mercredi 28 juin 2017

Le Bâtard de Kosigan, tome 1 : L'ombre du pouvoir - Fabien Cerutti



Le Bâtard de Kosigan, tome 1 : L'ombre du pouvoir - Fabien Cerutti

Le chevalier assassin, Pierre Cordwain de Kosigan, dirige une compagnie de mercenaires d’élite triés sur le volet. Surnommé le « Bâtard », exilé d’une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses pouvoirs et son art de la manipulation au service des plus grandes maisons d’Europe. 
En ce mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d’Aëlenwil, en inquiète plus d’un. De tournois officiels en actions diplomatiques, de la boue des bas fonds jusqu’au lit des princesses, chacun de ses actes semble servir un but précis. 
À l’évidence, un plan de grande envergure se dissimule derrière ces manigances. Mais bien malin qui pourra déterminer lequel…

Note : 3,5 / 5


J'ai découvert ce livre lors des Imaginales de 2015 où il a gagné le Prix Imaginales des lycéens. Son côté fantasy historique m'a tout de suite intéressé, mais ce n'est que récemment que j'ai pu le lire grâce à Livraddict et à Folio SF que je remercie. Même si ce premier tome n'est pas un coup de cœur dû au personnage principal et à l'histoire parallèle qui peine à décoller, ce livre m'a tout de même intrigué et je lirai la suite avec plaisir !

Le livre nous plonge dans deux époques différentes. Le récit se concentre avant tout au Moyen-Âge, avec Pierre Cordwain de Kosigan et son quotidien de mercenaire, un Moyen-Âge cependant loin de celui que l'on connaît car peuplé d'elfes, de trolls ou encore de nains. Souvent impliqué dans des complots, redouté pour son côté séducteur et manipulateur, ce premier tome va nous permettre de le suivre lors du tournoi organisé par la comtesse Catherine en l'honneur du futur mariage de sa fille. En parallèle, c'est l'histoire d'un de ses descendants, Kergaël de Kosigan, qui nous est petit à petit dévoilé à travers sa correspondance. Ce deuxième personnage va hériter d'une étrange boite datant du Moyen-Âge, et qui va le pousser à faire des recherches sur son ancêtre qui n'est autre que Pierre Cordwain de Kosigan.

Dès le premier chapitre, j'ai tout de suite su que j'allais adorer cette première époque, l'univers et la façon dont l'histoire allait nous être conter. Le récit est à la première personne, mais pour une fois j'ai vraiment accroché : le personnage principal réussit à complètement nous plonger dans le moment et décrit les actions, les combats avec précision (peut-être même un peu trop). Il n'hésite pas à glisser (souvent en début de chapitre) des petites anecdotes sur l'époque, ou sur un autre personnage, et ce pour notre plus grand plaisir (mais, surtout, pour bien nous faire comprendre le contexte)

Car ce premier tome est en effet plutôt exigeant. Le récit est vraiment très riche, les complots s'enchaînent et le lecteur doit vraiment toujours être attentif. Surtout que ce sont deux récits que nous devons suivre !

Mais ce n'est pas ce qui m'a le plus gêné dans ce livre, au contraire (j'ai trouvé le récit vraiment intéressant, et je me plaisais à essayer de savoir ce que Pierre de Kosigan pouvait bien avoir derrière la tête !) Malheureusement, c'est le personnage principal en lui même qui m'a le plus gêné. C'est tout à fait personnel, mais je ne le supportais tout simplement pas ! Ce genre d'homme séducteur, orgueilleux et insolant m'agace, et n'est pas très crédible (la manière dont les femmes lui tombent dans les bras franchement...) Aussi, je n'ai pas du tout réussi à m'attacher au personnage et je m'inquiétais beaucoup plus pour ses acolytes que pour lui.

J'ai aussi trouvé que le récit parallèle avec Kergaël cassait le rythme du récit, en plus d'être très long à décoller. Le début n'est vraiment pas très intéressant et c'est bien dommage car les dernières correspondances sont vraiment passionnantes et haletantes.

Mon ressenti général reste cependant vraiment positif. Le livre est extrêmement bien écrit et l'intrigue franchement prenante. Ce premier tome n'est qu'introductif mais annonce des choses très intéressantes. Je pense continuer mon voyage au Moyen-Âge, en espérant petit à petit me faire au personnage !

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A la recherche de ses origines :
  

mercredi 21 juin 2017

Mad Max : l'apocalypse sera motorisée - Antonio Dominguez Leiva

Mad Max : l'apocalypse sera motorisée - Antonio Dominguez Leiva

Élevant l’accident routier au rang de fétiche civilisationnel et de signe apocalyptique, la saga Mad-Max en fait la matrice de tout un univers de fiction. 
Magistrale synthèse de plusieurs genres et courants de la culture pop, cette dystopie routière de l’âge de l’accélération s’érige en précis de décomposition de la société de l’opulence. Déclinée sur le mode épique, elle nous confronte à la psychopathologie de notre espèce sur fond d’épuisement énergétique. 
Frappée d’une injustifiable occultation critique, cette œuvre est enfin ici analysée dans ses différentes dimensions. Son infl uence est décisive sur notre imaginaire culturel.

Note : 3,5 / 5


Merci à Babelio et aux éditions Le Murmure d'avoir fait découvrir cet ouvrage à mon chéri, car c'est sa critique que vous pouvez lire ci-dessous :

Cela faisait un moment que la collection le murmure m'attirait pour ses sujets de "pop-philosophie" toujours cools (du snuff aux Schtroumpfs) et y a-t-il sujet plus cool que Mad Max ? Dans ce volume c'est Antonio Dominguez Leiva qui nous guidera dans les méandres de l'enfer motorisé qu'est Mad Max, mais pas seulement. Plutôt que de s'arrêter à cette série, il dresse un portrait du genre post-apocalyptique dans son ensemble et de la façon dont Mad Max y participe et l'influence.

Dominguez Leiva, inscrit immédiatement Mad Max comme une œuvre avant tout sociologique. Puisque les films prennent les particularités de la société australienne comme symptôme de toute cette violence mécanique. Tout ce déchaînement de tôles froissées ne serait donc pas seulement le fait de George Miller mais plutôt de l'attirance qu'a l'Australie pour les grosses cylindrées poussées à fond dans l'outback désertique. Ainsi, Miller revisite les codes du film d'action américain à la sauce australienne comme les italiens l'avaient fait avec le western spaghetti. Et Max renouvelle la figure propre au western du vigilante. Mad Max est une série qui s'inscrit dans l'histoire du cinéma de par ses nombreuses références directes à d'autres films cultes mais, plus important encore, qui marquera cette histoire du cinéma. 

La Maxploitation, tous les descendants de Mad Max, est décortiquée pour former un axe intarrissable du cinéma : celui de l'apocalypse sans cataclysmes ou zombies mais avec du cuir et des V8. C'est cette étude de toute la Maxploitation qui constitue la majeure partie de l'essai. Ce qui peut lui porter préjudice car il prend un aspect très "catalogue". De ce fait, l'essai est assez ambigu à appréhender parce que la surabondance de références se fait toujours au détriment du contenu réflexif et peut, à force, perdre le lecteur. Cependant, l'ouvrage est tellement exhaustif (du Western à Turbo kid en passant par Les Nouveaux barbares) que Dominguez Leiva parvient sans peine à partager sa passion pour le post-apo

Mais au-delà de la simple passion, l'aspect grisant du livre vient qu'avec une vue aussi globale du genre, nous avons réellement l'impression de le comprendre entièrement. Chaque aspect du genre est exploité avec même quelques excursions dans le domaine littéraire qui sont autant de preuves de l'immense impact qu'a eu Mad Max sur la culture en son ensemble. Finalement, on sent que l'aspect catalogue vient surtout d'un manque de place, la collection se veut accessible et efficace mais il y a assez de documentation pour faire trois livres comme celui-ci. C'est donc quelque chose qui n'a pas été très bien prévu mais qui n'est finalement pas si dérangeant. D'autant plus que le tout s'achève sur une excellent étude de Fury road, qui est donc cette fois-ci plus approfondie que pour les autres Mad Max. 

En quelques mots, Mad Max : l'apocalypse sera motorisée ne traite pas tant que ça de Mad Max mais est une étude vraiment exhaustive de toute la Maxploitation dans son ensemble pour qui veut découvrir ou approfondir sa culture post-apo.

mercredi 14 juin 2017

L'auberge entre les mondes, tome 1 : Péril en cuisine ! - Jean-Luc Marcastel



L'auberge entre les mondes, tome 1 : Péril en cuisine ! - Jean-Luc Marcastel

Nathan est apprenti cuisinier dans une auberge réputée pour ses bonnes recettes. Avec son ami Félix, il sent très vite que cet endroit regorge de mystères. Les murs bougent ; des créatures inquiétantes semblent vivre tapies dans les ombres ; et il y a cette force qu'il ressent au plus profond de lui... 
Alors que les mondes s'affrontent, Nathan est le seul à pouvoir réconcilier les hommes et apaiser les conflits.

Note : 3,5 / 5


Si vous avez déjà eu la chance de croiser Jean-Luc Marcastel en dédicace, vous savez comme moi que c'est quelqu'un d'absolument adorable, un surprenant alchimiste (dû à tout l'attirail nécessaire à ses uniques dédicaces) et surtout un bon vivant qui parle peut-être un peu trop de nourriture (et vous donne très faim !). L'auberge entre les mondes, c'est un petit peu de tout ceci, tout ce qui fait cet auteur que j'affectionne décidément beaucoup, avec de l'action en prime et un imaginaire qui m'a très souvent fait sourire avec toutes ces références.

Les bases de l'intrigue se posent très vite. On fait la connaissance de Nathan et de son ami Felix, en route pour un stage dans la célèbre Auberge de la Montagne. Sauf que cette auberge n'est pas exactement comme Nathan l'attendait. Il n'accueille pas de vieux montagnards ni de familles venues se ressourcer, non : c'est le lieu de rencontre de tous les extra-terrestres, un espace neutre qui donne sur tous les mondes. Et Nathan, ce jeune garçon sans parents, baladé de famille d'accueil en famille d'accueil, n'en est pas moins que l'héritier.

C'est un livre qui se lit très facilement, les révélations s'enchaînent et l'action ne tarde pas non plus. Le rythme est vraiment parfait pour les enfants, et saura captiver même les plus réticents à la lecture tant le récit est efficace. De nombreuses fois durant ma lecture, je me suis dit : tout cela serait parfait en dessin animé ! C'est dynamique, l'aventure est au rendez-vous et l'imaginaire vraiment intéressant et prenant.

En parlant de l'imaginaire, s'il saura facilement parler aux enfants avec toutes ces créatures de science-fiction, le côté donjon lors de la recherche du champignon dans les gigantesques caves de l'auberge, il a rendu l'adulte que je suis vraiment nostalgique. J'ai aimé trouver toutes ces références à Lovecraft (de façon flagrante avec la mention de Cthulhu, l'apparition de nombreux tentacules et l'homme-poisson, que plus subtilement avec les différents noms liés à l'auberge) et à divers autres figures ou concepts de science-fiction. Et tout cela est très bien amené et sert l'intrigue à la perfection.

Alors oui c'est un peu naïf, le style d'écriture est très familier et simple, mais qu'est-ce que ça se lit bien ! Encore une fois, les enfants adoreront, et s'il ne marquera pas forcément les adultes, ce livre vous fera tout de même passer un très bon moment de lecture.

Pour finir, j'aimerais tout simplement parler de ces recettes déguisées en dialogue entre nos deux chefs cuistots préférés que l'on peut retrouver à la fin du livre : quelle bonne idée ! J'ai vraiment hâte de les tester, d'autant plus que Jean-Luc Marcastel a l'habitude de poster des photos de ses préparations sur Facebook, et que j'avais déjà repéré ces fameux cromesquis de cantal !

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La science-fiction jeunesse :
  

samedi 10 juin 2017

❤ La Passe-miroir, tome 3 : La mémoire de Babel - Christelle Dabos



La Passe-miroir, tome 3 : La mémoire de Babel - Christelle Dabos

Deux ans et sept mois qu'Ophélie se morfond sur son arche d'Anima. Aujourd'hui, il lui faut agir, exploiter ce qu'elle a appris à la lecture du Livre de Farouk et les bribes d'information divulguées par Dieu. Sous une fausse identitié, Ophélie rejoint Babel, arche cosmopolite et joyau de modernité. Ses talents de liseuse suffiront-ils à déjouer les pièges d'adversaires toujours plus redoutables? A-t-elle la moindre chance de retrouver la trace de Thorn?

Note :  coup de coeur

Le premier tome fut une véritable découverte, ce monde si riche et l'imagination de l'auteure m'avaient complètement transporté. Le deuxième tome avait pris une tournure vraiment inattendue et m'avait semblé très différent du premier tome, mais tout aussi prenant. Avec La mémoire de Babel, Christelle Dabos poursuit ses révélations sur l'origine du monde fragmenté d'Ophélie et cette série n'en devient que plus passionnante !

A la fin des Disparus du Clairedelune, on avait laissé une Ophélie complètement démunie, seule et perdue. Et ce nouvel opus déstabilise dès les premières pages lorsqu'on découvre que deux ans se sont écoulés depuis les événements du deuxième tome. Ophélie est retournée sur Anima et s'est efforcée de reprendre une vie normale. Mais rien n'est plus comme avant et elle n'a fait que ressasser ce qui s'est passé au Pôle. Finalement, la venue d'Archibald va lui permettre de se décider à reprendre ses recherches. Elle va se rendre sur Babel dont la tour du Mémorial est plus ancienne que la déchirure et recèle des archives impressionnantes. En son centre se trouve aussi le Secretarium, qui n'est accessible qu'aux meilleurs apprentis-virtuoses, après des études éprouvantes. Persuadée que cet endroit est la clef, Ophélie va s'engager dans cette voie.

Dans ce troisième tome, Ophélie se retrouve une nouvelle fois seule face à la culture d'une arche qui lui est inconnue. Et Christelle Dabos nous montre une nouvelle fois l'étendue de son imagination avec cette arche aux inspirations orientales où les vêtements ont une grande importance culturelle, où les automates remplacent les humains et où les citoyens ont un sens du devoir très manichéen. J'ai adoré découvrir un nouveau bout de son univers et j'espère qu'elle nous fera découvrir les autres arches dans le prochain tome.

Comme dans le deuxième tome, Ophélie, en s'engageant au conservatoire pour espérer pouvoir pénétrer dans le Secretarium, va être l'objet de nombreuses injustices. Cette fois pourtant, notre petite animiste est déterminée. Elle n'est plus la jeune fille faible comme dans les autres tomes. Elle subit, mais trouve des solutions, et avance. Le personnage ne cesse d'évoluer. A chercher à tout prix la vérité sur l'origine de son monde, elle va en perdre sa propre identité.

La seule chose qui la déstabilise encore est sa relation avec Thorn. Les chemins qu'ils ont pris les mettent tous les deux en danger. Ils s'aiment mais ne peuvent le montrer, entraînant des situations de doute qui m'ont brisé le cœur. Thorn est vraiment maladroit, un véritable handicapé des sentiments. Les événements du deuxième tome ont vraiment laissé des séquelles sur lui, mais heureusement, Ophélie est là (attention à votre petit cœur à la fin du livre)

Les autres personnages comme Archibald, Berenilde ou encore la grande-tante Roseline ne sont présents qu'à travers les yeux de la petite Victoire, dont quelques chapitres se concentrent sur elle. Ces chapitres sont les plus forts selon moi. Cette petite possède un pouvoir troublant qui va malheureusement lui permettre d'apprendre des choses dont elle ne devrait pas avoir la connaissance. Ces passages sont vraiment perturbants car Victoire n'est qu'une petite fille, elle ne comprend pas tout ce qui se passe et doit subir la méfiance dont doit faire preuve sa mère après les événements du deuxième tome. Son enfance n'est pas normale, et c'est terriblement triste d'assister à cela à travers ses yeux.

Et même si j'ai clairement été déçue de voir si peu Archibald, ce troisième tome introduit de nouveaux personnages que j'ai adoré. Il y a Ambroise, ce jeune homme handicapé qui m'a beaucoup touché, l'un des seuls personnages à être bienveillant envers Ophélie. C'est au final ce personnage qui m'a le plus manqué lors du long apprentissage d'Ophélie. Il y a aussi Octavio, un autre apprenti-virtuose très mystérieux. Ophélie va finalement lui faire ouvrir les yeux, et ce que l'on apprend sur lui au fil du livre va donner une toute autre dimension au personnage. J'ai aussi particulièrement été troublée par les esprits de famille de Babel, Hélène et Pollux. Comme avec Farouk, Christelle Dabos sait comment les rendre impressionnants et inquiétants.

Ophélie touche au but, une partie de la vérité étant enfouie tout au fond d'elle. Une nouvelle fois, la fin de ce troisième tome va rendre l'attente du prochain extrêmement difficile ! Mais c'est une nouvelle fois un coup de cœur, un tome qui m'a pris par les tripes, m'a enchanté mais aussi chamboulé. Je n'ai qu'un regret, qu'une petite fausse note à souligner : tout se passe beaucoup trop vite !

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