mercredi 20 juillet 2016

Les Petites Fées de New York - Martin Millar

Les Petites Fées de New York - Martin Millar

Morag MacPherson et Heather MacKintosh, deux petites fées écossaises ayant quitté précipitamment leur terre natale, et fraîchement débarquées à New York, découvrent un monde qu’elles n’auraient jamais pu imaginer : un monde où les sans-abris meurent dans l'indifférence générale, un monde où les gens ont à peine de quoi payer leur logement, un monde qui n’a, tout de même, pas l’air de tourner bien rond. Mais plus elles vont vouloir changer les choses et aider Dinnie et Kerry, deux humains qu’elles ont rencontrés à leur arrivée, plus ce sera… pire!

Note : 3,5 / 5


Les fées, c'est gentil, c'est mignon. Même le titre semblait indiquer quelque chose de très positif. Mais détrompez-vous : les fées de Martin Millar font des reprises garage-punk de classiques écossais, elles boivent beaucoup trop et sont très vulgaires. Alors lorsqu'elles arrivent à New York, sur les territoires de fées qu'elles ne connaissent pas, et qu'elles décident d'aider les humains qu'elles croisent dans les bas-fonds de la ville, ça risque de mettre un sacré chantier.

Et je dois dire que je ne m'attendais pas du tout à un contexte aussi décalé. Martin Millar s'attarde vraiment sur les pires facettes de l'humanité et joue avec pour nous faire rire. Les fées n'évoluent qu'au milieu des plus tristes quartiers de New York et côtoient deux humains parmi les plus misérables : Dinnie, qui vit sans le sous dans un appartement qu'il loue au noir au dessus d'un théâtre. C'est un horrible personnage, dégoûtant, gros et vulgaire. Et Kerry, une jeune femme tout aussi fauchée, atteinte de la maladie de Crohn. Elle est enjouée, aime l'art et cherche a se venger de son ex petit ami.

Les fées, en aidant ces humains, vont créer des situations tellement pathétiques que le lecteur ne pourra s'empêcher de rire. On va suivre de nombreux autres personnages comme Magenta, une SDF qui délire complètement en se prenant pour Xénophon, et suivre l'avancement de la rébellion dans le royaume des fées. Car à force de vouloir calquer la société humaine, le royaume des fées va entrer dans la révolution industrielle et faire beaucoup de malheureux.

Chaque chapitre alterne donc plusieurs histoires, plusieurs points de vus. Si c'est une lecture plutôt laborieuse et difficile à suivre au début, on se rend vite compte que tous ces destins vont être liés. C'est aussi ce procédé qui aide au comique car chaque scène finit par faire écho à une autre.

Martin Millar dresse ainsi une véritable satire de la société grâce à sa vision décalée des fées. C'est une aventure vraiment délirante qu'il nous offre, tout en abordant des thèmes plutôt difficiles comme la maladie ou la folie et en nous montrant notre société telle qu'elle est. Dommage que certaines scènes soient répétitives, la fin tarde alors qu'elle est vraiment très touchante et drôle. Et c'est toute la force de ce livre : Martin Millar arrive terriblement bien à nous faire rire tout en nous délivrant un récit poignant.


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mercredi 13 juillet 2016

Lady Susan - Jane Austen


Lady Susan - Jane Austen

Une veuve spirituelle et jolie, mais sans un sou, trouve refuge chez son beau-frère, un riche banquier. Est-elle sans scrupules, prête à tout pour faire un beau mariage, ou juste une coquette qui veut s'amuser ? Le jeune Reginald risque de payer cher la réponse à cette question... 

Note : 4 / 5


Lady Susan est certainement l'histoire la moins connue de la romancière Jane Austen. C'est pourtant un ouvrage qui sort du lot de par sa forme et les personnages que l'on y suit. Avec la sortie du film Love & Friendship de Whit Stillman au cinéma, j'ai eu envie de me plonger dans ce court roman avant d'aller le voir.

Lady Susan est un roman épistolaire dont le personnage éponyme m'a semblé très différent de ceux que l'on peut trouver dans les autres romans de Jane Austen. Susan Vernon est veuve et la mère d'une jeune fille, Frederica, qu'elle domine et commande. Malgré son âge et sa situation, Lady Susan est une séductrice égoïste que le lecteur ne peut apprécier.

Vu que l'on suit la correspondance de différents protagonistes et pas uniquement celle de Susan, au début je ne savais pas vraiment que penser de ce personnage. Le lecteur a l'impression qu'elle fait l'objet de nombreux préjugés et que ce dont on l'accuse n'est pas entièrement de sa faute. En fait, je ne voulais pas croire qu'un personnage de Jane Austen, le personnage principal qui plus est, puisse être aussi manipulateur et haïssable.

L'histoire que l'on suit à travers les lettres nous dévoile cependant petit à petit l'étendu des dégâts qu'a causé cette vile séductrice. Jane Austen, à travers ce récit et en choisissant de le centrer sur un tel personnage, nous montre que certaines femmes peuvent être dangereuses.


Une fois que l'on a cerné le personnage, on s'inquiète vraiment de la tournure que va bien pouvoir prendre le roman. Lady Susan va-t-elle arriver à ses fins ? Que va devenir sa fille, Frederica, avec une mère si détestable ? Le livre est vraiment prenant et étonnement palpitant pour un Jane Austen. Il faut dire que le roman est vraiment très court, j'aurais même aimé en avoir un peu plus.

Avec Lady Susan, publié après la mort de l'auteure, certainement l'une des premières histoires qu'elle ait écrites, on découvre ainsi un ouvrage très différent et beaucoup plus accessible que ses autres récits. Si l'on retrouve la maîtrise de Jane Austen, Lady Susan n'est cependant pas vraiment représentatif de son oeuvre et je ne conseillerai donc pas de commencer à découvrir cette auteure par celui-ci.


Le film Love & Friendship de Whit Stillman :

Adapter un roman épistolaire n'est pas une chose facile. La correspondance ne peut pas prendre autant de place dans l'adaptation et n'est parfois même pas mentionnée. Dans le film Love & Friendship, les lettres restent cependant très présentes car elles sont nécessaires à l'intrigue, et particulièrement à la fin. On change pourtant complètement de point de vue en s'attardant directement sur les faits, ce qui rend le film vraiment complémentaire au livre. Il est plutôt fidèle au roman tout en nous donnant une vision inédite de l'histoire, directement dans l'action.

Alors que dans le livre, on hésite un moment à croire à toutes les histoires que l'on raconte au sujet de Lady Susan, dans le film c'est tout de suite très clair. Lady Susan possède un caractère bien trempé, et elle montre très tôt au spectateur ses talents de manipulatrice. Et elle est douée, tellement douée que certaines situations sont très drôles. 

Les avis que j'ai pu lire sur le film s'attardent beaucoup sur cet aspect comédie, et c'est ce qui me faisait très peur avant d'aller voir le film. Le livre est en effet porteur d'une morale et n'est, dans le fond, pas si comique que cela. Il vise à dénoncer les femmes orgueilleuses et égoïstes comme Lady Susan. Pourtant, si le film fait beaucoup rire, j'ai trouvé qu'il faisait aussi réfléchir car il montre tout de suite Lady Susan telle qu'elle est. Dommage que Whit Stillman n'ai pas été jusqu'au bout en changeant la fin et en minimisant un peu les dégâts qu'a pu faire Lady Susan.

J'ai aussi beaucoup aimé l'esthétique du film. Les costumes sont vraiment beaux. Les jeux de lumières et la présentation des différents personnages font penser à une pièce de théâtre. C'est beau et étrangement poétique pour un film mettant l'accent sur la comédie. En revanche, le jeu des acteurs n'est pas du tout exagéré comme au théâtre, mais vraiment juste. Ils ont d'ailleurs vraiment bien été choisis. Kate Beckinsale est parfaite en Susan et Tom Bennett particulièrement hilarant en Sir James Martin. Je ne le voyais pas aussi simplet, mais ça marche très bien !

J'ai vraiment passé un bon moment devant cette adaptation. Le film est amusant, beau et plutôt fidèle au livre selon moi. Je suis vraiment contente qu'il y ait enfin une adaptation cinématographique de ce court roman et je remercie Sophie Dulac Distribution d'avoir proposé ce film en France.

mercredi 6 juillet 2016

La Quatrième Fée - Brigitte Guilbau

La Quatrième Fée - Brigitte Guilbau

Une légende vietnamienne raconte l’histoire de trois fées. La première veille sur l’embryon, le fœtus et la mère pour leur donner force et vigueur pendant la grossesse. La deuxième fée s’occupe de la naissance pour que la mère soit libérée rapidement et que l’enfant vienne au monde en bonne santé. La troisième apparaît quand vient l’heure de mourir : elle nous aide à passer la porte vers ce monde que l’on dit meilleur, à nous donner le courage et à nous apaiser. Qu’arriverait-il si, par un rendez-vous insoupçonné, une quatrième fée venait faire trébucher cette dernière ?

Note : 3 / 5


Un livre dont le résumé et la couverture très fantastiques m'ont tout de suite attirée, mais une lecture décevante car ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais.

Le début m'a vraiment dérouté car on suit Chelsea, une jeune fille de vingt quatre ans, lors d'une course hippique. On nous explique les enjeux de cette course à laquelle elle participe et on a le droit à l'histoire de sa rencontre avec son cheval Beau. Ainsi, je me suis plusieurs fois demandé si on ne m'avait pas envoyé le mauvais livre tant rien ne semblait correspondre au résumé.

Et ce n'est que vers la fin que l'on comprend pourquoi l'éditeur a décidé d'écrire un résumé parlant de fées tirées d'une légende vietnamienne. Et autant vous le dire tout de suite : ce livre n'est absolument pas fantastique. Je pensais vraiment qu'on allait pouvoir suivre le travail de ces petites fées alors qu'elles ne font que servir de métaphore dans le livre. J'ai été extrêmement déçue !

Ce livre parle en fait d'un sujet difficile car cette course, on s'en doute, va mal finir. Chelsea est dans le coma et sa mère va livrer un combat difficile avec elle-même pour savoir quoi faire. C'est toute une vie qui va nous êtres poétiquement décrite, tous les espoirs d'une mère qui vont sans cesse être remis en question au fur et à mesure qu'elle revoit son passé.

C'est un livre admirable dans lequel je n'ai malheureusement pas réussi à entrer. Au delà du fait que ce n'est absolument pas mon genre de lecture et que j'ai du coup trouvé le récit très lent et long, les quelques révélations sont très prévisibles et j'ai trouvé le style de l'auteure un peu trop ronflant.

Attention donc pour ceux qui aiment le fantastique : vous serez déçu avec ce livre ! C'est en revanche un joli témoignage, un livre poignant sur la maladie et une ode à la vie. Je remercie les éditions Lilys et NetGalley de m'avoir fait sortir de mes habitudes de lecture.

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