mardi 23 juin 2015

Tadeusz Kantor : conversation - Mieczysław Porębski, Tadeusz Kantor

Tadeusz Kantor : conversation
Mieczysław Porębski
Tadeusz Kantor

Cette édition est dédiée à Tadeusz Kantor à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance. Il s’agit de la conversation à bâtons rompus entre l’artiste et Mieczysław Porębski, historien et théoricien de l’art, enregistrée à la charnière des années 1989-1990. Les interlocuteurs, amis de longue date, se plongent dans leurs souvenirs et partagent leurs réflexions sur la peinture, le théâtre, la littérature, dans le contexte polonais et universel. Leurs propos sont agrémentés d’anecdotes, d’apartés et de critiques spontanées. Dans le contexte de la pensée esthétique contemporaine, la conjonction des aspects plastiques et dramatiques, dont il est souvent question ici, fait du théâtre de Kantor un exemple de l’art total.

Note : 1 / 5


Voila un livre d'un genre peu habituel pour ce blog, un entretien d'artiste que j'ai pu recevoir grâce à Babélio pour mon chéri qui s'intéresse beaucoup à l'art, c'est donc sa chronique à lui que vous pouvez lire ci-dessous :

Je me suis intéressé à ce livre car il m'a semblé être une bonne façon d'entrer dans le travail de Tadeusz Kantor que je ne connaissais pas. Autant le dire tout de suite, il n'a pas répondu à mes attentes car il ne constitue pas une entrée accessible vers la démarche de Kantor. En effet, il se distingue des entretiens d'artistes, plus classiques, en ce qu'il tente de retranscrire une véritable conversation. Tout le problème de cette conversation est justement son rythme, qui oscille entre "à bâtons rompus" et des successions de monologues.

Lorsque la conversation se déroule "à bâtons rompus" une forte confusion s'en dégage. Chacun des interlocuteurs entrecoupe le récit de l'autre et le dialogue est vraiment saccadé, au point qu'on perd souvent le fil et que les paroles de chacun deviennent indiscernables. À ceci s'ajoute le fait que Porębski a souvent tendance à détourner la conversation de son cours sans qu'elle n'ait atteint son plein développement. La saccade se trouve alors autant dans le rythme que dans le contenu de la discussion.

Pour ce qui est des monologues, ils démontrent le défaut le plus important de ce livre, à savoir la distribution du temps de parole. Le problème est que Kantor n'est pas assez présent dans la conversation. La plupart du temps, il ne sert qu'à donner la réplique. À l'inverse, Porebski accumule les monologues. Cette disparité fait que, tout le long du livre, ce ne sont pas les thèses de Kantor mais de Porebski qui sont présentées. Ceci se retrouve également dans les ajouts que fait Porebski, le plus souvent des considérations, questionnements ou développements personnels, qui n'ont pas vraiment d'utilité réelle pour le déroulement de la conversation. Pourtant, ils sont bien présents et s'ajoutent à la tendance au monologue. Ainsi, si l'ouvrage est censé être une conversation, Porebski a constamment l'ascendant et l'œuvre de Kantor n'est pas présentée par Kantor lui-même. Alors qu'à la lecture d'un entretien d'artiste l'attente principale est une présentation de son travail par l'artiste lui-même, ici, la voix de l'artiste est complètement étouffée.

Tout ceci fait qu'au final, la conversation ne traite pas du travail de Kantor dans son aspects général. Il y a surtout deux thèmes très développés. Le premier thème apparaissant dans la conversation, après l'idée de tableau vivant qui est très vite écarté par une digression, est l'art contemporain polonais. Dans la mesure où les deux protagonistes ont évolué au sein de ce milieu, ils se remémorent ensemble leurs études aux Beaux-arts. Si cette conversation autour des autres artistes qu'ils ont fréquenté durant leur étude est parfois incompréhensible car trop personnelle, elle permet cependant d'en apprendre plus sur l'art polonais. Kantor et Porębski passent un long moment à réfléchir sur ce qui fait la spécificité de l'art polonais et en quoi la culture polonaise pousse ses artistes vers une esthétique propre. Ce qui s'avère au final être une des parties les plus intéressante bien qu'elle ne soit pas à première vue l'objet du livre.
La deuxième partie de la conversation se tourne plus vers le travail de Kantor, mais pas de façon générale. En fait, on entre dans des récits très précis concernant la genèse et la mise en place de sa première pièce Le Retour d'Ulysse. Il est forcément plus aisé de comprendre la conversation autour du Retour d'Ulysse lorsque la-dites pièce est connue car elle n'est jamais vraiment décrite. Il est par contre  intéressant de voir comment s'est créé ce projet, de la première idée à la première représentation, et comment il a évolué au fil du temps. Surtout que le théâtre de Kantor est connu pour être en constante redéfinition. Mis à part ces deux grands thèmes qui composent la quasi-totalité de la conversation il y a également de rares allusions à Balladyna et à quelques concepts de Kantor comme l'art vivant ou l'emballage sans qu'elles soient développées plus que ça.

Tadeusz Kantor : conversation est un livre déroutant car il peine à remplir son rôle. En effet, il se détache trop de la présentation des entretiens pour parvenir à résumer l'œuvre de Kantor. Le plus grand problème de ce livre est que la conversation n'a aucun intérêt puisque ce n'est pas Kantor qui présente son travail mais Porebski. Enfin, il ne permet pas une bonne entrée dans le travail de Kantor car il est trop précis et ne cherche jamais à alléger son propos. En revanche, il permet d'en apprendre plus sur l'art polonais, cette fois-ci d'une manière générale et sur Le Retour d'Ulysse à condition que, paradoxalement, la pièce soit préalablement connue. C'est pourquoi il semble préférable de découvrir Kantor par Le Théâtre de la mort, de Kantor lui-même, ou La Planche, de Porebski sur Kantor. Cette conversation qui n'est ni de Porebski sur Kantor (mais qui n'en est pas loin (et c'est là le problème)) ni par Kantor lui-même n'arrive finalement à rien.

Remarque : Même si cela ne m'a pas servi, je trouve la volonté de l'éditeur de publier la conversation dans une édition bilingue vraiment honorable.

dimanche 21 juin 2015

Les Petits Pains de la Pleine Lune - Byeong-mo Gu

Les Petits Pains de la Pleine Lune
Byeong-mo Gu

Comme dans toute bonne boulangerie-pâtisserie, il y en a pour tous les goûts dans ce petit livre : du mystère, des choses graves, de l'humour (noir), de la tendresse (cachée).
Le héros est un jeune garçon coréen, sa mère s'est suicidée quand il était enfant et sa belle-mère le harcèle moralement. Un jour, il s'enfuit de chez lui et trouve refuge dans une pâtisserie, lui qui n'était pourtant pas fan de gâteaux !
Là il fera la connaissance d'une fille pas comme les autres, Oiseau-Bleu, et d'un pâtissier un peu sorcier. Car dans cette boutique vraiment banale en apparence, on confectionne des gâteaux aux pouvoirs étonnants, qui sont vendus sur Internet.
Mais attention ! N'oubliez pas que la magie peut toujours se retourner contre vous.

Note : 3 / 5


Un mignon petit livre qui se lit d'une traite et que j'ai lu dans le cadre d'une lecture commune avec le club de Strasbourg. Je n'avais encore jamais lu de livre d'un auteur coréen, j'avais donc hâte d'élargir mes horizons et de découvrir ce livre dont le résumé me parlait.

Si la quatrième de couverture mentionnant "niveau de lecture : collège" n'envisageait rien de bon et que le début ne m'a franchement pas emballé, la fin a su rattraper le tout et au final j'ai plutôt bien aimé ma lecture.

Au début en effet, la petite boulangerie-pâtisserie pour laquelle j'ai eu envie de me lancer dans ce livre n'est pas du tout au centre de l'intrigue, et ne le sera jamais vraiment d'ailleurs. On suit le héros qui a vraiment tous les stéréotypes des problèmes des jeunes : le mal-être, les problèmes de famille, le harcèlement et j'en passe... de quoi me faire soupirer... il bégaie en plus de ça (et ça n'apporte absolument rien au récit...) et on apprend donc son histoire, elle aussi très sombre et assez exagérée. J'ai passé très vite cette première partie et ce n'est qu'après sa fugue qu'on en sait enfin un peu plus sur cette fameuse boulangerie où il se réfugie.

J'ai vraiment adoré cette boulangerie, la description des différents gâteaux et leurs effets, les problèmes qu'ils rencontrent avec les clients, et je me suis beaucoup attachée au patron des lieux qui, contrairement au jeune garçon héros de l'histoire (celui-ci n'a d'ailleurs pas de nom, je l'ai remarqué en écrivant ma chronique mais ce n'est pourtant en rien gênant dans le récit), est lui un personnage intéressant que j'aurais d'ailleurs adoré plus découvrir !

Le héros étant le jeune garçon et non pas la boulangerie comme je le pensais, des flashbacks pour remplir les cases manquantes de son histoire ou étoffer certaines parties déjà mentionnées sont glissés au milieu du récit. Je ne les ai malheureusement pas trouvés intéressants, c'était plus du remplissage qu'autre chose et ça n'apportait rien au récit. Et tout le problème de ce livre vient de la selon moi : ce qui m'intéressait c'était la pâtisserie ! L'introduire via le jeune garçon, pourquoi pas, mais son histoire prenait beaucoup trop de place. J'aurais vraiment préféré suivre le patron de la boulangerie, même si de son côté certaines choses m'ont aussi gênées, notamment l'histoire un peu bateau des mondes matériel et immatériel où les sorciers sont censé équilibrer les univers, mais lui avec ses gâteaux je n'ai pas vraiment l'impression que c'est ce qu'il fait alors ça ne colle pas !

Tout dans ce livre reste en surface, et c'est bien dommage. Si je lui ai mis un 3 sur 5 malgré tous ces défauts c'est grâce à la fin que j'ai juste adoré. En effet, on peut tout simplement choisir celle que l'on veut, car l'auteure nous donne deux possibilités. Et en plus de cela, les deux sont vraiment chouettes ! Je vous laisse donc les découvrir et me dire laquelle vous avez préféré !


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mardi 16 juin 2015

Apocalypsis, tome 2 : Cavalier Rouge, Edo - Eli Esseriam

Apocalypsis, tome 2 : Cavalier Rouge, EdoEli Esseriam

La fin du monde est proche. Ils sont quatre jeunes de 17 ans : Alice, Edo, Maximilian et Elias. Ils sont les Cavaliers de l'Apocalypse. Ils n'épargneront que 144 000 âmes. En ferez-vous partie ?
« Je me suis éloigné tranquillement et, dans mon sillage, le ciel continuait de se déchaîner, la terre n’en finissait pas de se lézarder, d’éclater comme un fruit trop mûr. La nuit avait l’air d’un trou béant qui avalait tout.
Je suis remonté sur ma moto et j’aurais pu jurer que, sous sa roue arrière, le bitume crevait. Les flammes couraient derrière moi et embrasaient les vignes, les arbres, les maisons. Pas pour me rattraper et m’allumer. Plutôt pour m’escorter. La traîne de la mariée, la dentelle en moins, les cris et la mort en plus. Après moi, le déluge, comme dirait l’autre. L’autre, en l’occurrence, c’était moi.»

Note : 4 / 5


Si le premier tome de cette série fut un vrai coup de coeur (ma chronique ici) je ne peux malheureusement pas dire la même chose du deuxième tome qui m'a moins emballé. J'ai cependant aimé ma lecture et compte bien continuer la série !

J'avais lu le premier tome en septembre 2013, et si c'est habituellement toujours un peu dur de se replonger dans une série, je n'ai pas eu beaucoup de mal à rentrer à nouveau dans l'histoire. En effet, vu que l'on suit un nouveau cavalier de l'apocalypse, ne plus très bien se souvenir du tome précédent n'est pas très grave. Après Alice on suit donc Edo, un personnage qui n'est malheureusement pas vraiment du genre que j'affectionne : c'est une racaille immature qui n'a aucun savoir vivre, il est injuste et plutôt écoeurant, ses réactions m'exaspéraient parfois et je trouve que le milieu dans lequel il vit ne suffit pas à justifier son caractère abjecte ; c'est tout simplement un personnage mauvais. Le pire c'est qu'il est au courant de tout ça, et qu'il ne fait absolument rien pour changer.

Cependant, comme dans le premier tome, Eli Esseriam choisit la première personne pour la narration de son livre, et j'ai une nouvelle fois vraiment été étonnée de la manière parfaite dont elle arrive à retranscrire ses personnages à travers cette première personne. C'est Edo qui nous raconte lui même toute son histoire, et j'ai adoré sa façon sèche de se livrer dans le récit à coup de répliques cinglantes et de métaphores plus ou moins violentes. Les nombreuses références à la pop culture nous font indéniablement rire et sont vraiment accessibles à tous. Eli Esseriam arrive vraiment bien à imprégner son récit du caractère de ses personnages et c'est ce qui fait la force de ce livre, de cette série.

Juste pour vous partager mon enthousiasme pour cette narration si particulière, un petit exemple de réplique que j'ai vraiment trouvé... délicieux :
"- Ensuite, j'opterai probablement pour le pavé de biche sauce forestière. C'est un régal.
Un régal à 36 euros. Pour le prix, c'était une biche connue, genre la maman de Bambi." p93
Oui, pardon, pour le coup j'ai un humour assez noir, mais Edo aussi, et il n'a pas l'habitude de prendre des pincettes pour dire les choses.

On s'attache cependant d'abord beaucoup plus aux autres personnages qu'Edo croise car il a le don de pouvoir lire leurs coeurs et de savoir comment ils se sentent. C'est sa relation avec son petit frère, Anel, qui a fait que j'ai finalement ressenti de la pitié pour Edo et que j'ai eu un petit pincement au coeur en refermant le livre.

L'histoire en elle-même n'avance pas beaucoup plus que dans le premier tome. En effet, ce deuxième livre est avant tout là pour nous faire rencontrer Edo, l'apocalypse viendra plus tard. J'ai cependant trouvé la façon dont il découvre qu'il est un cavalier de l'apocalypse un peu bancale, tout comme j'ai trouvé qu'il accepte cette histoire un peu trop facilement. Et je n'ai pas trop compris comment il a pu laisser arriver ce qui est arrivé à Noémie. Elle finit d'ailleurs d'une façon que j'ai trouvé un peu exagéré.

Si je n'ai pas été autant touchée par ce personnage que par Alice du premier tome, je suis toujours aussi curieuse de connaître la suite de cette série. J'ai aussi hâte de découvrir le prochain cavalier avec qui j'espère mieux m'entendre.


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lundi 8 juin 2015

Animale - Victor Dixen

Animale, la Malédiction de Boucle d'Or - Victor Dixen

Et si le conte le plus innocent dissimulait l'histoire d'amour la plus terrifiante ? 1832. Blonde, dix-sept ans, orpheline, vit depuis toujours dans un couvent, entourée de mystères. Pourquoi les soeurs l'obligent-elles à couvrir ses cheveux d'or et à cacher sa beauté troublante derrière des lunettes noires ? Qui sont ses parents et que leur est-il arrivé ? Quelle est la cause de ses évanouissements fréquents ? Blonde est différente et rêve de se mettre en quête de vérité. Alors qu'elle s'enfuit du couvent pour remonter le fil du passé, elle se découvre un côté obscur, une part animale : il y a au coeur de son histoire un terrible secret.

Note : 4 / 5


J'ai toujours adoré les contes, ces histoires à la fois insouciantes et violentes. Animale, loin d'être une simple réécriture du conte de Boucle d'Or, essaye de de se détacher de cette insouciance et de nous raconter la véritable histoire de cette jeune fille et des trois ours.

Le début du livre où l'on retrouve Blonde, l'héroïne, au couvent de Sainte-Ursule, commence avec insouciance. On rentre très vite dans l'histoire grâce au style fluide et agréable de Victor Dixen et à ses sympathiques métaphores qui m'ont plusieurs fois fait sourire. L'histoire avance vite, commence très tôt à soulever des questions et cette insouciance se transforme au fur et à mesure que les pièces du puzzle formants l'histoire de Blonde et de ses parents s'assemblent. Si j'aurais aimé que cette transformation soit plus rapide (il y a quelques longueurs dans le récit, les réponses aux questions tardent et le lecteur a mille fois le temps d'y répondre de lui même avant d'avoir enfin la réponse dans le livre) j'ai vraiment adoré l'histoire et l'interprétation de ce conte par Victor Dixen.

Comme dit plus haut, l'héroïne est incontestablement Blonde, c'est son histoire que l'on suit et son passé et celui de ses parents que l'on essaye de découvrir avec elle. Je me suis cependant sentie plus proche de ses parents que l'on découvre à travers différents dossiers d'enquêtes et lettres. C'est leur histoire avant tout qui m'a fait continuer ma lecture et qui m'a le plus touché. La romance de Blonde ne m'a en effet pas ému plus que ça, elle manquait de profondeur et se traduisait par un simple coup de foudre, les différentes ellipses n'aidant pas à développer de l'attachement pour le couple. Il faudra attendre la fin du livre pour qu'ils finissent par m'attendrir, alors que leurs échanges au début me paraissaient vraiment longs. Le problème vient selon moi que les récits rapportés (par les lettres ou les dossiers d'enquêtes) ou racontés (par les différents personnages que croise Blonde) étaient mieux ficelés et plus prenants. Le récit de Blonde semblait plus lent et moins intéressant car elle ne faisait que se poser des questions et faire des commentaires sur les lettres et les dossiers d'enquêtes qu'elle lisait, ce qui retardait l'avancée de son histoire à elle. J'ai cependant aimé que les différentes parties du livre soient si différentes (mise en abyme avec les lettres et les dossiers d'enquêtes, point de vue de Gaspard, journal de Blonde) mais j'avais aussi l'impression que ça cassait un peu le rythme du récit.

J'ai aimé re-découvrir ce conte sous fond d'empire napoléonien et de campagne de Russie, un mélange ingénieux qui marchait vraiment bien. Si je ne suis pas familière avec les pratiques religieuses catholiques que l'on retrouve au début du récit, les endroits, Moselle en Lorraine, les Vosges, sont vraiment près de là ou j'habite, en Alsace, et m'ont donc paru familiers. J'ai particulièrement aimé suivre Blonde à Épinal où je me suis rendue il n'y a pas très longtemps pour les Imaginales.

Si ce n'est pas un coup de cœur, il faut avouer que le conte Boucle d'Or à la sauce Victor Dixen est vraiment surprenant et bien pensé. Si je n'ai malheureusement pas toujours accroché avec les choix narratifs de l'auteur ni au rythme du récit, il a vraiment su me convaincre avec son interprétation qui, au final, est peut-être vraiment la véritable histoire de Boucle d'Or, qui sait ?


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