Élevant l’accident routier au rang de fétiche civilisationnel et de signe apocalyptique, la saga Mad-Max en fait la matrice de tout un univers de fiction.
Magistrale synthèse de plusieurs genres et courants de la culture pop, cette dystopie routière de l’âge de l’accélération s’érige en précis de décomposition de la société de l’opulence. Déclinée sur le mode épique, elle nous confronte à la psychopathologie de notre espèce sur fond d’épuisement énergétique.
Frappée d’une injustifiable occultation critique, cette œuvre est enfin ici analysée dans ses différentes dimensions. Son infl uence est décisive sur notre imaginaire culturel.
Note : 3,5 / 5
Merci à Babelio et aux éditions Le Murmure d'avoir fait découvrir cet ouvrage à mon chéri, car c'est sa critique que vous pouvez lire ci-dessous :
Cela faisait un moment que la collection le murmure m'attirait pour ses sujets de "pop-philosophie" toujours cools (du snuff aux Schtroumpfs) et y a-t-il sujet plus cool que Mad Max ? Dans ce volume c'est Antonio Dominguez Leiva qui nous guidera dans les méandres de l'enfer motorisé qu'est Mad Max, mais pas seulement. Plutôt que de s'arrêter à cette série, il dresse un portrait du genre post-apocalyptique dans son ensemble et de la façon dont Mad Max y participe et l'influence.
Dominguez Leiva, inscrit immédiatement Mad Max comme une œuvre avant tout sociologique. Puisque les films prennent les particularités de la société australienne comme symptôme de toute cette violence mécanique. Tout ce déchaînement de tôles froissées ne serait donc pas seulement le fait de George Miller mais plutôt de l'attirance qu'a l'Australie pour les grosses cylindrées poussées à fond dans l'outback désertique. Ainsi, Miller revisite les codes du film d'action américain à la sauce australienne comme les italiens l'avaient fait avec le western spaghetti. Et Max renouvelle la figure propre au western du vigilante. Mad Max est une série qui s'inscrit dans l'histoire du cinéma de par ses nombreuses références directes à d'autres films cultes mais, plus important encore, qui marquera cette histoire du cinéma.
La Maxploitation, tous les descendants de Mad Max, est décortiquée pour former un axe intarrissable du cinéma : celui de l'apocalypse sans cataclysmes ou zombies mais avec du cuir et des V8. C'est cette étude de toute la Maxploitation qui constitue la majeure partie de l'essai. Ce qui peut lui porter préjudice car il prend un aspect très "catalogue". De ce fait, l'essai est assez ambigu à appréhender parce que la surabondance de références se fait toujours au détriment du contenu réflexif et peut, à force, perdre le lecteur. Cependant, l'ouvrage est tellement exhaustif (du Western à Turbo kid en passant par Les Nouveaux barbares) que Dominguez Leiva parvient sans peine à partager sa passion pour le post-apo.
Mais au-delà de la simple passion, l'aspect grisant du livre vient qu'avec une vue aussi globale du genre, nous avons réellement l'impression de le comprendre entièrement. Chaque aspect du genre est exploité avec même quelques excursions dans le domaine littéraire qui sont autant de preuves de l'immense impact qu'a eu Mad Max sur la culture en son ensemble. Finalement, on sent que l'aspect catalogue vient surtout d'un manque de place, la collection se veut accessible et efficace mais il y a assez de documentation pour faire trois livres comme celui-ci. C'est donc quelque chose qui n'a pas été très bien prévu mais qui n'est finalement pas si dérangeant. D'autant plus que le tout s'achève sur une excellent étude de Fury road, qui est donc cette fois-ci plus approfondie que pour les autres Mad Max.
En quelques mots, Mad Max : l'apocalypse sera motorisée ne traite pas tant que ça de Mad Max mais est une étude vraiment exhaustive de toute la Maxploitation dans son ensemble pour qui veut découvrir ou approfondir sa culture post-apo.
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