ai lu il y a longtemps) ou encore sa Romance de Ténébreuse, j'ai trouvé ce livre qui se lit d'une traite étonnement riche et intéressant.

Marion Zimmer Bradley sait créer des intrigues complexes, traversant les âges et étalant la plupart du temps ses séries sur de longues périodes. La Princesse au Dragon se lit très vite (constitué d'une centaine de pages seulement) mais possède pourtant toute la richesse d'une saga. L'auteure arrive en effet à créer tout un univers en peu de pages et nous transporte totalement. Le lecteur ne sait pas tout, mais a vraiment l'impression de lire un authentique conte de ce monde de fantasy, un conte qu'il aurait découvert par hasard et n'aurait pas du avoir accès.

L'histoire en elle même est plutôt classique : une affaire de magie et de complot autour d'un mariage. On prend cependant énormément de plaisir à découvrir tous ces tours de magies, ces illusions et les créatures fantastiques que nous offre l'auteure. J'ai aussi beaucoup aimé les personnages et l'aspect féministe de cette nouvelle, l'auteure nous montrant que l'apparence est parfois trompeuse et ne doit pas être la chose à laquelle on tient le plus.

Ainsi cette petite nouvelle a sut vraiment me transporter en quelques pages, m'ouvrant les portes d'un monde de fantasy dont j'aurais certes voulu en savoir plus. Marion Zimmer Bradley a vraiment un don pour rendre même les plus petites histoires étonnantes de richesse.

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samedi 19 novembre 2016

L'oiseau des neiges - Tracy Rees

L'oiseau des neiges - Tracy Rees


Janvier 1831. Aurelia Vennaway, huit ans, héritière d'une riche famille aristocratique du comté de Surrey, découvre lors d'une promenade dans les bois du domaine familial un nouveau-né bleu de froid, posé à même la neige. Malgré l'hostilité de ses parents, elle réussit à leur faire recueillir l'enfant, qu'elle baptise Amy Snow. A ses dix-huit ans, on découvre à Aurelia une maladie qui lui laisse peu de temps à vivre. Elle décide donc de partir en voyage quelques mois. Avant de mourir, elle laisse pour Amy une série de lettres qui vont l'aider à découvrir qui elle est et lui transmettre l'héritage qui lui revient. Amy s'embarque alors pour un périple aux quatre coins de l'Angleterre, avec, à chaque étape, une énigme à résoudre.

Note : 3,5 / 5


La magnifique couverture de ce livre cache une histoire pleine de mélancolie, un voyage dans les souvenirs du personnage principal, Amy, dont l’histoire est loin d’être commune. Elle a été retrouvée dans la neige alors qu’elle n’était qu’un bébé par Aurelia, une jeune enfant noble qui a insisté contre l’avis de ses parents pour qu’elle reste avec eux. Si j’ai parfois trouvé le récit long et les révélations finales décevantes, j’ai aimé ma lecture grâce à l’ambiance, le concept et l’époque choisie.

Le livre se présente sous la forme d’un journal. Amy vient de perdre Aurelia et ne peut plus rester au sein de cette famille qui la déteste. Cependant, notre héroïne ne se retrouve pas complètement démunie car Aurelia a pensé à tout : à travers différentes lettres, elle propose à Amy une chasse au trésor afin de découvrir son plus grand secret. Mais cette quête va aussi la faire grandir au fil des rencontres. Elle va petit à petit trouver sa place dans cette société qu’elle connaît si peu, se faire des amis, rencontrer l’amour et vivre libre grâce aux moyens que lui a donné Aurelia.

Ainsi le récit alterne les souvenirs d'Amy et sa quête présente. Ces aller-retours se font facilement et le rythme n'est pas troublé. J'ai aimé découvrir petit à petit la vie de notre héroïne, tout comme j'ai aimé la voir s'épanouir. Dommage que le récit soit parfois lassant, Amy se pose parfois trop de questions et commente trop longuement les lettres d'Aurélia.

Et après ce périple parfois angoissant et injuste pour Amy, j'ai forcément été déçue par la révélation finale qui, si elle tient évidemment la route, n'est pas aussi exceptionnelle que ce à quoi je m'attendais.

L'oiseau des neiges, c'est avant tout une ambiance, toute une vie que l'on découvre avec plaisir, et aussi un livre très engagé. En effet, à une époque où les droits des femmes étaient encore restreints, Aurelia essaye de faire changer les mentalités. Le lecteur va croiser de nombreux personnages qui vont lui permettre de faire un tour des inégalités qui existaient entre les hommes et le femmes, nous montrant ainsi par la même occasion que certaines injustices demeurent aujourd'hui encore.

J'ai aimé le voyage que nous propose Tracy Rees même si je m'attendais parfois à autre chose. Ce livre, pour moi, est un mélange entre un Austen et un Dickens. Austen pour l'histoire et sa critique de la société, Dickens pour l'ambiance. Un mélange que j'ai adoré.

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samedi 12 novembre 2016

Haut-Royaume : Les Sept Cités, tome 1 : Le Joyau des Valoris - Pierre Pevel

Haut-Royaume : Les Sept Cités, tome 1 : Le Joyau des Valoris - Pierre Pevel

Dans la cité corrompue de Samarande, Iryän Shaän, voleur aux yeux de drac, est engagé pour voler un précieux diadème. Il s’acquitte de sa mission mais les joyaux qui ornaient le diadème sont dérobés peu après. Pourquoi ? Par qui ? Pour se disculper, Iryän et ses complices devront le découvrir et vaincre par la ruse et le fer de nombreux adversaires : voleurs, assassins, mages et spectres.

Note : 3 / 5


L'attente du troisième tome de la série principale Haut-Royaume devenant de plus en plus insoutenable, et ayant remarqué la présence de Pierre Pevel au prochain Salon du Livre de Colmar, je me suis enfin lancée dans cette hors-série en trois tomes que j'appréhendais beaucoup, malheureusement à juste titre.

Tout d'abord c'est clairement un coup marketing de la part de Bragelonne, une série facile, des tomes franchement trop courts pour ne pas dire légers dont l'histoire m'a semblé être un mélange entre la série Haut-Royaume et son autre série Les Lames du Cardinal. J'ai ainsi été plutôt déstabilisée car j'avais très hâte d'en apprendre plus sur le monde de cette première série, alors que je n'ai au final absolument pas retrouvé son ambiance et n'en ai pas appris beaucoup plus (toujours pas de carte !)

L'univers du Haut-Royaume n'est donc qu'un léger background sans grand incident sur le récit et l'histoire n'a malheureusement pas non plus vraiment réussi à me séduire. On va suivre les péripéties de différents voleurs que ce fameux joyau des Valoris va réunir autour d'un complot. Complot que j'ai trouvé difficile à suivre, l'intrigue allant parfois dans tous les sens.

Alors oui il y a de chouettes scènes de combats, des cambriolages de haut vol et j'aime toujours autant la façon dont Pierre Pevel écrit, arrivant à complètement nous plonger dans chaque situation que vont vivre nos voleurs. Mais tout ça ce n'est absolument rien de nouveau et j'en attendais tellement plus de ce livre.

Heureusement je me suis beaucoup attachée aux personnages. Ils sont nombreux mais vraiment tous uniques et fouillés, jouant souvent double jeu. J'ai particulièrement aimé Svern et sa loyauté. J'ai aussi aimé le fait que chaque personnage soit important, aucun ne prenant vraiment le dessus sur un autre.

Ce livre ne m'a donc pas vraiment aidé à patienter car je n'ai pas vraiment réussi à faire le parallèle avec l'univers du Haut-Royaume. C'est une lecture sympathique mais qui ne surprend pas. Les fans de Pierre Pevel se sentiront en terrain connu et c'est justement ce qui m'a déçu.

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mercredi 2 novembre 2016

L'épée brisée - Poul Anderson

L'épée brisée - Poul Anderson


Voici l'histoire d'une épée qu'on dit capable de trancher jusqu'aux racines mêmes d'Yggdrasil, l'Arbre du Monde. Une épée dont on dit qu'elle fut brisée par Thor en personne. Maléfique. Forgée dans le Jotunheim par le géant Bölverk, et appelée à l'être à nouveau. Une épée qui, une fois dégainée, ne peut regagner son fourreau sans avoir tué. Voici l'histoire d'une vengeance porteuse de guerre par-delà le territoire des hommes. Un récit d'amours incestueuses. De haine. De mort. Une histoire de destinées inscrites dans les runes sanglantes martelées par les dieux, chuchotées par les Nornes. Une histoire de passions. Une histoire de vie...

Note : 3,5 / 5


L'épée brisée est un livre qui prend le parti de mélanger croyances et fantasy : les dieux nordiques côtoient les elfes et d'autres créatures imaginaires alors que le christianisme nous rappelle au réel. C'est un récit de vengeance (et non pas centré sur la fameuse épée comme le suggère le résumé), une aventure cruelle dont les enjeux sont connus des dieux seuls.

J'ai adoré le début de ce livre où l'on apprend à connaître cette duplicité entre le monde des humains et celui des créatures fantastiques, Faërie. Poul Anderson a réussi à me fasciner avec sa vision des elfes, des êtres froids et égoïstes dont l'immortalité est clairement un fardeau. La sorcière et sa vengeance rendent le début vraiment intéressant, forgeant les intrigues et la complexité du récit.

Pourtant, mon intérêt s'est petit à petit essoufflé à mesure que l'histoire changeait de point de vue. La sorcière disparaît précipitamment et Skafloc, l'humain qui a le plus subit sa vengeance, prend le centre de l'histoire. Au fil des campagnes contre les trolls, le récit tire en longueur et perd de son intérêt. La romance qu'introduit l'auteur n'a pas su non plus regagner mon attention, je l'ai trouvé naïve et sa conclusion prévisible.

C'est un livre très sombre, pessimiste. Les personnages sont mauvais et belliqueux ou finissent par le devenir, de sorte qu'il est difficile pour le lecteur de s'y attacher. Ils sont cependant tous intéressants, l'auteur nous dévoilant petit à petit leurs motivations et certaines sensibilités.

J'ai ainsi beaucoup aimé l'univers que nous offre Poul Anderson, cette association vraiment originale de croyances populaires et de figures fantastiques. Dommage que le récit finit par prendre des directions que je n'ai pas apprécié et pas forcément compris. L'épée brisée reste un roman vraiment original et ceux qui aiment la fantasy s'y retrouveront.

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mercredi 26 octobre 2016

Le mystère de la nuit des pierres - Evelyne Brisou-Pellen

Le mystère de la nuit des pierres - Evelyne Brisou-Pellen

Nouvelle édition le 9 novembre 2016 

Netra, le petit bossu, sait à peine parler et marcher quand Boren le recueille et l'emmène dans son pays au-delà des montagnes. Là, il mène une existence heureuse et paisible. Mais il lui faudra bientôt retourner parmi les hommes, les loups-garous et les korrigans car lui seul peut percer le secret d'Antaerus. Il prend donc la route sans se douter des péripéties qui l'attendent et il découvrira vite que ses ennemis sont puissants et nombreux à convoiter également le secret.

Note : 3,5 / 5


C'est l'un des premiers livres d'Evelyne Brisou-Pellen que je vous présente aujourd'hui grâce à sa réédition par Bayard. Cette auteure a beau être très connue dans le paysage des romans pour enfants, c'est le tout premier livre d'elle que je lis. Si je comprends que l'on puisse être emporté par l'histoire, j'ai trouvé que son style d'écriture ne correspondait pas aux enfants.

Le roman commence d'une façon très dure. On apprend l'enfance de notre jeune héros : il a été abandonné par sa mère parce qu'il était bossu et élevé par les animaux de la ferme avant d'être recueilli par un étranger. Et cet étranger, Beorn, va lui offrir un destin hors du commun, un but dans sa misérable petite vie. Netra (c'est le nom que lui a donné Beorn) va devoir partir à la recherche d'un grimoire dans lequel se trouve la recette d'une potion qui rend très puissant afin de le détruire pour que la recette ne finisse pas entre de mauvaises mains.

Durant cette aventure, c'est tout le folklore breton que le lecteur va apprendre à connaître. J'ai adoré entendre parler de Merlin, croiser des fées et des korrigans. Cette ambiance empreinte de magie fascine le lecteur et rend le voyage, pourtant très long, vraiment passionnant.

Durant ce périple on va voir Netra grandir et finir par s'accepter, lui et sa bosse. Il va enfin comprendre que chaque vie a son importance, même la sienne. Il va trouver ce qui fait sa particularité et l'utiliser pour avancer dans sa quête. C'est une véritable quête initiatique que nous offre l'auteure. 

Si le personnage de Netra est bien construit, j'aurais aimé en savoir plus sur le méchant qui apparaît vraiment beaucoup trop noir selon moi.

Le style de l'auteure est plutôt étonnant, très riche. Je l'ai cependant trouvé un peu trop pompeux pour un livre pour enfants, je pense que certaines tournures et mots doivent vraiment leur poser problème. Paradoxalement, le récit avance très vite et la fin est beaucoup trop abrupte selon moi. J'aurais aimé un chapitre de plus sur le retour de Netra.

Si le style d'Evelyne Brisou-Pellen ne m'a pas convaincu, j'ai vraiment été transportée par l'aventure que nous offre ce livre et touchée par notre petit héros, Netra. L'histoire saura parler à beaucoup de monde car elle reprend des légendes et personnages connus tout en intégrant des choses inédites et intéressantes. C'est une aventure intense et efficace que je conseille à tous ceux qui aiment la magie.

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mercredi 19 octobre 2016

La Résidence - Kate Andersen Brower

La Résidence - Kate Andersen Brower

Les familles présidentielles sont fascinantes car inaccessibles. Rares sont ceux qui peuvent pénétrer leur environnement nimbé de mystère, À travers les voix des majordomes, gouvernantes, fleuristes, cuisiniers et autres employés qui s’occupent des cent trente-deux pièces de la Maison Blanche, ce témoignage unique offre un aperçu inédit de la vie quotidienne au sein de la résidence la plus célèbre du monde. 
Pour la première fois, ses employés racontent leur travail hors du commun au fil d’années de dévotion. Des Kennedy aux Obama, ils nous font traverser avec humilité et tendresse crises personnelles ou diplomatiques, moments de deuil ou de joie intense. 
Des anecdotes irrésistibles, drôles et émouvantes qui nous plongent, tout en élégance et retenue, dans les coulisses des événements les plus importants de l’histoire américaine.

Note : 3 / 5


Mon intérêt pour ce livre fut évident, fan de Downton Abbey que je suis. J'avais vraiment hâte de découvrir la façon de faire des domestiques de la plus importante demeure des Etats-Unis. Mais si les nombreux témoignages que ce livre contient sont vraiment intéressants, j'ai été un peu déçue par la forme.

Le livre commence par une scène très forte : le portier Preston Bruce apprend que l'on a tiré sur le Président Kennedy et rentre à toute vitesse à la Maison Blanche, escorté par des policiers qui l'avaient d'abord arrêté pour excès de vitesse. Ce début est très romancé, le lecteur est vraiment en plein dans l'action et perçoit ce qu'a pu ressentir le domestique à ce moment la.

Mais tout le reste du livre n'est malheureusement qu'une longue liste d'anecdotes. Divisé selon plusieurs thèmes autour des spécificités du travail à la Maison Blanche (discrétion, dévouement ou encore sacrifice), l'auteure entame alors l'énumération de diverses situations autour du sujet abordé. La lecture s'avère donc redondante et parfois difficile car l'auteure alterne des anecdotes sur différents Présidents, ne prenant absolument pas en compte un ordre chronologique.

Ce livre reste cependant vraiment intéressant. J'ai appris beaucoup de choses, des petits détails amusants mais aussi des faits autour de moments importants de l'histoire. J'ai aussi aimé l'impartialité de l'auteure. Elle a vraiment cherché à faire le tour des habitudes de chaque famille présidentielle, parlant des bonnes comme des mauvaises choses.

Ainsi j'aurais vraiment aimé que ce livre soit plus romancé. Le style journalistique est vraiment intéressant (et après tout, c'est cela le métier de l'auteur) et donne un aspect authentique, mais il a parfois fallut que je m'accroche durant ma lecture. Dans tous les cas, en cette période de campagne présidentielle, La Résidence est un document vraiment indispensable pour ceux qui s'intéressent à l'histoire des Etats-Unis.

mercredi 12 octobre 2016

Sept secondes pour devenir un aigle - Thomas Day

Sept secondes pour devenir un aigle - Thomas Day

D’une île du Pacifique à l’Australie, du Cambodge à la Californie, du Grand Nord canadien au Japon ; de la violence radicale à la fuite vers un monde virtuel, de la débrouillardise tranquille au sacerdoce, du combat pour la survie d’une espèce en danger à la lutte pour celle de l'humanité elle-même, embarquez pour six voyages vertigineux, six manières pour l’homme de se confronter à la nature, quand ce n’est pas à sa nature.

Note : 3,5 / 5


Je lis rarement des nouvelles, mais Thomas Day étant un auteur que j'apprécie beaucoup, j'ai eu envie de découvrir ce recueil dont les thèmes, principalement l'anticipation écologique, me parlent beaucoup. Merci à Livraddict et à Folio pour le partenariat.

Chaque nouvelle (au nombre de six) a en effet à coeur de poser un problème de société. C'est un recueil qui fait indéniablement réfléchir, le lecteur se remet sans cesse en question et se demande quel rôle il a pu jouer dans chaque catastrophe décrite. Cependant, les nouvelles de Thomas Day ne sont pas toutes noires. Il y a parfois de l'espoir, des changements possibles, et c'est ce que j'ai aimé durant ma lecture.

Mariposa, première histoire du recueil, et certainement la plus mystérieuse. J'ai adoré l'ambiance, empruntant beaucoup aux croyances japonaises. On nous dévoile l'histoire d'une île découverte par Magellan au travers de témoignages de soldats de la seconde guerre mondiale. Une île étrange qui cache un secret. Secret qui va réussir à unir les soldats des deux pays pourtant ennemis : le Japon et les Etats-Unis.

Sept secondes pour devenir un aigle, la nouvelle éponyme que j'ai pourtant le moins aimé. J'ai eu du mal avec le style assez vulgaire de l'histoire (qui tranche un peu trop avec l'ambiance de la première nouvelle). Je n'ai donc pas vraiment réussi à m'attacher aux personnages et le sacrifice final a donc eu peu d'effet sur moi. D'un autre côté il montre bien ce que sont devenus les indiens d'Amérique : des gens perdus et bourrés de haine à force de ressasser les horreurs qu'on leur a fait dans le passé.

Ethologie du tigre, la nouvelle que j'ai certainement le moins comprise. J'ai aimé la première légende, celle de la tigresse Burma, mais j'ai trouvé toute l'histoire autour un peu floue, abstraite.

Shikata ga nai, où Thomas Day nous fait découvrir Fukushima après la catastrophe. Une nouvelle qui m'a particulièrement touché car le Japon est un pays que j'affectionne beaucoup. Lorsque j'ai appris la nouvelle de la catastrophe en 2011 j'avais vraiment été chamboulée, et cette nouvelle a fait ressurgir toutes ces émotions. Il faut se souvenir et je remercie Thomas Day d'écrire des histoires comme celle-ci pour que les gens n'oublient pas.

Tjukurpa, encore un style très cru pour cette nouvelle qui nous emmène en Australie. Une histoire encore une fois un peu trop abstraite selon moi, même si elle véhicule bien cette idée que le continent était bien mieux avant l'arrivée des blancs, comme dans la nouvelle éponyme.

Lumière noire, la nouvelle la plus longue et celle que j'ai préféré. Son côté Mad Max polaire m'a tout de suite plu. C'est une apocalypse technologique vraiment intéressante que nous offre Thomas Day. J'aurais aimé en découvrir plus, surtout que cette nouvelle finit étrangement positivement et que le lecteur peut penser à plein de suites.

J'ai parfois du mal avec les nouvelles car je n'ai souvent pas le temps de vraiment m'immerger dans les histoires. Avec les nouvelles de Thomas Day, certaines m'ont transportées, d'autres non. Mais ce qui est sur, c'est qu'elles font toutes réfléchir et que, comme nous le montre l'essai écrit par Yannick Rumpala que l'on peut découvrir à la fin, elles sont parfois nécessaires pour nous aider à construire un futur meilleur. Et oui, la science-fiction dépasse parfois l'imaginaire !

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samedi 24 septembre 2016

Les Océans Stellaires - Loïc Henry

Les Océans Stellaires - Loïc Henry

Sortie : 3 octobre 2016 

Encouragée par ses premiers succès, Luu Ly cherche une nouvelle planète à explorer. Son objectif ? Trouver des Seuils, ces passages interplanétaires cachés au fond des mers, et les vendre à prix d’or à la Fédération ou à ses adversaires, la Ligue et l’Empire. Pourtant, elle est loin d’imaginer les conséquences de sa prochaine exploration !
Psycho-éthologue de la Fédération, Stella est en état d’alerte : une jeune explo vient de faire une découverte majeure. Les bases de l’exploration spatiale pourraient en être bouleversées. 
Dans la partie qui s’engage, et dont l’enjeu n’est rien moins que l’avenir de l’humanité, un dirigeant de la Fédération dévoré d’ambition, un généticien avide de vengeance, un couple d’explorateurs mystérieux et deux petits prodiges aux ressources surprenantes vont jouer leur propre partition. 
Et si certains d’entre eux partageaient sans le savoir un secret ancien ?

Note : 3,5 / 5


Un livre de science-fiction dont l'action ne se passe pas dans l'espace mais sous les océans, c'est étonnant et c'est ce que nous offre Loïc Henry dans cette nouvelle parution des éditions Scrineo.

Tous les canons de la science-fiction sont pourtant présents : du nom des gouvernements à l'exploration de nouvelles planètes grâce aux Seuils découverts par nos personnages, le lecteur est dans un univers qu'il reconnait. Mais les idées de l'auteur sont vraiment intéressantes et permettent de voir la science-fiction sous un œil un peu différent. Loïc Henry aborde aussi des thèmes durs et tabous comme la génétique et nous permet de réfléchir sur le genre humain. Je me suis sentie très proche de ses idées et j'aurais d'ailleurs aimé qu'il aille un peu plus loin.

Et c'est selon moi tout le livre qui est survolé. Les chapitres sont courts, les ellipses nombreuses et le lecteur s'y perd un peu. Certaines scènes sont floues et je n'ai pas vraiment réussi à les comprendre. L'auteur ne nous fait pas vraiment découvrir les nouvelles planètes, mais s'attarde sur la façon dont les humains prennent le pouvoir sur celles-ci. C'est un choix stylistique qui, au fond, reflète les idées de l'auteur sur les humains (à savoir qu'ils portent en eux le gène de la destruction, de la violence) mais c'est un style qui m'a vraiment empêché de m'attacher aux personnages et qui a frustré ma lecture.

L'histoire est pourtant intéressante. J'ai adoré découvrir les techniques d'explorations pour déceler ces étonnants Seuils qui permettent d'aller d'une planète à une autre. J'ai aimé suivre la mystérieuse Luu Ly dans ses recherches, et découvrir son histoire. Il y a quelques scènes d'amour extrêmement bien écrites. Le livre, avec ses voyages sous-marins, les dons étonnants de Lontxo et Anneke, possède une ambiance vraiment mystique, unique. Dommage que le récit soit si survolé et en retrait.

Les Océans Stellaires est ainsi un livre surprenant qui fait réfléchir le lecteur. Entre explorations, amour, combats sous-marins et révélations, c'est un livre vraiment prenant, intéressant, mais qui manque de descriptions et laisse le lecteur sur un sentiment d'inachevé.

http://scrineo.fr/

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mercredi 21 septembre 2016

Chroniques du Bout du Monde, tome 1 : Par-delà les Grands Bois

Chroniques du Bout du Monde, tome 1 : Par-delà les Grands Bois - Paul Stewart, Chris Riddell

Lieu de ténèbres et de mystère, les Grands Bois offrent un asile rude et périlleux à ceux qui les habitent. Et ils sont nombreux : trolls des bois, égorgeurs, gobelins de brassin, troglos... C'est là que vit Spic, du clan des trolls des bois. Il est troll et pourtant... Trop grand, trop maigre, il est différent. Tellement différent qu'il doit fuir, par-delà les Grand Bois. Mais surtout, surtout, sans jamais sortir du sentier. Jamais...

Note : 3,5 / 5


Quand nous étions petits, moi je lisais les Harry Potter, et mon chéri lisait Les Chroniques du Bout du Monde. Il a récemment retrouvé ses vieux exemplaires de cette série alors j'ai forcément eu envie de découvrir à quoi ressemblaient ses premières lectures.

J'ai très vite compris pourquoi ce livre lui avait plu : les auteurs font preuve d'une imagination débordante, c'est un monde unique et parfois un peu glauque que découvre le lecteur. Et si l'on suit Spic dans sa traversée des Grands Bois, c'est bel et bien ce monde inédit, ses habitants et ses dangers, qui sont au centre de l'histoire. En effet, Spic ne sert que de prétexte pour découvrir les Grands Bois. L'histoire du héros n'avance pas beaucoup car il ne cesse de rencontrer de nouvelles créatures qui vont le mettre dans des situations toujours plus délicates.

Et j'ai moi aussi adoré la richesse de ce monde. C'est un vrai bestiaire que nous offrent Paul Stewart et Chris Riddell, j'ai vraiment apprécié découvrir ces créatures toutes plus originales les unes que les autres. Car si les auteurs se sont parfois inspirés de figures connues de la fantasy comme les gobelins, les harpies ou encore les trolls, leurs cultures sont vraiment très différentes de ce que la littérature de l'imaginaire a l'habitude de nous proposer.


Les illustrations de Chris Riddell aident beaucoup à l'immersion. Les créatures sont en effet vraiment étranges et parfois difficiles a appréhender. J'avais déjà beaucoup aimé ses illustrations pour Coraline de Neil Gaiman et j'ai adoré retrouver sa précision et son sens du détail.

L'histoire de Spic en comparaison est en effet assez pauvre et parfois prévisible, mais il faut lire ce livre pour son univers et son ambiance. Le lecteur se sent oppressé à mesure que notre héros s'enfonce dans les Grands Bois. On se demande sans cesse sur quelle créature il va bien pouvoir tomber et quel nouveau piège va lui être tendu. On pense de nombreuses fois que tout est perdu pour Spic, mais il arrive toujours à s'en sortir !

Les Chroniques du Bout du Monde est une série qui saura captiver les enfants, ce premier tome est bourré de scènes fortes, de créatures inoubliables et de suspense. L'aventure ne fait que commencer pour Spic, et pourtant il a déjà traversé de nombreuses épreuves. Attention aux pirates pour la suite !


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samedi 17 septembre 2016

Le Signe des Quatre - Arthur Conan Doyle

Le Signe des Quatre - Arthur Conan Doyle

Chaque année, la jeune Mary Morstan, dont le père, officier dans l'armée des Indes, a disparu voilà longtemps, reçoit par la poste le présent d'une perle. Le jour où une lettre lui fixe un mystérieux rendez-vous, elle demande au célèbre Sherlock Holmes de l'y accompagner... Cependant que le bon Dr Watson est conquis par le charme de la jeune fille, nous nous enfonçons dans une des plus ténébreuses énigmes qui se soient offertes à la sagacité du détective. L'Inde des maharajahs, le fort d'Agra cerné par la rébellion des Cipayes, le bagne des îles Andaman sont les décors de l'extraordinaire aventure qu'il va reconstituer, et qui trouvera sa conclusion dans les brouillards de la Tamise...

Note : 4 / 5


La deuxième enquête de Sherlock Holmes écrite par Arthur Conan Doyle nous fait à nouveau voyager. Alors que pour sa première apparition, notre détective devait remonter dans l'histoire des Etats Unis, ici c'est une partie assez sombre de l'histoire de l'Inde que l'enquête va nous faire découvrir.

Le Signe des Quatre est vraiment très similaire à Une Etude en Rouge car le déroulement est presque le même. Au début, on entre une nouvelle fois dans l'intimité de nos deux compagnons et on apprend le penchant assez morbide de Sherlock pour la drogue. Le personnage que l'on connaît si bien se forme petit à petit et c'est vraiment intéressant de le découvrir.

Une énigme est ensuite très vite proposée à Holmes et Watson, mais en accompagnant Mary Morstan ils ne se doutaient pas de l’ampleur qu'allait prendre leur enquête. J'ai particulièrement aimé l'ambiance de ce deuxième livre, très sombre et gothique. L'enquête se passe presque intégralement la nuit, dans le fameux fog de Londres. Arthur Conan Doyle nous offre plein de rebondissements, les situations sont de plus en plus inattendues et l'enquête finit par une course poursuite assez étonnante pour un livre qui se veut avant tout réfléchi.

Enfin, comme dans Une Etude en Rouge, l'histoire se termine par le récit du coupable qui nous permet de nous plonger dans l'Inde des maharajas. J'aime beaucoup ce procédé car il nous permet vraiment de voyager et de bien rentrer dans la tête du criminel.

Je crois avoir préféré cette deuxième histoire à la première, tout simplement car j'ai retrouvé l'ambiance que j'avais tellement aimé lors de la lecture de mon tout premier Sherlock Holmes avec Le Chien des Baskerville. C'est à nouveau une enquête bien menée, une méthode de narration toujours aussi intéressante et des personnages que l'on adore redécouvrir !

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mercredi 14 septembre 2016

Je suis Adèle Wolfe, tome 1 - Ryan Graudin

Je suis Adèle Wolfe - Ryan Graudin

1956. Le IIIe Reich et l'Empire du Japon gouvernent le monde. 

Afin de commémorer la victoire des forces de l'Axe sur le Royaume-Uni et la Russie, Hitler et l'empereur Hirohito organisent chaque année une grande course de moto entre leurs deux continents. Le gagnant remporte une entrevue privée avec le Führer lors du bal de la Victoire. 

Yael, une survivante des camps, n'a qu'un but dans la vie : gagner cette course et tuer Hitler. Pour parvenir à ses fins, elle décide de se faire passer pour la gagnante de l'année précédente, Adèle Wolfe. L'affaire se corse lorsque le frère et l'ancien petit-ami de cette dernière décident eux aussi de participer à la course...

Note : 3,5 / 5


Et si Hitler n'avait pas été battu par les Alliés et avait pu continuer à étendre ses horribles idées sur le monde ? C'est dans cet univers que Yael, notre héroïne, a grandi. Un univers qu'elle va tenter de changer en tuant Hitler. Pour cela, elle est prête à tout, même à se lancer dans la dangereuse course de moto organisée chaque année par le IIIe Reich et l'Empire du Japon.

Cette probabilité est absolument terrifiante, mais c'est avec réalisme que l'auteure développe son uchronie. A travers le passé de Yael, le lecteur se souvient des atrocités qui ont bel et bien eu lieu : les camps d'extermination, le travail forcé et la discrimination. Dans ce monde que nous offre Ryan Graudin, toutes ces horreurs atteignent un nouveau degré de monstruosité. Des expériences ont été menées sur la petite Yael, des expériences visant à la transformer en parfaite aryenne, mais le résultat n'est pas vraiment ce qu'ils attendaient.

La Résistance est cependant de plus en plus organisée et déterminée à changer les choses. Pour cela ils comptent sur Yael qu'ils ont recueillis et qu'ils destinent à un grand rôle. Le lecteur va suivre ce plan de la dernière chance, cette course que doit gagner Yael. Une course stressante aux nombreux rebondissements, la lutte est serrée.

J'ai trouvé ce livre passionnant, même si j'aurais aimé découvrir un peu plus ce monde sous le joug du nazisme. Le côté fantastique des métamorphoses d'Adèle est franchement bien amené et donne une touche d'originalité à l'histoire qui se base peut-être un peu trop sur ce que l'on connaît déjà.

Les personnages sont vraiment intéressants. A force de se métamorphoser, Yael perd son identité. Elle est sans cesse à la recherche d'elle même, toujours en train de se souvenir du passé pour ne pas le perdre. Les différents personnages qu'elle côtoie au sein de la résistance nous montrent que même en voulant faire le bien, on peut très vite basculer du mauvais côté. Enfin, ses concurrents lors de la course lui feront découvrir des aspects d'elle même qu'elle ne connaissait pas. Yael est quelqu'un de très faible, et j'ai trouvé que cela clochait un peu avec la mission qu'elle devait mener à bien.

Je suis Adèle Wolfe est un roman qui nous fait nous souvenir tout en nous divertissant. C'est une vision absolument terrifiante de ce qui aurait pu se passer, mais une vision vraiment intéressante. L'histoire est très bien menée, alternant les moments stressants de la course à des aspects purement historiques tout en développant des personnages auxquels on s'attache. Contre toute attente, la fin de la course et de ce livre n'est cependant pas la fin de l'histoire et la suite s'annonce tout aussi haletante. Merci à NetGalley et aux Editions Le Masque pour la découverte de ce livre.

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samedi 10 septembre 2016

La nuit n'est jamais complète - Niko Tackian

La nuit n'est jamais complète - Niko Tackian

La route à perte de vue au milieu d'un désert de rocaille. Arielle et Jimmy parcourent le bitume au volant de leur vieille Ford. Mais quand le père et la fille tombent sur un barrage de police et sont obligés de passer la nuit sur place tout dérape... Ils se réveillent abandonnés, naufragés de l'asphalte, avec trois autres rescapés. A quelques kilomètres de là, deux immenses tours métalliques se dressent, cadavres rongés par la rouille et le temps. Quelques maisons en tôles froissé se serrent pour se protéger du vent. Cette ancienne mine sera leur refuge. Ou leur pire cauchemar... Mais ce voyage au coeur des ténèbres est-il vraiment un hasard ?

Note : 3 / 5


Un désert, un paysage de mort entre l'Argentine et le Chili, que nos personnages doivent traverser pour une raison inconnue du lecteur. Mais cette route va devenir un enfer, car quelqu'un cherche à ce qu'ils ne puissent plus jamais sortir de ce désert. Ou du moins, pas avant d'avoir compris pourquoi ils étaient là.

Niko Tackian nous plonge très vite dans une ambiance oppressante où la mort peut frapper à tout instant. Le lecteur n'a pas le temps de connaître les personnages, l'action est très rapide et le suspens est présent à chaque fin de chapitre. Tout comme les personnages, on ne comprend pas ce qu'il se passe, le récit a des allures de cauchemar devant le rocambolesque de l'enchaînement de certaines scènes. La petite voix à l'intérieur de la tête du personnage principal, Jimmy, accentue le malaise que peut ressentir le lecteur.

Et puis on finit par se demander où veut donc bien nous mener l'auteur. Je ne comprenais pas pourquoi il laissait tant de flou autour de l'histoire des personnages et j'ai fini par trouver le récit long. Quand on tente de survivre avec des inconnus, on essaye un peu de les connaître, non ? Le personnage principal lui même ne semblait pas se connaître. Le rythme finit par être monotone, ponctué toujours des mêmes effets pour créer du suspense.

Et arrive la fin qui retourne complètement l'histoire. Une fin qui, si elle n'est pas très originale et un peu facile, marche très bien. Le lecteur finit par tout comprendre, par se souvenir de certains détails et les relier à la conclusion.

Au final, La nuit n'est jamais complète est un livre qui nous parle de thèmes difficiles autour de la mort et comment l'accepter, mais aussi autour de la maladie, la famille, la culpabilité. C'est un livre qui se lit vite, un récit efficace dont la conclusion saura vous étonner. Dommage que cette fin surprenante soit précédée d'un récit qui m'a paru un peu long.

http://scrineo.fr/

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