mercredi 28 février 2018

L'enchanteur pourrissant - Guillaume Apollinaire


L'enchanteur pourrissant - Guillaume Apollinaire

Première oeuvre achevĂ©e qu'Apollinaire destinait Ă  la publication, L'Enchanteur pourrissant – dont la première version date de 1898, mais qui sera publiĂ© en 1909 – sera aussi sa seule incursion dans le monde arthurien. Issu des lectures dĂ©sordonnĂ©es du poète qui dĂ©couvrait Ă  cette Ă©poque les romans mĂ©diĂ©vaux bretons et empreint de sa fascination pour le thème de l'enfant sans père, L'Enchanteur pourrissant est un texte fort et rĂ©vĂ©lateur du talent baroque d'Apollinaire. C'est la rencontre entre Merlin et ce grand poète qui allait faire de L'Enchanteur pourrissant une des pierres les plus atypiques de l'Ă©difice arthurien du XXe siècle.

Note : 3 / 5


Un tout petit livre qui se lit d'une traite et dont je vais avoir beaucoup de mal à parler tant il est atypique. Si je n'ai pas toujours compris où voulait en venir l'auteur, l'écriture est (forcément !) tellement belle qu'elle arrive malgré tout à nous transporter.

Un livre atypique car à la frontière de plusieurs genres : le théâtre, la poésie et le roman d'amour. Le début nous raconte en quelques pages la naissance de Merlin avant de s'intéresser au sujet principal : la trahison de Viviane qui enterra vivant Merlin. J'ai adoré le début qui nous plonge dans une ambiance magique, ésotérique. Puis arrive la succession de dialogues avec, comme au théâtre, le nom du personnage annoncé avant et des didascalies qui sont pourtant beaucoup trop belles, poétiques et stylisées pour en être vraiment.

Les crĂ©atures et les animaux ont une place importante dans le rĂ©cit. On croise des grenouilles, des serpents, des lĂ©zards, mais aussi des elfes, des fĂ©es et des sphinx. A ce stade lĂ , j'ai trouvĂ© que le rĂ©cit commençait dĂ©jĂ  Ă  tourner en rond. Après avoir enterrĂ© Merlin, Viviane semble mĂ©diter sur sa tombe et Merlin, dont l'esprit, lui, ne peut pas mourir, continue Ă  nous parler Ă  mesure que les animaux viennent lui rendre hommage. C'est long et rĂ©pĂ©titif. Puis l'auteur introduit... les rois mages ? des chĂ©rubins et l'archange Michel ? Je n'ai absolument pas compris ce que la religion venait faire ici.

Mais c'est du Apollinaire ! Ce livre est donc une vĂ©ritable pĂ©pite Ă  lire, c'est beau, fluide et imagĂ©. J'ai du passer Ă  cĂ´tĂ© de quelque chose avec toutes ces rĂ©fĂ©rences Ă  la religion, mais j'ai surtout Ă©tĂ© déçue de ne suivre qu'une si petite partie de la lĂ©gende arthurienne. J'aurais aimĂ© croiser plus de personnages de ce cĂ©lèbre mythe et dĂ©couvrir plus en profondeur le point de vue de l'auteur. 

Ce livre reste tout de même très intéressant à lire, surtout pour l'amoureuse des légendes arthuriennes que je suis. Merci aux éditions Libretto d'avoir édité cette petite merveille perdue et à Babelio.

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