jeudi 29 octobre 2015

U4 : Stéphane - Vincent Villeminot

U4 : Stéphane - Vincent Villeminot

Cela fait 10 jours que le virus U4 accomplit ses ravages. Plus de 90% de la population mondiale est décimée. Les seuls survivants sont des adolescents. L’électricité et l’eau potable commencent à manquer, tous les réseaux de communication s’éteignent. Dans ce monde dévasté, Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane se rendent, sans se connaître, à un même rendez-vous. Parviendront-ils à survivre, et pourront-ils changer le cours des choses ?

"Je m'appelle Stéphane. Je vis à Lyon. C'est le chaos. Des bandes de jeunes commencent à piller les appartements vides. D'autres investissent les lycées désertés... Moi je préfère attendre mon père, chez nous. Et s'il ne revient pas, j'irai au rendez-vous. J'irai jusqu'à Paris pour le retrouver dans son bunker de l'armée."

Note : 2,5 / 5


Après avoir reçu le tome Jules écrit par Carole Trébor grâce à Babélio, je continue l'aventure avec Stéphane de Vincent Villeminot. N'ayant pas du tout aimé Jules, j'en attendais beaucoup de cet autre tome, qui m'a malheureusement autant déçu.

Pour commencer j'aimerais parler de Stéphane, le personnage principal de ce tome. Son caractère m'a beaucoup plu. Elle est spontanée, beaucoup guidée par ses émotions qui sont bien retranscrites par Vincent Villeminot. On voit son évolution à travers les différents événements qu'elle traverse et les personnes qu'elle rencontre. Elle devient de plus en plus violente et égoïste. Ce personnage m'a paru beaucoup plus crédible et moins cliché que Jules. Le jeu vidéo auquel elle jouait (WOT) est en effet beaucoup moins présent dans son récit, et elle ne se prend jamais pour son avatar comme Jules le fait. Il y a juste la romance à laquelle je n'ai pas trop accroché, trop superficielle.

Seulement voila, ce tome suit la même histoire et a donc les mêmes problèmes : on y croit que difficilement à tout ça. Ces adolescents qui se retrouvent du jour au lendemain seuls savent mener à bien une amputation, savent se servir d'armes et connaissent des tas de choses sur la survie. Je reste convaincue qu'à notre époque, et surtout sans internet pour les aider, les ados seraient complètement paumés et incapables de faire tout ça. Et puis encore une fois ces militaires qui ont tellement peur de ces pauvres ados qu'ils ont rien trouvé d'autres à faire que de les abattre... J'ai cependant beaucoup aimé la partie "road-trip" lorsque Stéphane tente de rejoindre Paris avec ses camarades. Il y avait une ambiance vraiment particulière.

J'ai préféré le style de Vincent Villeminot à celui de Carole Trébor. Le récit reste très en surface mais on se sent beaucoup plus dans l'histoire, dans l'action et on comprend mieux les émotions du personnage. Le livre se lit très vite et certaines scènes sont survolées très rapidement mais ça reste efficace, les phrases courtes s'enchaînent et les pages défilent. Les ellipses sont cependant encore trop nombreuses.

Plus je m'enfonce dans l'aventure U4, plus je me dis qu'ils ont vraiment joué la facilité. Leur projet était ambitieux pourtant (autour d'une même histoire post-apocalyptique, quatre auteurs nous livrent chacun un livre, en suivant un protagoniste différent) mais trop superficiel. Un livre vite lu comme dit plus haut, et qui sera tout aussi vite oublié. Passez votre chemin.

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dimanche 25 octobre 2015

Druide - Oliver Peru

Druide - Oliver Peru

Les druides règnent sur une forêt primordiale et sacrée sise au coeur du monde. Détenteurs d'une sagesse millénaire, ils sont les gardiens du Pacte Ancien, dont le respect garantit la paix entre les peuples. Mais un crime de sang d'une violence inouïe met en péril le fragile échiquier politique des royaumes du Nord. Le druide Obrigan, aidé de ses deux apprentis, ne dispose que de vingt et un jours, pas un de plus, pour élucider les circonstances du drame, faute de quoi une guerre totale éclatera. Et tandis que le compte à rebours tourne, chaque lune apporte son lot de nouveaux cadavres, l'entraînant toujours plus loin dans l'horreur...

Note : 4 / 5


Si je connais Oliver Peru de nom par sa série Les Haut-Conteurs dont le premier tome est dans ma pàl depuis trop longtemps, j'ai aussi pu voir son travail dans la BD au travers de la série Hero Corp où il a œuvré sur le générique. Je découvre cependant son talent de romancier pour la première fois avec Druide, un roman de fantasy épique qui m'a vraiment convaincu de suivre de plus près cet auteur.

Si le titre du livre semble annoncer la couleur, j'étais loin de me douter de ce que j'allais y trouver et à quel point je m'étais trompée à son sujet. Naïve comme je suis, je pensais avoir affaire à un livre inspiré des légendes arthuriennes et où l'on suivrai l'ordre des druides devenu célèbre grâce à Merlin. Au lieu de ça j'ai pu découvrir un univers riche et inédit où les druides, en effet inspirés de ceux que l'on connait, ont une place importante. Divisé en deux royaumes qui se haïssent par une énorme crevasse nommée la Cicatrice, la paix de ce monde ne tient qu'à un fil. Différents événements plus ou moins horribles vont tâcher d'ébranler encore plus cette paix, et la tâche difficile de faire lumière sur la vérité afin d'éviter le pire va revenir à Obrigan, un druide, le héros de cette histoire.

J'ai beaucoup aimé cet univers de fantasy, même s'il est loin d'être aussi poussé qu'un univers de Tolkien pour citer un grand du genre. Le fait est qu'Oliver Peru a surtout travaillé sur l'histoire de ce monde, histoire dont on découvre la profondeur au fil des pages, alors que la géographie reste très simpliste (la carte présente au début du livre en témoigne) J'ai cependant vraiment adoré comment Oliver Peru a repris le mythe du druide dans son livre. Tout en restant très près de leurs idées (leur lien puissant avec la nature, leur sagesse et leurs talents de guérisseur) il a su les intégrer parfaitement à ce nouvel univers et à leur donner une nouvelle profondeur.

L'histoire, si elle commence simplement par des meurtres étranges qu'Obrigan va tâcher d'élucider, le lecteur est loin de se douter qu'Oliver Peru va nous mener vers de sombres secrets et vers une course haletante à la vérité. On est longtemps laissé dans le noir. On reste perdu comme les personnages et il est très difficile d'assembler les pièces du puzzle. Et lorsque lumière se fait sur la vérité, elle est suivie d'une traque haletante et terrifiante pour punir les coupables. Si le récit est parfois plutôt lent et certains passages vraiment longs, le livre est ponctué de ces moments tendus où il est absolument impossible de lâcher le bouquin.

Le lecteur est amené à suivre différents personnages au court de sa lecture : on suit tout d'abord Obrigan puis ses deux disciples à travers une focalisation interne. Il nous met aussi parfois dans l'esprit d'autres personnages importants comme un des rois des deux royaumes en guerre ou même dans celui d'un des monstres qui ébranlent le monde. On s'attache beaucoup à tous ces personnages, d'autant plus qu'Oliver Peru réussit à nous faire douter de tout. Le lecteur est incapable de détester un personnage, même le mystérieux prince Jarekson qui semble cacher tant d'horreurs et qui est, au final, devenu mon personnage préféré, ou même le grand méchant de l'histoire qui est simplement aveuglé par la haine. Oliver Peru arrive à vraiment nous mettre dans la peau de chacun d'eux, et c'est ce que j'ai particulièrement adoré dans ce livre : il m'a fait ressentir des tas d'émotions différentes.

Cependant, le style d'Oliver Peru est malheureusement plutôt brouillon, surtout durant les dialogues qui manquent d'indications de tons. Si le rythme du livre est inégal, les phases de narration sont pourtant vraiment bien et souvent pleines d'émotions, il est donc dommage de les voir coupées par des dialogues peu efficaces. Ce n'est cependant qu'un seul point négatif et le livre m'a fait ressentir tellement de choses que ce point est vite oublié.

A travers ce roman, Oliver Peru nous a montré qu'il avait plus d'un as dans son jeu. J'espère vraiment qu'il continuera à s'éloigner de la BD pour nous offrir de nouveaux romans. Druide est un livre de fantasy plein d'émotions où on évolue dans un monde unique que les hommes, aveuglés par la haine, à la recherche de la vie éternelle, auraient fait sombrer si les druides n'avaient pas été là. Une aventure haletante que j'ai adoré.


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lundi 19 octobre 2015

Eva Svärta, tome 1 : De fièvre et de sang - Sire Cedric


Eva Svärta, tome 1 : De fièvre et de sang - Sire Cedric

Une jeune fille se réveille entièrement nue et entravée sur un matelas couvert de sang. Elle sait qu'elle va mourir, toute tentative de fuite semble inutile. La douleur n'est rien en comparaison de la peur panique qui s'est emparée d'elle...
Le commandant Vauvert mène l'enquête en compagnie d'une profileuse albinos, Eva Svärta. Personnage excentrique et hors-norme, Eva a un véritable sixième sens qui fait d'elle une redoutable traqueuse de l'ombre. Ensemble, ils vont tenter de remonter la piste d'un tueur en série qu'ils croyaient mort et qui a pour habitude de vider entièrement ses victimes de leur sang. S'agit-il d'une réincarnation, d'un spectre, d'un homme, d'une femme, d'une créature d'un autre monde ?

Note : 3,5 / 5


Ce week-end j'ai eu la chance de pouvoir participer au Festival Sans Nom (un petit salon du polar à Mulhouse) où j'ai eu la chance de pouvoir m'occuper de Sire Cedric. J'avais souvent entendu parler de cet auteur, mais je n'ai jamais osé sauter le pas à cause de ce côté gore qui revenait sans cesse dans les critiques que je lisais (je suis une âme pure et sensible vous voyez~) Mais voilà, forcément, je me suis laissé charmer par cet auteur avec qui j'ai adoré discuter. Il parle énormément bien de ses livres, et je suis reparti avec son dernier bébé Avec tes yeux mais aussi avec De fièvre et de sang, le premier tome de la série Eva Svärta qui est sans aucun doute la série la plus fantastique qu'il ait écrit, et donc très susceptible de me plaire.

Photo souvenir avec Sire Cedric et Maud Mayeras (à droite),
les deux auteurs dont je m'occupais
Dès le début, on se rend compte que Sire Cedric ne va en effet pas nous ménager. Le récit commence tout de suite par une traque, haletante, on est dans la tête d'une des victimes, c'est violent (mais pas horriblement gore comme je m'y attendais) et c'est bref, mais c'est surtout diablement efficace. Et puis ça y est, c'est fini, on ne lâche déjà plus le livre. J'ai adoré cette urgence avec laquelle il développe son récit, alternant le présent et le passé simple pour avoir un rythme extrêmement rapide. Son style est aussi très imagé, on ressent une certaine influence cinématographique dans ses descriptions et le déroulement des scènes d'action.

Si l'histoire semble être un policier banal au début, tout le monde sait que la particularité de Sire Cedric est d'intégrer le fantastique à ses récits. Une ambiance très particulière se créer en effet petit à petit, les énigmes s'enchaînent. Quelle est cette étrange cérémonie à laquelle le tueur semble prendre part ? Quel rôle jouent les miroirs dans cette enquête ? Les apparitions de loups ne sont-elles que des hallucinations ? Les journaux parlent de vampires, et ils ont peut-être raison... Sire Cedric intègre toute une culture gothique à ses livres, ça marche à merveille et ça rend ses œuvres tellement particulières.

J'ai beaucoup aimé les personnages de ce livre. Sire Cedric alterne différents points de vue suivant les chapitres, et intègre très souvent les pensées de ses personnages en utilisant l'italique, on se sent ainsi très proche de Eva qui cache un lourd passé derrière elle, mais aussi de Vauvert qui est un vrai anti-héros, ce qui le rend très attachant. J'ai déjà vraiment hâte de pouvoir les suivre à nouveau dans les prochains tomes.

Comme vous le savez, je n'aime pas vraiment les policiers, ça a tendance à m'ennuyer. Cependant, Sire Cedric a su créer une sorte de potion magique, avec son mélange de fantastique, de gothique, et son style efficace et bref, qui a su complètement me séduire. Si j'ai été un peu déçue par la fin, j'ai pris énormément de plaisir à me faire peur en lisant ce livre. Je ne pouvais vraiment plus le lâcher. Les livres de Sire Cedric ont vraiment quelque chose de particulier que je vous conseille vraiment de découvrir.



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mardi 13 octobre 2015

Métamorphose en bord de ciel - Mathias Malzieu

Métamorphose en bord de ciel - Mathias Malzieu

Cloudman est sans conteste le plus mauvais cascadeur du monde. Ses performances de voltige involontairement comiques lui valent des jours heureux. Jusqu’à ce qu’un médecin le soignant pour une énième fracture décèle chez lui une maladie incurable.
Commence alors pour Tom un long séjour hospitalier pour tenter de venir à bout de ce qu’il appelle « la Betterave ». Lors d’une de ses déambulations nocturnes dans les couloirs de l’hôpital, cet homme qui a toujours rêvé de dévorer les nuages rencontre une étrange créature, mi-femme mi-oiseau, qui lui propose le pacte suivant : « Je peux vous transformer en oiseau, ce qui vous sauverait, mais cela ne sera pas sans conséquences. Pour déclencher votre métamorphose vous devrez faire l’amour avec moi. De cette union naîtra peut-être un enfant. Un risque à accepter. » 
Dans la tradition de ces contes pour grands enfants, Mathias Malzieu nous raconte l’histoire merveilleuse d’un homme qui veut tuer la mort et tutoyer les cieux. Ce faisant il nous livre une réflexion rare sur le pouvoir de la vie, et de l’amour.

Note : 3 / 5


On connait tous Mathias Malzieu, tout d'abord parce qu'il est le chanteur et auteur des chansons de son groupe Dionysos, mais aussi grâce à La Mécanique du Coeur qui a été adapté au cinéma et a eu son petit succès. La Mécanique du Coeur a d'ailleurs été ma première rencontre avec cet auteur dont j'avais adoré le style. Si Métamorphose en bord de ciel reprend les thèmes qui sont chers à Malzieu (l'amour, la vie, l'identité) j'ai cependant beaucoup moins accroché à ce livre.

L'histoire est pourtant magique et adorable, bien que beaucoup plus adulte. Comme à chaque fois avec Malzieu, on est emporté par le récit qu'il nous offre et on y croit. L'aspect adulte m'a cependant parfois gêné. Frôlant parfois le vulgaire, ce livre n'est définitivement pas aussi poétique que La Mécanique du Coeur. Malzieu a toujours son écriture très imagée dont j'étais tombée amoureuse, et j'ai adoré suivre Tom dans ses délires de liberté, mais il n'y a plus cette innocence que j'avais tellement aimé et qui m'avait attendri.

Les personnages sont sympathiques mais manquent peut être un peu de profondeur. On se sent bien entendu très proche de Tom à cause du récit à la première personne, par contre il faut croire que Malzieu saura me faire détester toutes les femmes de ses livres. Endorphine, la petite femmoiselle du livre, m'a très vite insupporté. Tantôt vulgaire et hautaine, tantôt attentionnée, je ne savais pas sur quel pied danser. On a pourtant le droit à quelques interventions de sa part sous forme de journal, et c'est la qu'on se rend compte qu'il y a un fossé entre la vision qu'à Tom de cette demoiselle et comment elle est véritablement.

Le livre étant très court, il lui manquait ce petit quelque chose, cette petite étincelle, cette sensibilité pour vraiment me faire vibrer. J'ai apprécié ma lecture, mais j'en attendais vraiment plus. Le livre ne m'a pas semblé tout à fait fini, comme s'il manquait des passages. D'un chapitre à l'autre je me retrouvais parfois perdue.

Il ne faut cependant vraiment pas passer à côté du style de Malzieu. Si je vous conseillerai plus La Mécanique du Coeur, Métamorphose en bord de ciel est au final tellement différent qu'il saurait aussi être apprécié, mais la magie n'a pas opéré sur moi.


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lundi 12 octobre 2015

Madame Vigée Le Brun - Inès De Kertanguy

Madame Vigée Le Brun - Inès De Kertanguy

Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) est un véritable prodige : à 13 ans, elle réalise son premier portrait. À 21 ans, elle est déjà célèbre. À 23 ans, elle est appelée à Versailles pour peindre Marie-Antoinette dont elle est, jusqu’en 1789, la portraitiste attitrée et à laquelle, ardente royaliste, elle voue une fidélité sans faille.
Jolie, courtisée, admirée, Élisabeth Vigée Le Brun reçoit toute la haute société qui se presse pour la voir peindre dans son atelier. Mariée à Le Brun, marchand de tableaux cupide, elle le quitte en 1789 pour émigrer. Au fil de douze années d’exil, les souverains et les cours d’Europe sollicitent son talent, tant sa réputation est grande. Partout, elle croule sous les commandes. On la célèbre à Rome, Naples, Vienne et Saint-Pétersbourg. Ses tableaux et sa délicatesse en font la meilleure ambassadrice de l’ancienne France. En 1802, elle revient en Paris où, déçue, elle ne retrouve pas l’art de vivre et la société qui avaient enchanté sa jeunesse. Infatigable, elle continuer de voyager, tient salon et peint Caroline Bonaparte.
À l’aide de ses Souvenirs (1835-1837), Inès de Kertanguy reconstitue la vie d’une Européenne avant l’heure, amie et portraitiste des reines, qui est aujourd’hui la plus illustre des artistes françaises.

Note : 2 / 5


Depuis le début de l'exposition au Grand Palais des oeuvres d'Elisabeth Vigée Le Brun, on peut observer un regain d'intérêt pour cette portraitiste pourtant connue pour avoir fait de nombreux portraits de Marie-Antoinette. La biographie de cette portraitiste, reconstituée par Inès De Kertanguy, je vous la présente aujourd'hui grâce à Babelio et aux éditions Tallandier. Elle a été réédité récemment en vue de cette exposition.

Si le début de ce livre est très romancé (on commence bien entendu par la naissance de la petite Elisabeth), la suite est très inégale et plus ou moins intéressante. Inès de Kertanguy a en effet tendance a beaucoup trop user de citations à mon goût de sorte que l'aspect très universitaire de ses recherches est beaucoup trop présent. On sent qu'elle connaît son sujet, mais on a aussi l'impression qu'elle fait plus une démonstration de son habilité à faire des recherches et ne se concentre que très peu sur la forme de celles-ci.

La vie d'Elisabeth Vigée Le Brun est cependant bien retranscrite. Sa psychologie se forme aussi de pages en pages, aspect que j'ai particulièrement aimé. Cependant, force est de constater qu'Inès De Kertanguy parle aussi beaucoup des figures illustres qu'Elisabeth croise en nombre durant sa vie comme Marie-Antoinette, le comte d'Artois, Mme du Barry et les Bonaparte pour ne citer qu'eux. S'il est bien entendu essentiel de retranscrire l'époque dans laquelle la portraitiste a vécu, j'ai trouvé, surtout au début, que l'on se perdait beaucoup et que l'on parlait vraiment peu de Mme Vigée Le Brun.

Le style d'Inès De Kertanguy est plutôt froid car très détaché du récit. J'aurais aimé avoir un livre plus intime, plus proche de la portraitiste qui est, elle, si sensible. Comme dit plus haut les citations à tort et à travers m'ont beaucoup gênées car elles coupent le rythme du récit, pour très souvent dire des choses pas si essentielles que ça.

J'ai aimé pouvoir avoir quelques tableaux de la portraitiste sous la main, sous forme d'un petit portfolio au milieu du livre. Cependant, j'aurais beaucoup aimé qu'ils aillent jusqu'à nous mettre le tableau à côté du passage où il est question du tableau.

Comme vous avez pu le constater, cette biographie m'a quelque peu déçue. Je vous conseillerai plutôt de lire les Souvenirs d'Elisabeth Vigée Le Brun (aussi chez les éditions Tallandier) qu'a suivie de près Inès De Kertanguy pour ce livre. Vous rentrerez sans aucun doute encore plus dans la psychologie de cette femme brillante et la comprendrez mieux.
Et n'oubliez pas de passer au Grand Palais pour voir l'exposition Elisabeth Louise Vigée Le Brun qui est en place jusqu'au 11 janvier à Paris.


lundi 5 octobre 2015

Haut-Royaume, tome 1 : Le Chevalier - Pierre Pevel



Haut-Royaume, tome 1 : Le Chevalier - Pierre Pevel

Un homme, un royaume, un destin. Il avait nom Lorn Askariàn. Certains disent que le malheur arriva par lui et d'autres qu'il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang noir des héros condamnés.
Le Haut-Royaume connaît sa période la plus sombre. Le roi est affaibli et la rébellion gronde aux frontières du territoire. En dernier recours, le souverain libère Lorn de ses geôles et le nomme Chevalier du Trône d’Onyx, chargé de protéger l’autorité royale. Héros valeureux et juste, Lorn est une figure d’espoir pour le peuple, mais il poursuit également un but secret : retrouver ceux qui l’ont maintenu en captivité, les uns après les autres… et leur faire sentir le goût de la vengeance.

Note : 4 / 5


C'est grâce à lecteurs.com et à leur événement Explo'Book que j'ai aujourd'hui la chance de pouvoir vous chroniquer un nouveau livre de Pierre Pevel, merci beaucoup à eux ! Très différent du Paris des Merveilles que j'ai lu il y a peu, Pierre Pevel m'a cependant autant séduit, ou presque, avec ce premier tome de sa dernière série : Haut-Royaume.

Si j'ai difficilement accroché avec la première partie, et que j'ai eu du mal à me plonger pleinement dans le livre, ce début est cependant nécessaire à l'introduction et à la compréhension du personnage principal, Lorn. Le début est très sombre et psychologique, mais l'action plutôt lente. Pierre Pevel en profite aussi pour développer l'univers dans lequel évoluent les personnages. Un univers de fantasy comme on en croise beaucoup mais qui, une fois la première partie derrière nous, se mêle à un récit épique vraiment efficace et qui fait mouche.

L'histoire est ambigu car Pierre Pevel nous laisse beaucoup dans le noir. Les complots s'enchaînent et on continue de lire, encore et encore, pour espérer en connaitre le fin mot. Il nous donne cependant juste ce qu'il faut d'indices pour ne pas nous frustrer et pour que l'on puisse rassembler les pièces du puzzle nous même. Mais ça n'empêche pas le récit de se compliquer et de gagner en richesse, pour notre plus grand plaisir. On trépigne, car la cause semble désespérée, mais c'est ce qui fait que l'histoire est si épique. A partir de la deuxième partie, l'action ne cesse jamais et la fin de ce premier tome est à se taper la tête contre un mur. Pierre Pevel est un sadique.

Le personnage principal, Lorn, est lui aussi très compliqué. Il n'est pas revenu sans séquelles de Dalroth, la terrible prison où il a été injustement enfermé pendant 3 ans. Il doit se reconstruire, mais tout comme la cause qu'il défend, on se rend compte petit à petit que cette reconstruction semble désespérée. Il ne pourra plus jamais être le même. J'ai énormément aimé ce personnage qui n'est ni bon ni vraiment mauvais, et j'ai adoré sa relation avec ses amis d'enfance Alan et Enzio. Plus largement, les personnages que l'on rencontre dans ce premier tome sont tous vraiment bien construits, et même s'ils sont nombreux on s'attache vraiment à chacun d'eux.

Le style de Pierre Pevel, bien que très différent du style du Paris des Merveille car beaucoup plus sérieux et sombre dans le Haut-Royaume, m'a vraiment beaucoup plu. Comme dit plus haut il s'attache à vraiment dire ce qu'il faut, même les descriptions sont concises mais efficaces. Le lecteur est amené à lire différents points de vue, même parfois celui des méchants, c'est vraiment intéressant, on sait cependant pertinemment que l'auteur joue avec ces procédés pour donner du suspens à son récit. J'ai aussi beaucoup apprécié les petits extraits des Chroniques (des écrits racontant l'histoire du monde du Haut-Royaume) que l'on pouvait retrouver au début de chaque chapitre et qui nous en apprennent vraiment beaucoup. D'ailleurs j'aurais beaucoup aimé retrouver une carte au début du livre pour me faire une meilleure idée de ce monde.

Cette série dont deux tomes seulement sont pour le moment sortis s'annonce comme une grande série de fantasy. Epique, sombre, avec des personnages attachants, un monde riche et des complots de plus en plus nombreux, Pierre Pevel a de quoi en faire quelque chose de grandiose. Dans tous les cas, après la fin intenable qu'il nous offre dans ce premier tome, il est impossible de ne pas avoir envie de continuer l'aventure !

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