mercredi 22 mai 2024

La Horde du Contrevent - Alain Damasio

La Horde du Contrevent - Alain Damasio

Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. 
Imaginez qu'un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s'y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d'eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. 
Imaginez qu'en Extrême-Aval ait été formé un bloc d'élite d'une vingtaine d'enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueules, leur vie durant, le vent jusqu'à sa source, à ce jour jamais atteinte : l'Extrême-Amont. 
Mon nom est Sov Strochnis, scribe. 
Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. 
Je m'appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l'éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l'azur à la cage volante. 
Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l'ultime.

Note : 2,5 / 5
 

J'ai mis plus d'un mois à lire ce livre exigeant et je dois dire qu'il n'a pas non plus été aisé d'en écrire la critique. J'ai attendu peut être un peu longtemps avant de me plonger dedans (dire qu'il est sorti en 2004 ce livre !). Attendue que la vague d'éloges et de popularité passe pour le lire. J'ai eu le temps de m'imaginer tellement de choses, j'étais tellement sûre d'aimer cette lecture... au final ce fut tout le contraire.

J'ai pourtant adoré le premier chapitre. L'auteur ne nous ménage pas, les premiers pas dans cet univers de vents et de tempêtes sont épiques et haletants. C'est exactement comme ça que j'imaginais ce livre. Malheureusement, j'ai trouvé que ce premier chapitre n'était plus jamais égalé, on se demande où est passé le vent presque tout le reste du livre, à la place l'auteur préfère étaler ses problèmes métaphysiques et sa maîtrise du langage.

Les nombreux personnages mais surtout le style si particulier de l'auteur, c'est ce qui a été particulièrement compliqué à assimiler pour moi. On passe d'un personnage à l'autre assez rapidement, c'est difficile à suivre au début mais chaque personnage ou presque a au final son style bien à lui. Je dis "presque" car j'ai été très déçue par les personnages féminins qui sont vraiment les moins intéressants et sont principalement là pour satisfaire les hommes, chouiner ou faire des enfants. Oui, oui. C'est pas possible d'écrire des personnages comme ça sérieusement, à la limite de la misogynie, c'est grave.

Je crois que c'est le style de Damasio en général que je n'ai pas aimé. J'ai trouvé tout ça vraiment pompeux, il s'écoute vraiment parler, il se fait plaisir avec des scènes franchement inutiles mais qui permettent d'étaler sa maîtrise. Certes il gère les figures de style et c'est beau à lire, mais je ne suis pas vraiment réceptive à ce genre d'exercice quand c'est au détriment du reste. Et c'est le cas ici : j'ai trouvé que cela rendait le livre scolaire et sans émotions. Il y a énormément de personnages qui meurent ; je ne sais pas si c'est les personnages qui sont mal construits et pas très attachants ou si c'est le style mais je n'ai rien ressenti. Au final d'attacher autant d'importance au style, j'ai trouvé que cela rendait le récit maladroit, il y a un gros problème de rythme, des passages au récit indirect qui sortent de nulle part, des ellipses franchement malvenues après 100 pages d'ennui total et de frivolité à bord des navires de Fréoles ou après des joutes stylistiques interminables. L'auteur s'attarde sur certaines scènes plus que d'autres et je n'ai pas compris ce choix. 

En fait il y a plein de choses qui m'ont gâché la lecture, qui m'ont fait tiquer et déplu. Je ne parle même pas de l'histoire, de cette fin SPOILER : tout ça pour se rendre compte que la Terre est ronde sérieusement... Alors oui il y a tout un côté métaphysique ; c'est toute l'aventure, le voyage qui comptent ; ils finissent soudés, les âmes des morts perdurent dans le corps des vivants, ils se transcendent blablabla. Oui mais en attendant j'ai vraiment l'impression d'avoir perdu mon temps moi. Ce livre n'était vraiment pas fait pour moi.

La horde du contrevent
11,50€ / 736 pages / 9782072927515

mercredi 6 mars 2024

The Empyrean, tome 1 : Fourth Wing - Rebecca Yarros

The Empyrean, tome 1 : Fourth Wing - Rebecca Yarros

Rien ne prédestinait Violet Sorrengail à être une cavalière. Elle était censée intégrer le quadrant des Scribes et mener une vie tranquille parmi les livres. Elle dont les os sont si fragiles qu’ils peuvent se briser en un instant… 
Mais aujourd’hui est le jour des conscriptions, et en tant que fille de la Générale - elle-même cavalière et dresseuse de dragons -, Violet n’a d’autre choix que de satisfaire les ordres de sa mère, et de rejoindre les épreuves de sélection pour devenir dragonnière… L’élite de la Navarre ! 
Pourtant, le simple fait d’envisager s’inscrire à cette compétition lui paraît ridicule… Car les dragons ne se lient pas aux humains « fragiles » : ils les brûlent ! Mais Violet est peut-être la candidate la moins forte physiquement, elle est cependant rusée et rapide. Des qualités indispensables quand on évolue dans un monde sans foi ni loi, où les alliés peuvent vite devenir des ennemis, ou peut-être encore des conquêtes… Violet va vite devoir penser à un plan solide, car cette compétition n’a que deux issues : passer toutes les épreuves ou mourir !

Note : ABANDON


Premier abandon de 2024. Toutes mes craintes ce sont réalisées, ce livre c'est vraiment tout ce que je déteste. J'ai tenu 100 pages, je pense que c'est largement assez pour me faire un avis et ne pas continuer l'aventure.

Ca commençait mal quand j'ai découvert que le récit était à la première personne du singulier, mais bon, passons... Nous suivons Violet, une anti-héroïne que j'ai trouvé vraiment pénible, que sa mère décide pour je ne sais quelle raison d'obliger à intégrer l'école des dragonniers alors qu'avec sa fragilité elle est quasi sûre de mourir. S'en suit un chapitre entier sur comment traverser un... pont ? (ou alors je n'ai pas compris car je lis en VO) Un pont tellement glissant et haut que chaque année il fait énormément de victimes parmi les candidats qui ne savent visiblement pas mettre un pied devant l'autre.

Puis l'auteure introduit les deux éléments les plus importants du récit : Dain, le meilleur ami de Violet qui est étudiant dragonnier depuis 2 ans, et Xaden, le fils d'un résistant qui a juré la mort de Violet à peine son regard posé sur elle car elle est la fille de la personne qui a tué son père. Et on va en entendre parler de ces deux là car Violet est obsédée par ces deux hommes et elle les croise absolument tout le temps par je ne sais quel miracle. L'aspect romance est louuuurd mon dieu et on le voit arriver de façon vraiment pas subtil que ça va finir en ennemies to lovers.

J'ai vraiment eu l'impression de lire une fanfiction. C'est vraiment mal écrit, le langage est trop familier et le style tellement simple et banal. Il n'y a presque pas de descriptions, j'ai eu beaucoup de mal à m'imaginer les lieux. D'ailleurs en général j'ai trouvé l'univers très fade, l'auteure étant plus intéressée par les relations entre les personnages... En 100 pages je n'ai presque pas vu de dragons et cette école apprend apparemment juste aux étudiants à se taper dessus.

Peut-être que dans la suite du livre Violet évolue un peu, que ça devient plus intéressant et l'univers est plus poussé mais c'est surtout l'aspect romance qui m'a rebuté dès le début et je me suis dit que ça ne valait pas la peine de continuer, ce n'est pas du tout mon style de lecture.


The Empyrean, tome 1 : Fourth Wing
21,50€ / 617 pages / 9782755673135